Pour bien des gens, le mot paruline ne dit peut-être pas grand-chose, mais si je vous dis le mot «fauvette», peut-être allez-vous vous rappeler de ce nom. Sachez que le nom fauvette a été changé pour le nom paruline au début des années 80, tout comme le nom pinson a été modifié pour bruant.
Pourquoi ces changements allez-vous me dire? Simplement parce qu’il n’y a pas de vraies fauvettes ni de vrais pinsons au Québec. Voilà tout! Tout comme il n’y a pas de chevreuil, ni de pivert, ni de rouge-gorge, ni d’outarde, ni de hérisson, etc.
Nos ancêtres français ont paresseusement utilisé des noms européens pour désigner des animaux américains qui ne sont tout simplement pas les mêmes! Et n’allez surtout pas croire que cela fait le bonheur des maisons d’édition. Pour en revenir à nos parulines, il vous suffit de visiter les milieux naturels du Haut-Richelieu pour avoir la chance d’en découvrir plusieurs espèces. Elles sont magnifiques et souvent très colorées. Partons à leur découverte!
Espèces
En consultant un guide d’identification des oiseaux du Québec et des Maritimes, on constate qu’il est possible d’observer une trentaine d’espèces de parulines dans la province. Comme ce sont des oiseaux migrateurs, les premières nous arrivent vers la fin du mois d’avril, mais le gros de la migration de ces petits insectivores se produit du 15 au 30 mai environ.
Donc, presque toutes les espèces de parulines peuvent être observées dans la région pendant la migration. Cependant, au cours de l’été, plusieurs espèces nordiques ne peuvent pas s’observer par ici. C’est le cas des parulines à collier, à calotte noire, à joues grises, à gorge grise, à tête cendrée, tigrée, à couronne rousse, à gorge orangée, à poitrine baie, rayée, à gorge noire, obscure et verdâtre. Ensuite, on doit éliminer les espèces dont les aires de répartition sont très restreintes comme les parulines à ailes dorées, à ailes bleues, polyglotte et hochequeue.
Donc, en éliminant toutes ces espèces, il reste pas moins de 13 espèces de parulines à découvrir dans vos balades estivales dans le Haut-Richelieu. Je vous suggère quatre bons endroits pour les observer: le ruisseau Hazen à Iberville, les sentiers de CIME au mont Saint-Grégoire, la piste cyclable entre Iberville et Farnham et le Sanctuaire Georges H. Montgomery à Saint-Armand (Philipsburg).
Dans le bon habitat!
On peut dire, grosso modo, que ces 13 espèces peuvent être observées dans deux habitats différents. Il y a les parulines des milieux ouverts et arbustifs et il y a les parulines des habitats forestiers. Parmi les espèces des milieux ouverts, il y a la paruline à flancs marron, la paruline triste, la paruline masquée et la très abondante paruline jaune. Ces deux dernières sont les plus abondantes et leur chant est facile à repérer.
Finalement, les espèces forestières sont la paruline bleue, la paruline du Canada, la paruline à croupion jaune, la paruline flamboyante, la paruline noir et blanc, la paruline couronnée et la paruline des ruisseaux. Les deux plus rares sont la paruline des pins et la magnifique paruline azurée. Un des seuls endroits pour observer cette rarissime paruline est le Sanctuaire Georges H. Montgomery à Saint-Armand.
Stages d’observation
Au cours des fins de semaine de mai et de juin, les gardes-parc naturalistes du parc national des Îles-de-Boucherville vous invitent à participer à des formations de trois heures pour approfondir vos connaissances sur le monde des oiseaux. Les trois stages offerts s’intitulent Initiation à l’observation des oiseaux, Initiation au chant des oiseaux et Initiation aux comportements des oiseaux. Pour des informations et pour réserver, composez le 450 928-5088. C’est un rendez-vous.
Si vous avez des suggestions de sujets pour des chroniques à venir, n’hésitez pas à me contacter par courriel à henri.denis@sepaq.com