NexDev s’oppose aux restrictions sur l’embauche des travailleurs étrangers temporaires

Mathilde Cloutier mcloutier@canadafrancais.com

NexDev s’oppose aux restrictions sur l’embauche des travailleurs étrangers temporaires
Mathieu Jeanneau, qui est aussi vice-président et directeur des opérations à Emballage St-Jean, est le président du conseil d'administration de NexDev.  (Photo : (Photo Le Canada Français - Archives - Laurianne Gervais Courchesne))

Inquiet des répercussions économiques dans la région, NexDev | Développement économique du Haut-Richelieu demande au gouvernement du Canada, dans une rare prise de position publique, d’épargner la Montérégie des récentes modifications apportées au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET). Cela aurait pour effet d’empêcher de travailler entre 400 et 500 travailleurs dans les entreprises de la région. 

Dans un communiqué publié lundi, NexDev se positionne en défense des entreprises du Haut-Richelieu, qui risquent de ne pas pouvoir renouveler le contrat de leurs travailleurs issus du PTET dont le salaire est inférieur à 32,96$ par heure, soit le nouveau salaire médian imposé par le gouvernement fédéral.

Le gouvernement canadien a annoncé récemment que les demandes d’embauche de travailleurs étrangers temporaires (TET) pour les postes à bas salaire ne seront pas traitées dans les régions métropolitaines où le taux de chômage est supérieur à 6%. La région métropolitaine de Montréal, dont fait partie le Haut-Richelieu, est donc visée. Cette mesure s’ajoute à la hausse du salaire médian pour un TET, qui passe de 27,47$ à 32,96$ de l’heure. Ces modifications entreront en vigueur le 8 novembre.

En entrevue avec Le Canada Français, le président du conseil d’administration de NexDev, Mathieu Jeanneau, demande que la Montérégie soit épargnée de la restriction imposée à la région métropolitaine. « On juge qu’il y a une iniquité par rapport aux entreprises de la Montérégie, qui doivent opérer dans un environnement très différent de celui de l’île de Montréal », dit-il. Le taux de chômage en Montérégie se situe à 4,7%, ce qui est en effet inférieur au taux de 6% précisé dans la nouvelle mesure.

Jusqu’à 500 travailleurs

Dans son édition du 24 octobre, Le Canada Français rapportait que des entreprises de la région, dont Tremcar, craignent déjà ne pas pouvoir répondre aux nouvelles demandes salariales. La Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu avait alors dénoncé la situation.

Après avoir sondé huit des entreprises employant le plus de TET dans le Haut-Richelieu, NexDev affirme qu’au moins 200 travailleurs ne pourront plus légalement travailler dans la région. Dans l’ensemble des entreprises de la région, NexDev estime que ce sont entre 400 et 500 travailleurs qui pourraient être empêchés de travailler.

« Ces mesures-là auront des impacts économiques importants et néfastes pour notre région », juge Mathieu Jeanneau. Selon lui, il est possible que l’inclusion de la Montérégie ait été une décision administrative plutôt qu’une décision motivée. « Probablement qu’on voulait viser une situation sur l’île de Montréal et là, qu’administrativement, on a pris la région métropolitaine de Montréal de façon plus simple », avance-t-il.

Prise de position

En tant qu’organisme à vocation de développement économique qui rassemble des partenaires privés, publics et gouvernementaux, NexDev effectue rarement des prises de position publiques. Dans ce cas-ci, le conseil d’administration de NexDev s’est réuni, vendredi dernier, et aurait décidé de façon unanime de se prononcer sur le sujet du PTET.

« On le fait cette fois-ci parce qu’on juge vraiment que l’impact économique de cette mesure, pour le Haut-Richelieu, sera important et qu’on doit faire en sorte de lancer le message sur le fait qu’il devrait y avoir des ajustements par rapport à la mesure fédérale », explique M. Jeanneau. Il ajoute que cette sortie publique est aussi en appui à celle de la Chambre des commerces, il y a deux semaines.

NexDev compte entre autres la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu et la MRC du Haut-Richelieu parmi ses partenaires. La mairesse Andrée Bouchard et les conseillers municipaux Claire Charbonneau et Marco Savard siègent à son conseil d’administration. « Ça démontre, je pense, l’appui des milieux politiques locaux et régionaux par rapport à cette prise de position », observe M. Jeanneau.

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