Il n’y aura pas de passerelle signature au-dessus de l’autoroute 35 dans l’axe du boulevard de Normandie. La mairesse Andrée Bouchard renvoie ses fonctionnaires à la table à dessin pour trouver une option « plus optimale et respectueuse de l’administration municipale ».
Il n’en demeure pas moins que la passerelle actuelle sera démolie cette année. Un appel d’offres sera lancé au mois d’avril pour procéder à son démantèlement cet automne.
La traversée de l’autoroute 35 à pied ou à vélo ne sera pas possible de sitôt. « Je n’ai pas donné d’échéancier, mais je tiens à ce que le lien soit recréé rapidement, insiste Mme Bouchard. On va faire un suivi serré. » Selon elle, l’administration aussi est consciente de l’importance de l’acceptabilité sociale du projet.
Opposition
La passerelle Normandie a fait couler beaucoup d’encre chez les citoyens depuis l’automne dernier. La mairesse en est consciente. Son coût élevé a aussi fait l’objet de débats au sein du conseil municipal. Cinq élus se sont opposés à la réalisation de l’onéreux projet.
Selon ses dernières estimations, la Ville évalue la reconstruction de la passerelle Normandie entre 25 et 35 M$. La plus grosse part de la facture, soit 21 M$, serait consacrée à la structure comme telle. Le reste touche des travaux d’infrastructures qui se trouvent en dessous de l’ouvrage et qui doivent être réalisés coûte que coûte. Il faut penser à séparer les égouts sanitaire et pluvial si l’on veut moderniser le traitement des eaux usées.
L’administration municipale travaillait depuis 2019 à un projet de passerelle signature, jugée trop coûteuse dans le contexte budgétaire actuel. « J’ai bien lu les commentaires des citoyens, affirme la mairesse. On demande maintenant à nos services d’être créatifs et de regarder pour un autre projet plus optimal et respectueux de l’administration publique. »
Options
La passerelle pourrait-elle être un modèle préfabriqué? Serait-il possible de la déplacer afin d’éviter de toucher aux infrastructures pour le moment? Toutes les options sont sur la table, y compris celles qui ne figuraient pas au tableau de bord en 2019.
Une chose est certaine, Andrée Bouchard tient absolument à un lien nord-sud de mobilité active. « C’est cohérent avec notre plan directeur du réseau cyclable ainsi qu’avec notre stratégie de développement durable », souligne-t-elle.
La passerelle Normandie a commencé à montrer ses faiblesses cet hiver. Le mois dernier, des strates de béton se sont détachées sous l’escalier du côté nord de la structure. L’accès sous les marches a été fermé par des clôtures.
Inspection
La dernière inspection de la passerelle Normandie a été réalisée en novembre 2019. La firme Exp avait statué qu’elle arriverait en fin de vie utile en 2024. Trois options, dont la reconstruction complète, avaient alors été proposées.
Pour prolonger sa durée de vie utile de cinq à dix ans, il aurait fallu investir 16% des coûts de reconstruction, soit environ 775 000$ à l’époque. Sinon, la réfection des piles et du tablier aurait exigé des coûts similaires à une reconstruction complète, pour une extension d’environ 25 ans. La Ville n’a entrepris aucune action à la suite de ces recommandations.
Une nouvelle inspection devrait bientôt avoir lieu. Il ne manque à la Ville que l’obtention de la permission du ministère des Transports et de la Mobilité durable pour fermer l’autoroute 35 pendant l’intervention. Celle-ci se ferait vraisemblablement de nuit pour nuire le moins possible à la circulation.
