Le Groupe Cambli, spécialisé dans la conception de véhicules blindés, coupera près du tiers de ses effectifs d’ici le 30 juillet. Cette décision purement économique s’explique par l’attente d’un important contrat et par une baisse des commandes prévues cet automne. L’entreprise de la rue Saint-Louis a toutefois entamé des démarches afin d’aider ses employés à se retrouver rapidement un emploi dans la région.
L’ensemble des travailleurs du Groupe Cambli a été rencontré le 4 juin dernier. Soixante-neuf d’entre eux, tant du personnel d’usine que de bureau, ont appris qu’ils perdraient leur emploi.
Jointe par Le Canada Français, la présidente du Groupe Cambli, Véronique Tougas, explique que cette décision est de nature économique. « Je suis en attente d’un contrat important pour lequel je devais avoir une réponse le 31 janvier. On travaille encore dessus. Ils nous ont demandé des précisions et on a encore des documents à remettre. Si tout va bien, on pense qu’on va avoir une réponse prochainement. Malgré ça, je n’aurai rien de nouveau en production avant les six prochains mois », souligne-t-elle.
Mme Tougas ajoute que les commandes automnales de son client ont été moins importantes que celles anticipées. « Je me suis adaptée aux variabilités du marché. Il faut que je préserve la santé financière de mon entreprise et que je pense à sa pérennité. Je dis ça très froidement, mais c’est l’enfer faire ça », témoigne la gestionnaire.
Environ 223 employés oeuvraient pour le Groupe Cambli. Après ces licenciements, l’entreprise comptera approximativement 158 employés.
Collaboration
Celle qui est présidente de NexDev | Développement économique Haut-Richelieu (anciennement connu comme le Conseil Économique du Haut-Richelieu) essaie de tourner cette situation à l’avantage de ses employés licenciés et des employeurs de la région qui sont constamment à la recherche de main-d’oeuvre.
« J’essaie de créer un esprit de collaboration entre les entreprises. J’ai contacté des employeurs que je connaissais et je les ai mis au parfum. Le 14 juin, j’organise une journée où ils vont pouvoir venir chez Cambli et passer des entrevues à mes employés », explique-t-elle.
« Ce que je veux, c’est que tous mes employés soient reclassés, ajoute-t-elle. Ça me crève le cœur de les laisser partir, mais je me dis qu’il faut que tout le monde parte sans inquiétude. »
Vendredi, elle estimait qu’entre 15 et 20 employeurs profiteraient de cette occasion pour venir rencontrer ses travailleurs. Elle leur demande toutefois de respecter ses échéances.
« Mes licenciements ne sont pas immédiats. Ils seront progressifs au courant de l’été. Je dis aux employeurs que je suis prête à leur fournir l’opportunité de venir passer des entrevues chez Cambli, mais ils doivent respecter mes dates parce qu’en ce moment, ça tourne à pleine capacité. J’ai encore de l’ouvrage pour un certain temps », note-t-elle.
Permanent
Dans l’attente de cet important contrat, Véronique Tougas mentionne qu’elle aurait pu procéder à des mises à pied collectives temporaires de longue durée, de sorte que ses employés auraient pu être rappelés au travail plus tard.
« Je ne voulais pas aller là. C’est niaiser le monde. Je dois les laisser gagner leur vie. Je pense que ma production sera stable durant les six prochains mois. En procédant à un licenciement collectif [qui est définitif], j’ai pris certains risques, mais si la tendance se maintient, je vais être en réembauche dans huit mois », croit-elle.
Le Canada Français a tenté de joindre un représentant syndical d’Unifor, le syndicat qui représente les employés du Groupe Cambli, mais sans succès.