Votre animal de compagnie se gratte souvent? Vous remarquez que votre chien perd son pelage? Qu’il souffre d’otites ? Les yeux de votre chat sont rouges et larmoyants? Son nez coule? Il se pourrait que votre compagnon souffre d’allergies saisonnières.
D’abord, il faut noter que les allergies saisonnières sont beaucoup plus présentes chez les chiens que chez les chats. À ce temps-ci de l’année, c’est surtout l’herbe à poux qui est en cause. « C’est plus rare chez le chat. J’ai environ un chat pour cent chiens. Les chats ont d’autres allergies saisonnières. Pour l’herbe à poux spécifiquement, c’est plus chez le chien », affirme Marie-Claude Duval, vétérinaire et propriétaire de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire.
Elle constate que beaucoup de clients appellent en début de mois d’août pour signaler des démangeaisons chez leur chien. Cela se manifeste surtout comme une forme d’eczéma. « Ils n’ont pas tant les yeux ou le nez qui coule. C’est surtout la peau. Donc, ils se mettent à se gratter. Ceux qui ont eu des diagnostics dans les années passées le savent, mais ceux pour qui c’est nouveau, ils appellent tout le mois d’août », rapporte-t-elle.
Elle précise que l’animal n’a pas besoin d’être en contact direct avec l’herbe à poux pour présenter des signes d’allergies. Le simple fait de respirer le pollen, quand les fenêtres sont ouvertes par exemple, peut être problématique.
Traitements
Étant donné que les allergies affectent davantage la peau, les chiens réagissent très peu aux antihistaminiques, que ce soit du Benadryl, du Réactine ou toute autre molécule. « On a à peu près 10% de succès pour le contrôle des allergies saisonnières chez le chien », mentionne Mme Duval. « Les gens vont donner ça parce que c’est ça qu’ils prennent pour eux-mêmes puis ça fonctionne bien, mais quand ce n’est pas le nez qui coule et que ce n’est pas les yeux qui coulent, ça fonctionne rarement », poursuit-elle.
Il existe maintenant des injections et des comprimés oraux qui procurent un bon contrôle des démangeaisons. Ces remèdes n’existent que pour les chiens. Les chats doivent donc recevoir de la cortisone, malgré les nombreux effets secondaires qu’elle engendre.
Si les symptômes sont comparables à ceux que l’on retrouve chez des humains, il est possible d’utiliser les antihistaminiques qu’on trouve en pharmacie et de s’en procurer pour un usage vétérinaire.
Agir rapidement
Les signes d’une allergie se manifestent lors de la deuxième rencontre avec un allergène. Lorsqu’ils surviennent, il est préférable de les traiter le plus rapidement possible afin d’éviter que l’animal développe des infections ou d’autres problèmes.
« Les cas d’allergies saisonnières qu’on ne voit pas au mois d’août, on va les voir au mois de septembre ou au mois d’octobre. Souvent, ce sont les cas qui sont plus sévères parce que ça fait un mois que le chien se gratte. Il s’est alors fait des plaies et les bactéries se sont mises là-dedans », mentionne Mme Duval.
L’animal pourrait devoir subir une longue série d’antibiotiques, par exemple. Néanmoins, il y a différents niveaux d’intensité de l’allergie. Si l’animal présente des symptômes très légers qui ne l’empêchent pas de faire ses nuits normalement et qui n’affectent pas son tempérament, les conséquences de ne pas consulter sont moins lourdes.
Haut-Richelieu
La vétérinaire confirme que notre région compte beaucoup de cas d’allergies, mais que la Montérégie n’est pas le seul endroit où les animaux en souffrent.
L’Association des médecins vétérinaires en pratique des petits animaux précise qu’il n’y a aucune statistique quant à la prévalence des allergies saisonnières dans les différentes régions du Québec. « Mais la logique des choses veut qu’il y ait plus d’herbe à poux et de pollen ici que dans le nord du Québec, par exemple », a-t-elle indiqué.