Laurent Duvernay-Tardif livre un discours inspirant

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Par Stéphanie MacFarlane
Laurent Duvernay-Tardif livre un discours inspirant
Laurent Duvernay-Tardif, médecin et joueur de football professionnel, a adressé une partie de son discours aux jeunes présents à la rencontre organisée par la Chambre de commerce et de l'industrie du Haut-Richelieu. (Photo : Le Canada Français - Jessyca Viens-Gaboriau)

Apprendre à perdre, prendre les bonnes décisions et garder l’équilibre entre les différentes sphères de sa vie, le garde partant des Chiefs de Kansas City, Laurent Duvernay-Tardif, a fait l’éloge du savoir-être qui l’aide à exceller dans les différents projets qu’il entreprend.

Laurent Duvernay-Tardif, qui a obtenu son doctorat en médecine en mai dernier, devenant du même coup le premier joueur actif de la Ligue nationale de football (NFL) à être également médecin, a présenté un discours fort inspirant aux 430 personnes réunies au pavillon Dextraze de la Corporation du Fort Saint-Jean le 15 mars dernier.

Fait à noter, 72 jeunes, invités par la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCHIR), étaient présents, une participation singulière pour ce type d’activités généralement destiné à la communauté d’affaires.

Laurent Duvernay-Tardif a pris le temps de saluer le jeune Léo Royer qui avait le mandat de présenter son parcours avant sa conférence.

Message

Laurent Duvernay-Tardif souhaitait que ces étudiants, principalement des joueurs de football de la région, retiennent un message: il est possible de combiner sport et études.

«Quand j’étais jeune, je n’ai pas eu une figure qui est venue me dire que c’était possible de combiner ma passion pour mon sport avec des études de haut niveau. Il y a tellement de gens qui m’ont dit que j’allais devoir choisir entre les deux. J’ai même plié à cette pression-là. J’ai décidé d’arrêter le football quand je suis rentré à l’université et ça a été ma plus grosse erreur à vie», a souligné Laurent Duvernay-Tardif, en entrevue avec les médias locaux quelques minutes avant sa conférence.

Et il croit que cet équilibre, entre deux domaines comme le sport et les études, aide à mieux gérer le stress et à mieux performer. «Quand ça va mal dans une sphère, tu es capable de te rabattre sur une autre et te dire que tu as encore une bonne estime de toi», dit-il.

Apprendre à perdre

L’importance d’apprendre à perdre a également été l’un des éléments forts du discours de Laurent Duvernay-Tardif. Et c’est le sport qui lui a appris à faire face à l’adversité.

«Peu importe le niveau et à quel point tu es bon, il y a 50% des joueurs sur le terrain qui vont perdre. Tu n’es pas tant évalué sur la façon dont tu performes dans ces matchs-là, mais à quel point tu es capable de tourner la page rapidement», souligne-t-il.

Les joueurs de la NFL sautent sur le terrain une fois par semaine. «Tu ne peux pas passer trois jours à penser à la partie que tu viens de perdre et à remuer les mauvais feelings que tu as eus. Tu dois être capable de tourner la page, apprendre de tes erreurs et être critique envers toi-même», enchaîne Laurent Duvernay-Tardif.

Il pousse la réflexion plus loin. «Au cours d’une partie, il y a en moyenne 65 jeux offensifs. C’est normal d’en avoir des mauvais. Ça m’a pris du temps à apprendre ça. Au début, quand j’avais des blocs plus difficiles sur un jeu, j’avais le réflexe de me dire que j’aurais aimé mieux que l’entraîneur n’appelle pas ce jeu-là. À force de travailler, mon approche a changé. Quand il y a un bloc difficile, je me dis maintenant  » Okay, it’s time to shine. Let’s go », poursuit l’athlète professionnel.

Prise de décision

Si au début le football permettait à Laurent Duvernay-Tardif de canaliser son trop-plein d’énergie, le médecin voit maintenant son sport d’une façon cérébrale où il doit réfléchir et anticiper l’action de son adversaire pour avoir une chance de gagner. Et cela passe par une bonne gestion du stress.

«Dans les situations de stress intense, tu dois être capable de prendre des décisions rationnelles et logiques. Ça m’aide beaucoup dans ma pratique de la médecine. Je me passionne pour la médecine d’urgence. Quand tu entres dans une salle, il y a tout le temps des situations stressantes», raconte-t-il.

Ce dernier perçoit positivement le stress. «On en a besoin. Quand tu tiens une situation pour acquise, tu n’es pas assez stressé, tu ne détailles pas assez ton travail et tu te fais avoir», relate l’athlète de six pieds et cinq pouces.

Objectifs

Enfin, celui qui est originaire de Mont-Saint-Hilaire ne passe pas sous silence l’importance d’avoir des objectifs mesurables et quantifiables. «Quand tu as des buts, c’est là que tu te donnes les moyens d’y arriver», affirme-t-il, exemples à l’appui.

Mention spéciale à Léo Royer, 11 ans, qui a présenté, avec de nombreuses touches d’humour, le parcours de Laurent Duvernay-Tardif avant de lui céder le micro.

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