Les employés du secteur public, membres du front commun, ont procédé à une demi-journée de grève lundi. Si les négociations avec le gouvernement n’avancent pas, trois autres journées complètes de débrayage sont prévues du 21 au 23 novembre.
Les professeurs, professionnels de l’éducation et employés de soutien du Haut-Richelieu ont débrayé une partie de l’avant-midi lundi pour démontrer leur insatisfaction envers les propositions salariales de Québec
Des lignes de piquetage ont été organisées un peu partout devant les établissements des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que de l’enseignement supérieur.
Des grévistes ont manifesté à plusieurs endroits à Saint-Jean-sur-Richelieu. Les écoles ont été fermées jusqu’à 10h31 lundi dernier. Les services de garde et de transport scolaire n’étaient pas offerts en matinée.
Les représentants syndicaux du front commun ont annoncé trois journées de débrayage complètes, du 21 au 23 novembre prochain sans interruption. Si aucun accord n’est conclu avec Québec d’ici là, les syndiqués déclencheront une grève générale illimitée. D’autres syndicats ont prévu emboiter le pas.
Quelque 420 000 travailleurs des quatre grands syndicats de la province, soit la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS, dont 72 000 en Montérégie, ont coordonné leurs moyens de pression. Les syndiqués ont exercé leur droit de grève après avoir voté pour un mandat adopté à 95%.
« Le gouvernement dort depuis un an aux tables de négociations. Le but de la grève n’est pas de pénaliser les enfants et d’embêter les parents. On ne souhaitait pas en arriver là. Les enfants sont actuellement déjà pénalisés en raison du manque de professeurs qualifiés et du mauvais fonctionnement du système de l’éducation », indique Ysabel Racine, secrétaire générale et agente d’information du Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu affilié à la CSQ.
Enfin, les 65 000 enseignants du primaire et du secondaire membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui ne touche pas la Rive-Sud, déclencheront de leur côté une grève générale illimitée dès le 23 novembre.
Autres syndicats
Les membres de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques au Québec, sont en grève depuis minuit mardi dernier. Le débrayage se tiendra jusqu’à aujourd’hui (9 novembre) et touchera la majorité des établissements de santé de la province. Deux autres journées de grève sont prévues les 23 et 24 novembre. Les services essentiels sont maintenus, mais le pourcentage de services varie selon les unités de soins. Le salaire et les heures de travail figurent parmi les points qui accrochent.
Offres salariales
Le front commun rejette du revers de la main les dernières propositions du gouvernement présentées à la table de négociations. La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déposé une nouvelle offre salariale aux employés du secteur public le 29 octobre. Le front commun l’a aussitôt refusée. La proposition comprend une hausse de 10,3% sur cinq ans, plus un montant forfaitaire de 1000$ la première année. L’offre initiale était de 9% étalé sur cinq ans.
Le front commun revendique un contrat de travail de trois ans. Pour la première année, il demande 100$ de plus par semaine ou l’équivalent de l’indice des prix à la consommation (IPC), plus 2% d’augmentation. Pour la deuxième année, il réclame l’IPC plus 3% et pour la troisième, l’IPC plus 4%. La moyenne comptabilisée de l’IPC de janvier à septembre 2023 était de 4,15%, selon Statistiques Canada.