Ils décrochent la première place à un concours de sous-marins

Marianne Lafleur mlafleur@canadafrancais.com

Ils décrochent la première place à un concours de sous-marins
La compétition internationale de conception de sous-marins s'est tenue à Gosport, au sud de l'Angleterre, du 1er au 5 juillet. (Photo : (Photo gracieuseté))

Philippe Breton et Alexandre Breton, tous deux résidents de la municipalité de Mont-Saint-Grégoire, ont fait partie de l’équipe qui a remporté la première place lors d’une compétition inter- nationale de conception de sous-marins en Angleterre. Les étudiants de l’École de technologie supérieure (ÉTS) à Montréal travaillent depuis plus d’un an sur ce projet.

La compétition universitaire consiste à concevoir un sous-marin à propulsion humaine et à réaliser différentes épreuves avec celui-ci. L’engin doit notamment parcourir une distance avec le meilleur temps et réussir un circuit d’agilité. « C’est un peu comme un vélo qui va dans l’eau. Il y a un pilote couché sur le ventre qui pédale et on fait des courses avec ça », explique Philippe Breton, un des capitaines du club Omer.

Les différentes épreuves s’échelonnent sur une semaine et l’équipe qui a accumulé le plus de points à la fin remporte la première place. Le sous-marin de l’ÉTS, baptisé Omer, a été sacré vainqueur pour la quatrième fois en six éditions des European Internatio- nale Submarines Races. « Tous les jours, on gagnait », lance l’étudiant de 23 ans.

Onze équipes s’affrontent annuellement lors de ce concours international, qui a lieu une année sur deux en Angleterre, et une année sur deux aux États-Unis. Le nombre de places pour participer est limité. « Depuis un an, on s’efforce de remplir les demandes au fur et à mesure pour s’assurer d’être dans les premières équipes qualifiées parce que c’est premier arrivé, premier servi », rapporte M. Breton.

L’équipe de l’ÉTS était composée d’une vingtaine de membres. Quatorze d’entre eux se sont rendus sur place pour prendre part physiquement à l’événement. Ils ont défié des formations des États-Unis, de l’Allemagne, de Singapour, de l’Angleterre et de Taïwan.

Conception

C’est en dehors des heures de classe que les étudiants en génie ont conçu Omer 13. Un des clubs parascolaires de l’ÉTS, appelé Omer, existe depuis 30 ans et est consacré à cette compétition. « Omer et l’ÉTS en général, ce sont des clubs étudiants qui performent vraiment bien vu qu’à l’ÉTS, on est plus axés sur le côté pratique que théorique du génie », commente M. Breton.

Les étudiants travaillent sur l’engin depuis plus d’un an. Philippe Breton estime avoir consacré une dizaine d’heures par semaine à ce projet. Les sous-marins sont toujours utilisés pendant deux années. « Vers la fin de l’année prochaine, même si on va encore compétitionner avec le 13e, on va avoir commencé la conception du 14e », mentionne-t-il.

Celui qui en est à sa troisième année du baccalauréat en génie mécanique rapporte que le dernier sous-marin, Omer 12, avait été très innovateur, mais un peu moins performant. Ils ont mis le paquet cette année afin de se rattraper et de concevoir un sous-marin rapide, agile et capable de gagner. 

Ils n’ont pas été moins innovants pour autant. Pour la première fois, des pièces du sous-marin ont été confectionnées à l’aide d’une imprimante 3D. « C’est une nouvelle façon de faire plus écoresponsable qui coûte beaucoup moins cher, donc je dirais que c’est la grosse innovation qu’on a faite cette année. Pour ce qui est de la direction et de la propulsion, on a essayé de faire de quoi de plus fiable pour ne pas avoir trop de problèmes à gérer », mentionne M. Breton.

Embûches

Les apprentis génies avaient d’ailleurs conçu plusieurs pièces de rechange au cas où l’une d’elles se briserait en territoire anglais. « C’est sûr que ça arrive des pépins. On est quand même à cinq mètres sous l’eau et on a de l’électronique à gérer. On a frappé le fond quelques fois et c’est arrivé qu’on casse des ailerons », raconte M. Breton.

Les étudiants étaient préparés et ils ont pu remplacer rapidement les pièces. Certains changements ont même été effectués directement dans l’eau.

Omer 13 reprendra du service en septembre prochain. Une première édition d’une compétition aux îles Canaries est prévue. Les cinq équipes qui ont fait meilleure figure lors de la compétition estivale y sont invitées. Cette fois-là, ce sera en eau libre, dans l’océan Atlantique. Dans plusieurs mois, le club para- scolaire commencera également la conception d’Omer 14.

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