Les élus municipaux ont adopté, à l’initiative du conseiller du secteur Saint-Luc Marco Savard, une résolution décrétant une vision d’aménagement dans le dossier des golfs de la Mairie et des Légendes. La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu souhaite que 75% du secteur Bergère et des Échevins soient dédiés aux espaces verts et 25% au développement. Une nouvelle consultation publique est également prévue d’ici la fin de l’année.
« Ma position est ferme à partir de maintenant. Je n’appuierai aucun projet résidentiel de développement dans ces zones-là, sauf si les promoteurs sont prêts à faire une cession volontaire de 75% des espaces verts », commente Marco Savard, conseiller municipal pour le secteur Saint-Luc, en entrevue avec Le Canada Français.
L’élu affirme ainsi sa position et adopte un leadership ferme sur le dossier des golfs, qui traîne depuis plus d’une dizaine d’années. Sa proposition, présentée à la dernière séance publique, n’a toutefois pas fait l’unanimité. Le conseiller François Roy a demandé le vote.
Les élus Jérémie Meunier, Jean Fontaine et Sébastien Gaudette se sont eux aussi exprimés en défaveur de la proposition de M. Savard. Les élus contestataires ont évoqué un risque de diviser encore la population sur le dossier, mais aussi une temporalité « erronée » qui survient à un an des élections municipales. M. Roy a notamment affirmé que le dossier devait rester un enjeu électoral pour les prochaines élections. Un vote comptabilisé à sept voix pour et quatre contre a finalement validé la proposition de M. Savard au conseil de ville. La mairesse s’est abstenue de voter.
75% d’espaces verts
Le secteur accueille deux golfs, celui de la Mairie détenu par la famille Baillargeon et celui des Légendes détenu par la famille Morin. La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu possède également des terrains, situés sur la rue Théodore-Béchard.
Les citoyens du secteur, qui se sont prononcés lors de consultations, souhaitent majoritairement la préservation de ces espaces naturels. Or, des projets domiciliaires sont dans les cartons des propriétaires des golfs depuis maintes années, sans issue face au statuquo qui s’est imposé sur le dossier depuis belle lurette.
La vision d’aménagement pour le secteur Bergère et des Échevins proposée par M. Savard réclame une composante majeure de 75% du périmètre visé dédiés aux milieux naturels, espaces verts et parcs.
En outre, M. Savard propose une stratégie de cession de terrains pour minimiser l’impact sur le compte des Johannais. « C’est donnant-donnant : il faut un partenariat avec les promoteurs. S’ils n’ont pas l’intention de céder un pourcentage raisonnable, alors il n’y aura aucun projet dans le secteur des golfs », martèle Marco Savard.
Développement
Le secteur des golfs constitue l’un des derniers bastions vides de développement à Saint-Jean-sur-Richelieu, une ville qui fait face à de nombreux besoins en termes de logement. La proposition de M. Savard comprend une composante mineure de 25% d’aménagements qui répondraient aux besoins de la population.
Un projet domiciliaire pourrait ainsi s’établir sur cette portion, qui se concentrerait aux abords de l’autoroute 35 (le long des terres agricoles) pour minimiser l’impact visuel sur les résidents actuels. Un développement de faible densité pourrait également pousser dans la zone sud du secteur, à proximité des habitations existantes.
Ces 25% de développement devront également comprendre la création d’un réseau de mobilité durable avec un lien cyclable et piétonnier pour connecter les diverses parties du secteur. La passerelle prévue pour relier les deux secteurs de Saint-Luc y figurerait également, de part et d’autre de l’autoroute 35.
Consultation publique
Marco Savard souhaite trouver un compromis avec les promoteurs qui puisse servir la population johannaise, via cet ultimatum. Il souligne que le projet final sera soumis au processus d’approbation référendaire : les citoyens pourront donc se prononcer en faveur ou en défaveur du projet au moment propice.
Une nouvelle consultation publique sera organisée d’ici la fin de l’année 2024 par la Ville, afin de définir cette vision d’aménagement pour le secteur Bergère et des Échevins en accord avec ses résidents.