Compostage: Des premiers résultats jugés satisfaisants

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Par Marie-Josée Parent
Compostage: Des premiers résultats jugés satisfaisants
La moitié des citoyens concernés par le projet-pilote de collecte de matières organiques ont adopté Brun'O Lebac, le bac brun de Compo Haut-Richelieu. (Photo : Photo Le Canada Français – Jessyca Viens-Gaboriau)

En août, les citoyens de l’Île Sainte-Thérèse et de Mont-Saint-Grégoire ont pris un virage vert en étant les premiers à recevoir Brun’O Lebac, le bac brun du nouveau service de collecte de matières organiques de Compo Haut-Richelieu. Près de la moitié des résidents l’ont adopté.

Ce qui impressionne les premiers adeptes du compostage, c’est la nouvelle légèreté du bac vert. Jamais les ordures n’ont été aussi faciles à transporter. Normal, il y en a beaucoup moins. Le poids du bleu, le recyclage, n’a pas changé. Quant au bac brun, tout dépend de son utilisation.

«Dès le départ, nous avons dit aux gens d’y aller à leur rythme. On commence par les pelures de légumes et les plantes vertes. Étape par étape, on ajoute des matières», explique la directrice générale de Compo Haut-Richelieu, Isabelle Deschênes.

Les premiers rapports de l’organisation montrent une participation citoyenne de l’ordre de 45%, calculée sur les dix premières collectes de matières organiques. Le projet-pilote de compostage rejoint 2600 propriétés.

Île Ste-Thérèse

Avec un taux de participation de 51%, les résidents de l’île Sainte-Thérèse sont les champions. Ils ont détourné 92 tonnes de résidus organiques des dépotoirs jusqu’à maintenant.

Marc-André Badeau et sa conjointe n’ont pas manqué une seule collecte sur l’Île. «Nous sommes full écolos, confie le jeune papa. Nous sommes vraiment heureux d’y participer. On se sent moins coupables de consommer ou de jeter.»

Le couple a placé à la vue de tous le petit contenant de Compo Haut-Richelieu dans la cuisine. Ils y mettent tous leurs résidus alimentaires. Aux deux ou trois jours, ils le vident dans Brun’O Lebac.

«C’est de l’entretien, si on ne veut pas avoir d’odeurs, de mouches à fruits ou de vers blancs à l’extérieur», reconnaît Marc-André Badeau qui a dû trouver des solutions à ces trois problèmes depuis le début de son expérience de compostage.

Odeurs

À quelques maisons de là, Alexandre Hébert et Geneviève Lamoureux ont adopté avec plaisir le bac brun. Rapidement, ils ont mis de côté le petit contenant de Compo Haut-Richelieu.

«Il y avait de fortes odeurs, des mouches et une condensation qui se formait dans le couvercle. Nous avons acheté un seau de cuisine pour le compost à la quincaillerie pour 10$. Celui-là possède un double rebord, comme un Tupperware, qui bloque les odeurs», explique Alexandre Hébert.

«Maintenant, on change seulement la poubelle une fois par semaine et elle est vraiment légère, souligne sa conjointe. Nous avons l’impression qu’il n’y a que de la styromousse.»

Mont-Saint-Grégoire

À Mont-Saint-Grégoire, la participation moyenne des résidents atteint 38%. Sur dix collectes, ils ont détourné 69 tonnes de résidus organiques du dépotoir.

Dominic Cloutier a été surpris en recevant un bac brun à son domicile l’été dernier. Il l’a adopté, mais il n’a pas besoin de le placer en bordure de rue chaque semaine.

«Je donne mes restants de table à mes poules, explique le futur papa. Je n’ai pas beaucoup de compost. Je mets mes filtres à café et mes coquilles d’œufs.» Il a remplacé le petit bac donné à l’origine par un grand contenant de café avec couvercle. «Celui qui nous était fourni n’est pas étanche. Il y avait toujours des mouches à fruits», mentionne-t-il.

Compo Haut-Richelieu n’est pas surpris de la participation à Mont-Saint-Grégoire. «Dans la majorité des secteurs ruraux, la performance est généralement moins élevée, car les gens ont déjà un bac de compost ou des animaux. Cela ne nous surprend pas», indique Isabelle Deschênes.

Faire mieux

«Actuellement, nous avons réussi à convaincre 45% des résidents concernés par le projet-pilote, rappelle la gestionnaire. Nous sommes contents, mais nous sommes plus ambitieux. Il est évident que nous devrons déployer des initiatives pour faire augmenter ce pourcentage.»

Compo Haut-Richelieu a prévu un sondage de satisfaction en 2018, si bien qu’on ne sait pas encore ce qui retient la moitié des citoyens d’utiliser Brun’O Lebac. «Nous pensons qu’il y a encore beaucoup de préjugés concernant le composatge. Il y a des gens qui ne comprennent pas l’importance du geste», croit Isabelle Deschênes.

Compostage pour tous

Compo Haut-Richelieu attend toujours le lancement de la construction d’un centre de compostage pour traiter les matières organiques sur le territoire. L’usine doit être établie à Saint-Athanase.

«On l’espère pour 2018. Elle prendra six mois à construire. Donc, on croit à une collecte pour tous les citoyens en 2019», conclut Isabelle Deschênes.

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