Oñati, petit bijou du Pays basque espagnol

Par Raymond Marier

De San Sebastian, au bord de la mer, nous partons visiter l’arrière-pays, destination Oñati, surnommée «La petite Toledo». Nous retrouvons avec plaisir les petites routes de montagne, mais Germaine, notre GPS, se trompe souvent à cause des nouvelles routes non enregistrées.

Ne nous laissant point décourager par les multiples détours qu’elle nous impose, nous finissons par apercevoir la ville, tapie au fond d’une vallée, au pied du mont Olona – 1321 mètres – non loin des pics d’Udala et d’Amboto.

Déjà nous sommes conquis par cette beauté lointaine. Avec prudence, nous entamons la descente quasi vertigineuse sur la route en lacets, en ne rencontrant heureusement que très peu de véhicules en chemin.

Onati

Dès notre arrivée, nous sommes conquis par l’ambiance de sérénité, de beauté, de calme, de modération et d’équilibre qui se dégage de cette ville. Vite, nous trouvons un stationnement et marchons à pied pour mieux voir cet agencement de constructions en harmonie avec la nature. Nous découvrons le cloître, la poste, l’église et l’office du tourisme.

Raymond ne résiste jamais aux portes ouvertes d’un office du tourisme. Dès qu’il reconnaît la signalisation, sans prévenir, il disparaît. Pour la personne qui l’accompagne, c’est l’endroit où le retrouver à coup sûr. Il adore.

Une jeune femme, grande et costaude, nous accueille. Elle parle français, mais elle doit fermer boutique dans quelques minutes, pour faire visiter l’église à des gens qui ont réservé. Elle nous offre de l’accompagner, mais s’excuse parce que, même si elle parle un peu français, elle n’arrive pas à passer d’une langue à l’autre sans se tromper quand elle guide. No problemo!

Visite guidée

En marchant vers l’église, nous faisons connaissance avec un jeune homme qui parle anglais. Il est venu avec son père, né à Oñati, mais qui a émigré au Chili. Le fils, lui, demeure en Hollande.

L’église est fermée, mais la dame a les clés. Nous entrons par une porte de côté. Elle parle très lentement et sa physionomie très expressive fait que nous avons l’impression de comprendre au moins une partie des explications.

Elle présente le retable doré derrière l’autel principal installé en haut d’un escalier d’une quinzaine de marches couvertes d’un tapis rouge. Elle se rend bien compte que, malgré les signes d’acquiescement, nous ne comprenons pas tout. Elle gesticule de plus en plus. Heureusement, le jeune homme nous traduit l’essentiel en anglais.

Elle relate l’histoire de la construction de l’église qui montre des styles différents, gothique et baroque, en accord avec la période où certaines parties ont été ajoutées. Les riches seigneurs y ont investi des sommes importantes moyennant le droit d’y être inhumé.

Nous la suivons dans la crypte, sous l’autel principal pour découvrir la tombe de l’ancêtre du Che. Oui, oui, l’ancêtre de Che Guevara y est inhumé. Nous lui faisons répéter ça en français pour être sûrs que nous avons bien compris. La visite se termine par le cloître d’où nous voyons la rivière Olaran passer sous l’église. Elle dit que c’est comme à Cambridge en Angleterre.

Elle nous conduit ensuite à la porte des anciens bâtiments de l’université datant du XVIe siècle. Elle indique où se trouvent les escaliers, nous donne les indications pour visiter et s’en va après avoir recommandé de ne pas oublier de bien fermer la porte à la sortie.

Nous circulons dans les corridors entourant une cour intérieure. Toutes les portes sont fermées. Depuis 1901, il ne s’y donne plus de cours. Les locaux sont utilisés par les services administratifs de la province. Nous admirons la conservation et la réhabilitation de ces anciens bâtiments de la Renaissance.

Hôtel de ville

À la sortie, nous nous rendons à la place de l’Hôtel de ville où les terrasses débordent des gens qui dînent ou prennent un verre. De jeunes indépendantistes basques ont élevé leur tente sous le portail de l’hôtel de ville. Ils préparent des affiches sous l’œil approbateur des autorités. Ces jeunes font une journée de grève de la faim, pour demander la libération d’un prisonnier politique, malade du cancer et hospitalisé à San Sebastian.

Nous allons les voir et ils essaient de nous expliquer leur mouvement, en espagnol, en anglais et un petit peu de français. Ils sont pacifiques, disent que leur histoire est complexe, mais qu’il ne faut pas se fier à tout ce qu’il y a sur Internet à ce propos. On comprend aussi que les revendications ne sont pas les mêmes que chez les Basques du côté français.

Nous achetons deux bouteilles d’eau en appui à leur cause, pas question pour nous de faire la grève de la faim. Nous entrons dans un petit resto, le Tabarnako, pour grignoter quelques tapas. On apprend que les gens d’Oñati ont comme surnom, «les grenouilles». – Ah bon ! Ça nous fait sourire. On explique que chez nous aussi, les Anglais nous appellent comme ça. On se croirait presque chez nous au Tabarnako.

Oñati

• Population: 10 800 h.

• Altitude au centre: 242 mètres

• Altitude autour: 1300 mètres

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