Les alentours du Canadian Tire ont parfois les airs d’un film d’Alfred Hitchcock ou du McDonald’s de La Ronde, tellement les goélands y sont présents. Depuis quelques mois, plusieurs citoyens ont relevé que des nuées de goélands peuvent être aperçues dans les environs du magasin situé sur le boulevard du Séminaire Nord. Certains ont d’ailleurs discuté de la situation avec la direction du commerce. Malgré tout, les goélands, qui ont bâti leurs nids sur le toit, y sont présents encore par dizaines, voire par centaines. Puisque ce sont des oiseaux migrateurs sous juridiction fédérale, il n’est pas autorisé d’intervenir.
Depuis la fin avril, le ciel près du Canadian Tire est souvent occupé par un nuage d’oiseaux virevoltants. Le voisinage se dit importuné par cette nouvelle réalité qui occasionne déjections et piaillements à n’en plus finir.
Johanne Dubuc habitait son logement avant que le Canadian Tire ne soit construit. En 28 ans de vie dans le secteur, elle considère la situation comme du jamais-vu. Au même titre que plusieurs de ses voisins, elle souligne que les oiseaux causent des désagréments. Elle déplore que « c’est la qualité de vie qui en souffre. Ce n’est pas reposant, c’est stressant ».
La direction du magasin est au courant de la situation et confirme avoir entamé des démarches avec le siège social pour y remédier. Cependant, l’oiseau est protégé par le fédéral, et l’entreprise ne peut prendre aucune initiative tant que les goélands et leurs nids seront présents sur le toit.
Protection
Les goélands sont protégés par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs. Cette dernière précise, entre autres, que « l’enlèvement des nids ou des oeufs des oiseaux migrateurs considérés comme gibier, des oiseaux insectivores migrateurs, ou des oiseaux migrateurs non considérés comme gibier est interdit ».
Au plan provincial, le ministère de l’Environnement souligne quant à lui que « les propriétaires demeurent responsables de protéger leur bien de la faune et doivent utiliser des moyens pour les empêcher de créer des dommages ».
Pour ainsi dire, les goélands du Canadian Tire et leurs nids sont présentement intouchables et si des dégâts sont causés par l’oiseau, les propriétaires des biens endommagés doivent en assumer les conséquences.
Conséquences
Par moment, la nuisance sonore des oiseaux peut être entendue jour et nuit, et leurs déjections ne cessent de couvrir fenêtres et voitures des alentours. À d’autres occasions, les oiseaux ont même tenté d’attaquer les personnes qui se déplaçaient dans les environs.
« C’est The Birds. Il faut avoir les nerfs solides […] Peut-être qu’il n’y a pas de danger qu’ils nous attaquent, mais quand ils viennent te frôler, ça fait peur », résume Mme Dubuc.
Certains résidents des environs ont déplacé leurs voitures pour éviter qu’elles soient aspergées de fientes. D’autres comme Mme Dubuc se privent de plaisirs tels qu’aller lire sur le balcon ou dormir avec les fenêtres ouvertes.
Le Canada Français a aussi appris qu’à plusieurs reprises, des clients du commerce ont été en émoi de trouver des oisillons qui n’ont pas réussi leur premier vol et qui sont morts en s’écrasant au sol dans le stationnement du commerce. Tout le contraire d’une bonne nouvelle tombée du ciel.
Suite
La direction du Canadian Tire n’a pas souhaité accorder d’entrevue concernant ce dossier, et le siège social n’a pas répondu aux demandes qui lui ont été adressées. Il est donc impossible de confirmer si des mesures seront prises pour éviter un retour de la situation l’an prochain.
Les causes qui expliquent la surpopulation de goélands dans le secteur du Canadian Tire sont encore inconnues.
La situation a débuté à la fin avril, elle s’est exacerbée surtout durant les mois de mai et juin, et elle se poursuit à ce jour.
