Le vendredi 14 décembre au matin, en arrivant dans l’entrée de cour chez mes beaux-parents, je constate la présence de toutes petites traces dans la neige fraîchement tombée de la veille (voir photo ci-jointe).
Aussitôt débarqué de ma voiture, je vais voir de plus près ces traces qui traversent le terrain de l’arrière jusqu’à l’avant pour se diriger tout droit vers une haie de thuya occidental (encore par erreur appelé «cèdre»). La taille et la disposition des pattes ne font aucun doute dans mon esprit: il s’agit bel et bien du passage d’un lagomorphe! Mais qu’est-ce qu’un lagomorphe?
Ce terme désigne un «ordre» de mammifères caractérisés par de courtes pattes avant et de longues et musclées pattes arrière. Sur Wikipédia, on dit d’un lagomorphe qu’il rassemble les animaux tels que les lapins, les lièvres ainsi que les picas.
Deux familles se retrouvent dans ce groupe de mammifères: les ochotonidés (picas) et les léporidés (lièvres et lapins). Quels sont les lagomorphes qu’il est possible d’observer dans le Haut-Richelieu?
Les lagomorphes dans le monde
Le Canada compte pas moins de sept espèces différentes de lagomorphes. Dans le monde, il s’en observe environ 80 espèces. C’est nettement moins que l’ordre des rongeurs qui compte plus de 1700 espèces à travers le monde!
Bien que très semblables aux rongeurs, ils s’en distinguent, entre autres, par la présence d’une paire supplémentaire d’incisives à la mâchoire supérieure. Donc, à la question «Les lapins et les lièvres sont-ils des rongeurs?», la réponse est définitivement «NON»!
Les lagomorphes se retrouvent presque partout sur le globe, à l’exception des Antilles, des régions méridionales de l’Amérique du Sud, à Madagascar et dans plusieurs îles de l’Asie du Sud-Est.
Autre caractéristique des lagomorphes, c’est qu’ils mangent leurs petites crottes. Oui, vous avez bien lu! Voici comment est résumée la digestion très particulière d’un lagomorphe: «Les lagomorphes sont herbivores et se nourrissent généralement d’herbe et d’autres végétaux. Les parties les plus difficiles à digérer sont évacuées sous la forme de boulettes molles qui sont ensuite recueillies à leur sortie de l’anus et ingurgitées.
«Retenues dans l’estomac, poursuit-on, elles s’y mélangent avec d’autres aliments, sont digérées une seconde fois et expulsées sous forme de crottes dures. Ce processus de double digestion appelé caecotrophie permet de tirer le meilleur parti possible des éléments nutritifs contenus dans l’alimentation».
Un autre animal au Québec fait la même chose… sauriez-vous me dire lequel?
Haut-Richelieu
Quels sont les lagomorphes (quatre espèces au Québec) que l’on peut observer dans le Haut-Richelieu? Bien que généralement forestière à la base, une espèce s’est particulièrement bien adaptée à l’environnement de l’homme et c’est… le lapin à queue blanche. Peu farouche, ce lapin sauvage est très présent en ville comme dans les petits boisés de feuillus en régénération qui se trouvent en périphérie de la ville ou en zone agricole.
Pour ce qui est du lièvre d’Amérique, il préfère de loin des peuplements mixtes ou conifériens, sous lesquels il peut se cacher en toute saison. De plus, son pelage brun en été devient entièrement blanc en hiver, ce qui permet de le distinguer du lapin à queue blanche qui demeure brun toute l’année. Donc, si vous observez un lagomorphe à Saint-Jean-sur-Richelieu en hiver et qui est entièrement brun, il, ne s’agit pas d’un lièvre, mais bel et bien d’un magnifique petit lapin à queue blanche, celui-là même qui a fait les traces que j’ai observées.
Allez donc faire une belle balade hivernale au mont Saint-Grégoire et peut-être aurez-vous la chance d’observer des traces de lapin. Bon hiver à tous !
Si vous avez des suggestions de sujets pour des chroniques à venir, n’hésitez pas à me contacter par courriel à henri.denis@sepaq.com
Bonjour , j
aurais une question , on m
a déjà dit qu`un lièvre ne survivait pas en captivité…est-ce la même chose pour le lapin à queue blanche ? et pourquoi les lièvres ne peuvent-ils pas vivrent en captivité… merci