On l’attendait en décembre dernier, puis au printemps. La maison des aînés de Saint-Jean-sur-Richelieu ouvrira plutôt ses portes cet automne, mais pas en totalité. Le recrutement de la main-d’œuvre pose un défi «colossal» au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre, si bien qu’il pourrait s’écouler un an avant qu’elle soit opérationnelle à 100%.
Une chose est certaine, la plus grosse maison des aînés ne sera pas prête à ouvrir ses 192 lits d’un seul coup. «Ça va prendre de la patience», avertit le président-directeur général de l’établissement, Richard Deschamps.
Le CISSS de la Montérégie-Centre éprouve déjà des difficultés à pourvoir tous ses postes de travailleurs de la santé à l’Hôpital du Haut-Richelieu et dans ses six centres d’hébergement. «Ça représente un immense défi pour les maisons des aînés», reconnaît le PDG. M. Deschamps fait référence à celle de Saint-Jean-sur-Richelieu, mais aussi à celle qui est en construction à Carignan.
L’établissement procédera au mois de mai à un affichage de postes spécifique pour le nouveau milieu de vie voisin du centre Gertrude-Lafrance, sur le boulevard Saint-Luc. La direction des ressources humaines ajustera le tir en fonction des ressources disponibles.
48 lits minimum
«On s’enligne vers l’ouverture de 48 ou 96 lits cet automne. Un moment donné, il faut partir. Je ne veux pas démarrer avec moins de 48 lits», indique le président-directeur général. Il ne faut pas se créer d’illusions. «Il y a des chances que ça prenne plus qu’une année après son ouverture» pour que la totalité des chambres soit occupée.
Richard Deschamps se console en consultant la liste d’attente des places en centres d’hébergement ou en ressource intermédiaire. «Il y a une centaine de personnes inscrites en ce moment. La pression n’est pas trop grande. Je serai capable de répondre à la demande.»
Georges-Phaneuf
Le dévoilement du budget provincial a permis d’apprendre que le CHSLD Georges-Phaneuf sera parmi les premiers à être reconstruit. Le centre d’hébergement figure sur le plan québécois des infrastructures (PQI), dans la section de la planification du secteur de la santé et des services sociaux.
Cette nouvelle survient trois ans après une déclaration de l’ancienne ministre Marguerite Blais. Celle qui était responsable des aînés et des proches aidants en avait fait l’annonce lors de son passage à Saint-Jean-sur-Richelieu, à l’été 2019.
Le vétuste immeuble situé sur la rue Jacques-Cartier Nord sera remplacé par un nouveau. Il aura pignon sur rue à Saint-Jean-sur-Richelieu, mais à un endroit différent. Sa nouvelle version est présentée comme une maison des aînés, et non plus comme un CHSLD.
Contre la montre
«Le ministère de la Santé a la ferme intention d’autoriser l’appel d’offres pour Georges-Phaneuf en 2023. C’est une bonne nouvelle, se réjouit Richard Deschamps, car le temps est notre ennemi. Il ne faudrait pas retarder de plusieurs années. Je suis assez optimiste. Peu de centres d’hébergement sont inscrits au PQI.»
Le modèle proposé veut que le promoteur immobilier fournisse le terrain et le bâtiment. Ce sera ensuite à l’établissement de fournir le personnel. Le CISSS de la Montérégie-Centre exploite déjà une formule semblable au CHSLD Dr-Chevrier, à Saint-Lambert. La seule différence, c’est qu’il partira d’une feuille vierge. Cela ressemble beaucoup à un partenariat public-privé, mais cette appellation ne semble plus faire partie du vocabulaire dans la fonction publique.