Si la Polestar 1 représente le vaisseau amiral de la marque sur le marché, sa diffusion très discrète (seulement 12 exemplaires vendus au Canada par année pour les 3 prochaines années) n’est pas représentative des visées de la marque. Ce rôle revient à la Polestar 2 qui s’attaque sans complexe au modèle le plus populaire dans le segment des véhicules électrique, la Tesla 3. Mais Polestar utilise une approche rationnelle sans prendre le Taureau par les cornes, mais joue sur les faiblesses de la Tesla 3 pour offrir une expérience de conduite différente.
Confort et environnement
Alors que Tesla a martelé la performance et l’agilité de sa 3, Polestar mise sur le confort et le respect de l’environnement de sa 2. Notre bref passage d’une journée derrière le volant nous a permis de constater que même si cette Polestar 2 est puissante et tient très bien la route, ce ne sont pas ses arguments que l’on met de l’avant. On retient le confort, toujours un trait de caractère important chez tous les produits qui viennent de chez Volvo et l’élégance épurée qui se retrouve partout dans le véhicule. Première constatation, la 2 semblait plus grosse sur les photos que nous avions vues. C’est sans doute sa forme assez carrée qui donne cette impression plus grande que nature. L’espace intérieur est très bon et la forme haute du toit en verre offre un excellent dégagement pour la tête.
Lourde, mais habile
Pour faire avancer cette masse de 2 123 kilos, vous avez droit à deux moteurs électriques qui produisent un total de 408 chevaux et 487 lb-pi de couple. Ceux qui cherchent la performance ne seront pas déçus. Cette berline 5 portes est capables de se rendre sans bruit à 100 km/h en 4,4 secondes. Non, ce n’est pas aussi rapide qu’une Tesla 3, mais personne ne va se plaindre du manque de caractère de la voiture. Comme toutes les voitures électriques, on sent le poids sur la route, mais ce n’est pas un obstacle à sa tenue de route qui demeure excellente. Notre version d’essai était de plus équipée du groupe performance. Une des rares options (avec les sièges de cuir à 5 000 $) qui vous soulagera de 6 000 $. Pour ce prix, vous n’obtenez pas plus de performances, mais une meilleure tenue de route. Vous avez des freins Brembo plus performants, une suspension Ohlins ajustable, des jantes uniques de 20 pouces avec pneus performance Continental Conti 6 pour vous assurer de vous tenir à ras le bitume. Malgré le poids et les pneus de grandes dimensions, vous ne perdez rien en confort, un bon point pour Polestar. L’autonomie indiquer à mon entrée dans le véhicule était de 330 km, un chiffre qui grimpe environ à 375 si ne prenez pas l’option Performance sur le véhicule. Le seul inconvénient du groupe performance tient sans doute dans le réglage manuel de la suspension Ohlins. Il faut physiquement sortir du véhicule et tourner un bouton vers le chiffre désiré pour obtenir une suspension plus ou moins ferme. Il y a fort à parier que la majorité des propriétaires ne toucheront sans doute jamais à cette suspension ajustable et laisseront tels quels les ajustements d’origine. Un bouton dans la console avec quelques niveaux de fermeté aurait connu plus de succès, nous en sommes convaincus.
Intérieur écologique
La liste des matériaux utilisés dans la fabrication de l’habitacle va sans doute tirer une larme aux écologistes. Les sièges sont fabriqués avec un matériau végétalien appelé WeaveTech. Il est à base d’eau, résiste à la saleté et est imperméable. Si vous optez pour le cuir, il est totalement exempt d’additifs au chrome. En ce qui concerne les insertions de bois, Polestar ne coupe pas d’arbres, elles sont faites de bois reconstruits ou autrement dit de restants qui sont réutilisés au lieu d’être jetés. Les moquettes sont faites de bouteilles de plastique recyclées. N’allez pas croire que cette approche laisse un goût amer dans la présentation. Vous obtenez le même genre de luxe épuré que l’on retrouve dans les produits Volvo. Le minimalisme est le mot d’ordre. Tous les boutons, ou presque sont sur le volant et le reste se retrouve dans l’écran central.
Une tablette pour la gestion
Polestar a confié la gestion de l’information à un système d’exploitation Android qui appartient à Google. Cela veut dire que si vous êtes abonné à Spotify, vous pouvez écouter votre musique directement dans la voiture. Vous pouvez demander tout ce que vous voulez en disant simplement hey ! Google…, comme à la maison. Les propriétaires de iPhone peuvent aussi se connecter au système, mais n’ont pas tous les services qu’offrent les propriétaires Android. La tablette tactile verticale qui est près du conducteur, un avantage face à celle de Tesla qui est trop grande et loin du conducteur est divisé en quatre tableaux. Ceux qui sont familiers avec l’univers Androis vont s’y retrouver plus rapidement. Les quelques heures derrière le volant ne nous ont pas permis d’analyser en détail le fonctionnement. Polestar permet entres autres de personnaliser l’interface selon la priorité d’utilisation des boutons et des fonctions. Il faut aussi souligner que tout est automatisé dans le véhicule. Il n’y a pas de démarreur. La voiture détecte la clé, déverrouille automatiquement les portes et le contact pour la mise en marche de la voiture est dans le siège du conducteur. Vous prenez place à bord, mettez la transmission à D et c’est parti. Vous mettez en position P à l’arrêt et vous quittez, difficile de faire plus simple. Le système de reconnaissance vocale fonctionne mieux en anglais qu’en français, mais on sent une évolution face à d’autres systèmes sur le marché et celui de Polestar est parmi les plus évolués.
Conclusion
Vendue à un prix de départ de 69 900 $, la Polestar 2 n’a pas droit aux rabais de 8 000 $ du provincial et 5 000 $ du fédéral. À ce prix , il faut ajouter 6 000 $ pour le groupe Performance, 1 200 $ pour la peinture «Moon Thunder» et 1 900 $ pour le Transport et la préparation. Cela vous fait un total de 79 000 $ plus les taxes. Si vous optez pour un modèle Tesla 3 équivalent avec 2 moteurs et l’option performance, vous avez un prix de base à 73 600 $. La Polestar 2 est donc plus abordable, plus confortable, plus vaste et mieux construite. Les gens de Tesla vous diront que la Tesla 3 est plus rapide. Personnellement, je ne connais personne qui a fait l’achat d’un véhicule électrique et qui m’a parlé de ses performances.
Forces
Habitacle simple épuré et confortable
Bonnes accélérations
Coffre généreux et modulable
Faiblesses
Diffusion très limitée
Une seule boutique de vente au Québec
Fiabilité du produit inconnue
L’article Polestar 2 – S’attaquer à la Tesla 3 est apparu en premier sur Benoit Charette.