Après 36 ans en affaires, Georges Barazin et Armand Reinlein, les deux propriétaires de Vidéologue, annoncent la fermeture de leur commerce situé sur le boulevard du Séminaire Nord. Celui-ci cessera officiellement ses opérations en août.
L’annonce de la fermeture a été faite à leurs deux employés, une fois que la vente de leur bâtisse a été officialisée.
En entrevue avec Le Canada Français, Georges Barazin explique que cette décision a été prise il y a environ un an, faute de relève. Aucun des enfants de MM. Barazin et Reinlein ne souhaitait poursuivre l’aventure amorcée par leur père. «On n’a pas de relève et ce n’est pas un domaine attirant», souligne Georges Barazin.
Le développement du commerce numérique a grandement modifié le domaine électronique, poursuit-il. «Depuis deux ans, avec la venue de commerces comme Amazon, qui a un bon système de livraison rapide, mais qui n’est pas moins cher, les clients achètent sur internet le soir, après être venus magasiner les produits en magasin pour voir et écouter. Ils commandent en ligne plutôt que de retourner l’acheter en magasin», explique M. Barazin.
«Ce qui nous a tenus jusqu’à maintenant, c’est de vendre des produits plus haut de gamme, poursuit-il. Les clients ne vont pas acheter une télévision à 2000$ ou 3000$ sur Internet», croit M. Barazin.
Malgré les changements du marché, Vidéologue a toujours pu compter sur ses clients. «On a notre clientèle. Nos clients qui veulent du service continuent de venir ici. Un client qui achète ici, c’est clé en main. On fait l’installation», note Georges Barazin.
Corporatif
Le duo n’a pas tenté de vendre son fonds de commerce. «Il n’y a pas vraiment d’acheteurs pour ce domaine, croit M. Barazin. Aujourd’hui, pour lancer un commerce spécialisé en électronique, il faut avoir un beau design comme un Apple Store, mais ici à Saint-Jean, on n’a pas le marché pour ça. Le domaine est très difficile. Des indépendants comme nous, il n’en reste pas beaucoup», enchaîne l’homme d’affaires, en précisant que son commerce était fermé les dimanches depuis un an.
La marque Vidéologue perdurera toutefois après la fermeture du magasin, puisque les deux associés continueront d’offrir certains services aux clients corporatifs, mais sans avoir pignon sur rue. «J’ai des contacts pour avoir des produits», dit simplement Georges Barazin.
Historique
Vidéologue a ouvert ses portes en 1983. À l’époque, le commerce se trouvait dans le centre commercial voisin de l’Hôpital du Haut-Richelieu. Vidéologue était avant tout un club vidéo auquel la vente de produits et services de loisirs vidéo a été ajoutée. C’était l’époque des Bêta, des VHS et des cassettes.
En 1990, le duo d’hommes d’affaires a déménagé son entreprise dans la bâtisse actuelle de 10 000 pieds carrés répartis sur deux étages qu’ils ont fait construire. «On était ouverts 24 heures sur 24. Beaucoup de monde nous connaît en raison du club vidéo. Les gens venaient plusieurs fois par semaine», se remémore M. Barazin. Vidéologue a fourni du travail jusqu’à 30 employés.
Or, la venue d’internet a fait baisser les locations de films si bien que ce segment d’affaires a été fermé il y a 12 ans pour se concentrer uniquement sur la vente d’équipements électroniques.
Réparation
Le service de réparation, qui comptait trois techniciens à temps plein, a également été aboli, poursuit M. Barazin. «Les produits aujourd’hui ne sont pas faits pour durer longtemps ni pour être réparés», ajoute le copropriétaire.
Au gré des années, Vidéologue a vendu toutes les compagnies d’appareils électroniques qui ont existé dont Sony, RCA, Samsung, Quasar, Electrohome, Mitsubishi, Hitachi, Toshiba, Panasonic, énumère M. Barazin. Vidéologue avait aussi joint la bannière Stéréo Plus pendant 12 ans.
Des beaux souvenirs