La conseillère de ville du district 11 (Talon – Normandie Est) a officiellement annoncé son départ de l’Équipe Andrée Bouchard, le 25 juin. Au cœur de sa décision : un développement économique insuffisant et un manque de leadership de la mairesse.
Claire Charbonneau siège donc désormais à titre d’indépendante au conseil municipal, marchant dans les pas de Jérémie Meunier et de Mélanie Dufresne qui ont récemment quitté la barque. « Quand je vois tout le monde quitter l’équipe comme ça, je me dis que pour eux, c’était plutôt une coalition contre le maire Laplante », témoigne Andrée Bouchard, pour qui ce nouveau départ n’est finalement pas une surprise.
« Un maire doit pouvoir trancher drastiquement et Andrée Bouchard a du mal à le faire », commente Claire Charbonneau. Si la conseillère de ville remercie la mairesse de l’avoir appuyée pour le réaménagement du boulevard Saint-Luc, elle considère que d’autres dossiers ne feraient pas l’objet de la même attention malgré leur potentiel, dossiers sur lesquels Andrée Bouchard manquerait de leadership.
Synergie
Claire Charbonneau évoque même un pouvoir concentré au cabinet de la mairesse, ce qui lui déplairait au plus haut point. Celui-ci ne remplirait pas son rôle d’unifier l’ensemble des élus, mais, au contraire, les diviserait tous.
Selon elle, le cabinet du maire serait celui qui donne les grandes orientations dans les décisions, une méthode qui ne ferait ni l’affaire des élus ni celle de l’administration. En outre, certains dossiers ne passeraient même jamais entre les mains des conseillers.
« Je sais qu’il y a des choses qui ne sont pas parvenues à nos oreilles. On les a même apprises par la presse ! » s’offusque Claire Charbonneau qui évoque des projets de logements tels qu’Unitaînés.
Enjeux
Claire Charbonneau justifie par ailleurs sa décision de quitter la formation par le déneigement à droite. Elle n’approuve pas le choix de la Ville d’appliquer cette méthode à l’ensemble de la municipalité.
« J’ai eu beaucoup de pression de la part des gens d’affaires, mais aussi des citoyens de mon district. Le secteur autour de l’hôpital a été grandement affecté par ce changement », explique l’élue, rappelant qu’il s’agit de plus de la moitié de ses électeurs. Claire Charbonneau parle également d’une différence drastique de budget entre les deux méthodes : le déneigement à droite coûterait 500 000$ de plus à la Ville.
Développement
En outre, le développement économique serait mal géré pour celle qui siège au comité des finances et au comité des partenaires en développement économique. Secrétaire-trésorière à NexDev, Claire Charbonneau évoque même des bruits de cour, laissant entendre que faire des affaires à Saint-Jean ne serait pas « une mince affaire » pour les entrepreneurs.
Pour elle, la zone d’innovation, située à proximité de l’aéroport, devrait également être gérée sur le long terme. Elle estime qu’il est essentiel de réaliser le projet sous forme de phases dans les cinq prochaines années. « On pourrait alors y attirer des entreprises et des industries en sécurité civile, publique et militaire », commente Claire Charbonneau.
Elle désire attirer des entreprises à Saint-Jean afin d’alléger le fardeau fiscal des citoyens. La dernière augmentation de la taxe foncière à 7,75% lui reste encore en travers de la gorge : « Je peux vous dire qu’au lendemain du budget, j’ai directement averti la direction générale qu’on ne tolérera pas une autre augmentation pareille », témoigne-t-elle. Pour l’élue, cela passe notamment par une rémunération moindre des ressources humaines.
En poste depuis 2013, la conseillère municipale compte bien continuer d’assumer ce rôle aux prochaines élections et représenter au mieux ses citoyens. Elle cherche un maire rassembleur et ayant une vision économique.
