C’est un surplus budgétaire de 4,4 M$ qui est prévu pour l’année 2024, par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, selon l’état comparatif des revenus et des charges, en date du 31 août. Si cette projection est en hausse, comparativement au surplus de 3,9 M$ réalisé en 2023, la baisse des droits de mutation a encore une fois affecté les revenus anticipés.
En 2024, la Ville avait adopté un budget équilibré de 220,7 M$. En date du 31 août dernier, Saint-Jean estimait plutôt finir l’année avec des revenus de 228,8 M$ et des dépenses de 224,4 M$. Le surplus est donc évalué à 4 418 327 $ pour l’année en cours. L’an passé, Saint-Jean-sur-Richelieu avait dû composer avec un surplus de 3,9 M$, une chute par rapport à celui de 2022 (10,5 M$), de 2021 (14,2 M$) et de 2020 (20,2 M$)
Précisément, la Ville a obtenu 8,1 M$ de revenus de plus que ce qu’elle avait anticipé lors du dépôt du budget. Elle a aussi réalisé des économies de 5,8 M$ du côté des dépenses. En tout, 13,9 M$ ont été économisés. Une bonne partie de ce surplus a déjà été affectée pour payer sans emprunt des dépenses de l’année courante, pour éviter d’alourdir la dette municipale. Ainsi, après les affectations, le surplus anticipé s’élève à 4 418 327$.
Mutation et dépenses
Pour les revenus, « le gros point, c’est que les droits de mutation ont baissé beaucoup, explique la présidente du Comité des finances Claire Charbonneau. Quand les droits de mutation baissent de moitié, disons que ça affecte le budget. Et ça, c’est quelque chose qu’on ne peut pas prévoir. »
La Ville est tout de même allée chercher 2,3 M$ de plus que prévu dans l’imposition des droits, qui comprend les droits de mutation, aussi appelés la taxe de bienvenue. Entre 2020 et 2021, la surenchère autour de la vente des maisons avait causé un boom de revenus pour Saint-Jean.
Du côté des dépenses, la Ville estime débourser 2,2 M$ de moins que prévu en sécurité publique. La conseillère municipale Claire Charbonneau attribue ceci à un mélange d’économie de salaires, puisqu’il y a des postes de policiers non comblés, et à des subventions données à la Ville pour mettre en place des ressources policières liées à l’itinérance.
Le même scénario se produit dans la section du transport, où la Ville prévoit économiser 2,8 M$. Une forte baisse d’achalandage sur les lignes d’autobus interurbaines, principalement, a poussé la Ville à réduire l’offre, selon Mme Charbonneau : « On a fait une révision des lignes d’autobus, on a réduit les heures des chauffeurs, on a réduit les transports d’autobus, donc on a fait une économie ».
Affectations
Pendant l’année financière, la Ville peut choisir d’utiliser le surplus prévu pour accomplir divers projets. Cette section des résultats de l’exercice financier s’appelle « affectations ». En 2024, près de 9,9 M$ de surplus ont été utilisés pour des affectations.
« Quand on arrive en bout de ligne, et qu’on est capable de dégager de l’argent, on s’assoit avec nos spécialistes des finances et on dit : « De quelle façon peut-on faire profiter les citoyens au maximum de l’argent? », en ayant un impact direct sur le compte de taxes », décrit le directeur général de la Ville, Daniel Dubois.
Selon ce dernier, la majeure partie de ce montant a servi à payer en « argent comptant » des dépenses de l’année courante afin d’éviter les taux d’intérêt vertigineux d’un règlement d’emprunt. « On a été capables de payer 4,3 M$ [de cette façon], et ça nous fait économiser, de façon récurrente, 680 000$ d’intérêts par année pour les prochaines années », précise Daniel Dubois.
Même si la Ville a économisé une somme de 13,9 M$ par rapport au budget déposé en début d’année, c’est à cause des affectations que le surplus final devrait s’élever à 4,4 M$.