La plus grande maison des aînés du Québec regroupant 192 chambres a été inaugurée le 3 mai en présence de la ministre responsable des Aînés et ministre déléguée à la Santé, Sonia Bélanger, et d’autres élus. Le bâti- ment construit dans le secteur Saint-Luc à un coût de 125 M$ accueille à ce jour 45 résidents. Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre espère héberger 12 personnes additionnelles au mois de juin et les autres résidents avant la fin de l’année 2024.
« On va aller de façon graduelle par phases. La prochaine étape sera de recevoir 12 autres résidents au mois de juin. Notre but est de les accueillir par petits groupes pour faire en sorte que l’accueil se fasse en douceur. Ensuite, l’objectif est de combler l’ensemble des appartements pour la fin 2024 », déclare Maryse Poupart, la présidente-directrice générale du CISSS de la Montérégie-Centre.
Un plan d’ouverture officielle n’a pas été dévoilé lors de l’inauguration de la maison des aînés comme il avait été communiqué au mois de décembre par Mme Poupart. Selon l’organisation, il est encore difficile de prévoir les prochaines dates d’entrées des usagers, qui seront probablement à l’automne 2024.
Coûts raisonnables, mais de nombreux retards
L’annonce officielle de la construction de la maison des aînés à Saint-Jean-sur-Richelieu a été faite en novembre 2020. Le gouvernement Legault avait prévu accueillir ses premiers résidents en septembre 2022, mais l’ouverture a été reportée à quatre reprises. Avec un retard de 19 mois, la plus grande maison des aînés a coûté 125 M$ au gouvernement québécois. Le coût initial du projet était estimé à 107 M$.
« La pandémie a été un enjeu majeur dans la période où l’on a construit. On avait un manque de matériaux et de main-d’œuvre dans la construction. Il y avait des problématiques au niveau de l’approvisionnement. C’est également un projet qui s’est fait dans un mode de construction en gérance, c’est-à-dire que la société a donné des contrats à différents entrepreneurs: un pour les fenêtres, un pour les jardins et ainsi de suite. Il y a plusieurs appels d’offres qui ont été faits tout au long de projet pour réussir à ne pas dépasser le budget », affirme Clermont Houle, directeur des projets santé à la Société québécoise des infrastructures.
De son côté, la ministre Sonia Bélanger a confirmé que les retards ont été causés par l’industrie de la construction. Elle nomme les défis du manque d’employés, le nombre élevé de projets gouvernementaux et la construction d’installations complexes.
300 employés de plus
À ce jour, le CISSS de la Montérégie-Centre a embauché 200 employés pour la maison des aînés. Selon Isabelle Caron, directrice du programme au soutien à l’autonomie des personnes âgées pour le CISSS Montérégie-Centre, l’embauche se fait majoritairement à l’interne. Toutefois, l’établissement est confronté à un grand défi d’ici la fin de l’année. Il doit trouver 300 employés additionnels pour pouvoir compléter l’ouverture totale de ce milieu de vie et de soins.
« On a affiché des postes à l’interne, car ce sont les règles conventionnées du CISSS. Cela dit, on fait aussi des campagnes à l’externe. On cherche des infirmières, des préposés aux bénéficiaires, du personnel d’entretien et des thérapeutes. Ils font partie de la longue liste des postes que le CISSS a encore à pourvoir », affirme Isabelle Caron.
Un milieu de vie
Située au 519, rue Shannon, la maison des aînés est constituée de 16 maisonnées réparties dans trois pavillons. Chaque maisonnée peut accueillir 12 résidents en perte d’autonomie, âgés de 65 ans et plus, dans des chambres individuelles avec douche adaptée. Les chambres sont spacieuses et possèdent toutes une grande fenêtre en angle avec vue sur l’extérieur.
« Depuis que je suis entrée ici, je me sens chez moi. J’ai dû partir de la résidence des aînés, car je tombais très souvent. J’ai eu la chance de trouver des amies très rapidement. On dirait qu’on était faites pour se rencontrer. J’adore le côté social et ludique qui est très présent à la maison », raconte Gisèle Loiselle, résidente de la nouvelle maison des aînés.
Depuis le 18 avril, l’établissement accueille progressivement ses résidents. Les employés les ont reçus individuellement et leur ont permis de couper un ruban lors de l’entrée dans leur chambre. La maison est l’une des seules à avoir un environnement sans papier. Les préposés et les infirmières utilisent des tablettes et des téléphones pour avoir accès aux informations des résidents.
« On a des aires de loisir et des chambres individuelles. On est dans le principe d’une maisonnée. On n’est pas dans une résidence institutionnelle plus traditionnelle où l’on retrouve un grand corridor avec des chambres et un poste d’infirmier. On est dans un milieu de vie. On est en train de transformer les résidences au Québec », conclut la ministre Bélanger.
Rappelons que les maisons des aînés ont été conçues pour recréer l’environnement d’un domicile. Ce nouveau type de milieu de vie, ouvert sur la communauté, favorise les contacts humains ainsi qu’un mode de vie plus actif. La cuisine au centre de la salle à manger fait partie des espaces qui permettent d’intégrer les proches aidants dans le quotidien des résidents. Une chambre leur est également destinée pour dormir ou se reposer.
Note de la rédaction : une version précédente de cet article précisait, de manière erronée, que le projet s’était fait par ingérence. Or, il s’agit plutôt d’un mode de construction en gérance. Le mode en gérance consiste, pour l’organisme public ou son mandataire, à confier la construction de l’infrastructure à plusieurs entrepreneurs, et ce, après que l’ensemble des plans et devis détaillés des divers lots ont été complétés.
