JEUX DU QUÉBEC. Ambassadrice de cette 51e finale des Jeux du Québec, Émilie Heymans garde des souvenirs inoubliables de sa propre participation à l’âge de 11 ans. La quadruple médaillée olympique de plongeon n’avait pourtant pas remporté l’épreuve.
«Toute la semaine précédente, j’étais malade. Je n’avais pas bougé de mon lit pendant quatre ou cinq jours, se rappelle la future championne du monde en 2003 à Barcelone. Je n’ai même pas pu partir avec mon équipe. Ce sont les parents d’une amie qui m’avaient embarqué et on a fait la longue route vers Baie-Comeau ensemble la veille de ma compétition.»
Après un trajet long de plus de huit heures et deux médailles de bronze décrochées aux plongeoirs de 1m et 3m à ces Jeux de Baie-Comeau en 1993, Émilie Heymans avait le sourire.
«Mes performances n’étaient vraiment pas extraordinaires puisque je ne m’étais pas entraînée durant une couple de jours, mais l’ambiance était vraiment l’fun. C’était une super belle expérience, c’était tripant. Être avec ses amis, dormir tous ensemble dans un grand gymnase, sur des matelas gonflables, ça ne s’oublie pas.»
«J’avais hâte de recevoir le linge de mon pays»
Les succès se sont ensuite rapidement enchaînés pour celle qui a débuté le plongeon seulement quelques mois plus tôt.
Après une deuxième place durant l’été 1993 aux championnats canadiens, Émilie Heymans devient championne du monde chez les juniors quatre ans plus tard en Malaisie. Avec toujours en tête l’expérience vécue dans le nord-est de la province.
«J’y ai appris des choses sur moi, ça m’a aidé pour la suite de ma carrière. C’était des mini-Olympiques, avec tous les sports, tous les athlètes. On rencontrait tout le monde en se promenant à la cafétéria. Surtout, j’ai appris à développer ce gros sentiment d’appartenance.»
«Lors de chaque Jeux, j’avais hâte de recevoir le linge de mon pays. C’était une des choses les plus excitantes», rigole celle qui a ensuite enrichi son palmarès avec quatre médailles olympiques (l’argent à Sydney en 2000 puis à Pékin en 2008, le bronze à Athènes en 2004 et à Londres en 2012).
«Prendre du plaisir»
Retraitée des piscines depuis janvier 2013, Émilie Heymans, 35 ans, espère que les 3 700 jeunes athlètes profiteront de cette compétition.
«Pour moi, c’était ma première grande épreuve et la suite a été inattendue. Bien sûr, on est là pour performer. Mais avant tout, il faut prendre du plaisir et vivre cette expérience.»
Après avoir décroché un bac en commercialisation de la mode à l’UQÀM à la fin de sa carrière, Émilie Heymans a ouvert une boutique en ligne pour vendre sa propre collection de maillots de bain.