Martin Trahan à mi-chemin de sa longue traversée

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Par Marie-Josée Parent
Martin Trahan à mi-chemin de sa longue traversée
(Photo : Photo courtoisie-Jillian A. Brown)

La quête de l’aventurier Martin Trahan à travers les États-Unis a atteint un point déterminant: celui de la mi-parcours. Le canoteur a pagayé plus de 4000 kilomètres depuis sa mise à l’eau dans l’océan Pacifique, en avril.

Les jours passent, les paysages défilent et les coups de pagaie s’accumulent sur le fleuve Missouri. Cela pourrait devenir lassant, voire redondant après plus de cent jours consécutifs sur l’eau.

Pas pour Martin Trahan! Au bout du fil, sa voix est enthousiaste et son ton rieur. Il parle avec émotion des dernières semaines, des rencontres spontanées, mais surtout des soubresauts de la météo qui ont marqué son dernier mois.

Il a vécu sa première véritable frousse sur le lac Sakakawea, au Dakota du Nord. Sa partenaire et lui étaient alors complètement isolés de la civilisation. Soudain, ils ont été prévenus de la formation d’une énorme tempête à laquelle s’ajoutait une tornade.

«Il était impossible de se déplacer, car le lac était trop agité, raconte l’aventurier de 37 ans. Un sauvetage en hélicoptère nous aurait coûté 40 000$. Nous avons donc attaché le canot et l’équipement à des arbres, Nous y avons laissé un espace pour nous y réfugier en cas de grêle. Pour être honnête, on avait peur.»

«Juste avant que le soleil se couche, nous avons vu le ciel se couvrir au loin, poursuit-il. Vers minuit, il était possible de voir les éclairs déchirer la nuit. Le vent s’est mis à faire tanguer la tente. Nous gardions le silence, inquiets de ce qui allait s’abattre sur nous. La pluie s’est mise à tomber fort, ça frôlait la grêle. Ça faisait un bruit d’enfer sur la tente. Le tout a duré 45 longues minutes. À 1h15 du matin, notre contact météo nous a dit que nous avions évité, de justesse, le cœur de la tempête et la tornade.»

Paysages

Depuis le duo a frôlé d’autres systèmes, mais il a toujours échappé à la catastrophe. Martin Trahan se sent privilégié, puisque plusieurs canoteurs rencontrés sur le Missouri ont dû remplacer de l’équipement endommagé par les vents violents.

De leur côté, les rafales et le débit du fleuve les aident dans leur odyssée, alors qu’ils franchissent en moyenne une centaine de kilomètres par jour.

«Je ne pensais jamais que les paysages seraient aussi beaux, témoigne celui qui est originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu. Nous étions entourés de montagnes pendant les trois premiers mois. On commence à peine à entrer dans des zones plus urbanisées.»

Cela lui permet de faire des rencontres mémorables. «Je ne pensais pas que les gens seraient aussi gentils. Nous sommes bien reçus partout. Les riverains nous invitent à souper, nous offrent même de l’argent. Je ne m’attendais pas à un si bel accueil aux États-Unis», explique celui qui voyage en compagnie de Jillian A. Brown, une photographe d’aventure de la Colombie-Britannique.

Horaire

Martin Trahan espère atteindre Miami, sa destination finale, à la fin du mois d’octobre. Il aura alors parcouru 7600 kilomètres depuis le départ.

«Nous sommes en avance sur l’horaire. S’il n’y a pas d’ouragan, nous devrions réussir. Je suis top shape . Jillian a parfois quelques douleurs aux épaules, mais ce n’est rien de grave», conclut-il.

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