Il est mort. Une superbe bête. Un chien qui semblait à toute épreuve. Un mélange de doberman et de rottweiler. Un paquet de muscle, tout en puissance et en force. Il n’est plus. Il est faux de dire de ne pas craindre les plus petits que soi. Un virus. Des virus. Pas même visible au microscope standard (c’est-à-dire grossi 1000 fois). Une chose insignifiante. Un combat qui semble inégal et dont le gagnant n’est même pas celui qu’on croit.
Ce chien adulte fut présenté à la clinique dans un piteux état. Il souffrait d’anorexie depuis cinq jours. Il ne buvait plus et vomissait aux trente minutes depuis la veille. Alors qu’il était en route pour la clinique, il passa une diarrhée sanguinolente dans la voiture. L’examen ne révéla pourtant rien de plus: un chien moche, déshydraté et ayant peut-être un peu d’inconfort au niveau de l’abdomen.
Des mesures furent immédiatement prises pour stabiliser son état et du même coup, un test de détection du parvovirus fut effectué. L’animal pouvait avoir mangé toutes sortes de choses parmi les jouets des enfants qui traînent parfois et risquait d’avoir avalé quelques morceaux d’une couverture qu’il avait déchiquetée précédemment.
Il avait aussi été en contact avec une chienne qui présentait des vomissements trois jours avant. Qu’est-ce qui le rendait malade? L’ingestion d’un corps étranger ou le fait d’avoir contracté un microbe d’un autre animal? Le test de parvovirus fut positif. Le chien menait donc une difficile bataille.
Agent infectieux
Le parvovirus est un agent infectieux qui cause des gastro-entérites sévères, hémorragiques et souvent fatales. Le problème avec ce type de virus est qu’il en est un qui s’attaque à toutes les cellules en division rapide de notre corps. Les cellules du système gastro-intestinal en sont une partie, mais les cellules du système immunitaire constituent l’autre grosse partie. Comme la muqueuse de l’intestin se trouve à découvert parce que toutes les cellules qui s’y trouvent normalement sont détruites, les bactéries à l’intérieur de l’intestin en profitent pour entrer dans le corps de l’animal et l’infecter. Comme ce dernier n’a à ce moment plus de système de défense efficace, il devient une proie facile pour les bactéries qui peuvent alors se disperser. Une catastrophe.
Le parvovirus se transmet d’un chien à l’autre par la voie féco-orale. C’est-à-dire que les selles d’un animal infecté vont contaminer l’environnement et de ce simple fait, un nouvel animal pourra à son tour contracter la maladie. Durant toute sa maladie et même une à deux semaines plus tard, l’animal contaminé va excréter via ses selles des quantités impressionnantes de virus et ces derniers pourront survivre dans l’environnement plusieurs mois. Une calamité.
À risque
Le virus s’attaque à tous les chiens sans discrimination. Les chiots sevrés sont par contre plus à risque d’attraper la maladie de par leur fragilité immunitaire. De même, il est observé que certaines races, comme les rottweilers, les dobermans, les pitbulls, les bergers allemands et les labradors sont plus à risque de contracter le virus et possiblement d’en souffrir, s’il y a lieu, d’une forme plus sévère. Les humains et les chats sont à l’abri de ce fléau.
Le parvovirus se prévient. Évidemment, si notre animal a eu le parvovirus, on évite de contaminer des endroits que d’autres chiens fréquentent en l’isolant le plus possible pour au moins deux semaines après la fin de sa convalescence. On ramasse immédiatement ses selles.
Partout où cela est possible, on décontamine les lieux avec une solution d’eau de Javel. Mais surtout, on garde à l’esprit que la vaccination protège contre le parvovirus. De façon sécuritaire et efficace, le vaccin est le seul moyen réaliste d’immuniser notre animal. Toutes mes sympathies aux propriétaires de Tyson.
Vous pouvez rejoindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450 347-7070.