Le bris d’aqueduc a coûté 722 884$ à la Ville

Camille Vanderschelden  cvanderschelden@canadafrancais.com

Le bris d’aqueduc a coûté 722 884$ à la Ville
Un bris majeur d'aqueduc était survenu sur la rue Saint-Jacques, le dimanche 26 novembre 2023.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives - Laurianne Gervais-Courchesne))

Le bris d’aqueduc majeur qui a privé d’eau quelque 56 000 personnes en novembre dernier a coûté un peu plus de 720 000$ à la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, révèle un rapport récemment déposé au conseil municipal.  À l’heure actuelle, la cause du bris survenu sur la rue Saint-Jacques demeure inconnue. Une enquête est en cours.

Le document de 55 pages explique en détail la crise qui a secoué Saint-Jean-sur-Richelieu l’an passé, jusqu’à la déclaration de l’état d’urgence local. Pour rappel, un bris d’aqueduc majeur s’était produit sur la rue Saint-Jacques, dans le chantier de prolongation du collecteur pluvial Caldwell, le dimanche 26 novembre 2023.

Le tuyau endommagé mesure 750 millimètres de diamètre et cumule un débit de 150 000 m3 d’eau par jour. Il constitue une conduite à haute pression majeure du réseau d’aqueduc de la ville. Le lieu du bris n’a toutefois été déterminé qu’au lendemain de l’événement. Il s’ensuit alors une vraie course contre la montre pour la Municipalité : réparer le bris tout en continuant d’alimenter en eau les citoyens et l’Hôpital du Haut-Richelieu. 

La crise a été traversée avec succès, sans blessé à déplorer, au terme de quatre jours. Le bris d’aqueduc a finalement coûté 722 884,05$ à la Ville, incluant les dépenses et la rémunération des divers services impliqués. Une facture qui serait absorbée par la Municipalité grâce à des économies dans son budget de l’année 2023. 

Action collective

Le rapport met en lumière que la résolution du bris d’aqueduc a nécessité l’étroite collaboration de 16 services de la Ville ainsi que 26 cycles de planification de l’Organisation municipale de la sécurité civile (OMSC). Nombre d’effectifs ont été sollicités, tels que ceux du Service incendie, sans qui l’hôpital n’aurait pas pu être alimenté d’urgence en eau, le mercredi 29 novembre (voir encadré). 

L’équipe des travaux publics a également mené un travail de longue haleine pour effectuer la fermeture des vannes du réseau afin d’isoler le bris. Ces deux services comptabilisent donc les montants les plus élevés de la facture totale, en ce qui a trait à la rémunération : soit 57 236,81$ pour le Service incendie et 50 109,63$ pour le Service des travaux publics. 

Cette fermeture de vannes a entraîné l’arrêt de l’alimentation en eau de 56 000 personnes (citoyens, commerces, entreprises et bâtiments institutionnels) au nord de la rive ouest de Saint-Jean-sur-Richelieu. Grâce à une opération menée par le Service des loisirs, le Service incendie et le Service de police, la Ville a ainsi distribué plus de 60 000 contenants de 4 litres aux citoyens à ses deux points de distribution d’eau lors de cette panne.  

Bilan

Le rapport détaillé, signé par Jean Arsenault, coordonnateur des mesures d’urgence, a été déposé à la fin mai 2024 en séance de conseil municipal. Il était précédé d’un premier rapport préliminaire, déposé en janvier. 

« Ce qui ressort de cette crise, c’est l’importance d’avoir un Plan de redondance », explique Guillaume Grégoire, directeur du Service des infrastructures et gestion des eaux. Ce Plan de redondance passerait notamment par la ramification du réseau afin qu’une conduite parallèle (ou conduite de redondance) assure sa pérennité en cas de bris majeur. 

À l’avenir, la Ville compte donc profiter de ses travaux de séparation de réseaux pour assurer cette redondance. Une conduite suppléante serait déjà identifiée sur le boulevard Industriel, mais les travaux de ramification ne seront pas menés avant la fin de sa durée de vie. Si des travaux de resurfaçage sont déjà en cours dans le secteur, cette conduite de redondance ne verrait donc pas le jour avant une quinzaine d’années, selon Guillaume Grégoire. 

La Ville a également déduit de cette crise la nécessité de commander d’avance des pièces sur mesure pour ses conduites d’aqueduc. Cela lui permettra d’intervenir plus efficacement en cas de réparation d’urgence : les délais de livraison de telles pièces sont très longs.

Cause inconnue

La cause du bris demeure inconnue à l’heure actuelle, mais une enquête est en cours. La firme de génie-conseil EXP a été mandatée par le Service juridique de la Ville pour un contrat estimé à 25 000$. Les résultats, qui devaient tomber en juin, sont encore attendus par la Ville. 

Au moment du bris, aucune activité n’était en cours sur le chantier du collecteur pluvial Caldwell. Guillaume Grégoire explique toutefois que la Ville n’écarte pas ces travaux des possibles causes de l’événement. 

Un coup de tonnerre, survenu le jour du bris, attribué par certains à une explosion dans l’une des carrières, n’aurait aucun rapport. « Les carrières, où il y a certes un usage d’explosifs, sont quand même bien éloignées du lieu de l’événement », souligne Guillaume Grégoire. La conclusion finale de l’événement devrait donc être tirée prochainement, dès le dépôt du rapport d’enquête de la firme EXP. 

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