Après plus de soixante ans à se consacrer à la danse folklorique, Germain Hébert a donné son dernier cours peu avant la fin de l’année. Un point final à une passion qui l’aura mené à enseigner aux États-Unis et en France.
Des danses, Germain Hébert en connaît 700 qu’il a appris entre les stages, les cours et les rencontres avec des danseurs d’autres pays. Il en aura finalement enseigné entre 200 et 300 au cours de sa carrière. Dans le monde de la danse folklorique, il est reconnu comme un véritable expert depuis de nombreuses années. C’est d’ailleurs grâce à cet art qu’il rencontrera celle qui deviendra son épouse.
Malgré cette impressionnante feuille de route, Germain Hébert se fait humble sur sa contribution. «Je n’ai pas de mérite, j’aimais ça comme un fou», s’amuse-t-il.
«Il a ouvert beaucoup le monde folklorique au Québec, croit son ancienne élève, Michelle Brosseau, qui enseigne la danse depuis une vingtaine d’années. C’est une personne qui a soutenu beaucoup les autres professeurs qui commencent.»
Celui qui est enseignant de formation songeait déjà depuis quelques années à prendre cette deuxième retraite. À 84 ans, l’heure était venue de passer le flambeau. «Il y a des décisions qu’on prend et des décisions que la vie prend pour toi. Je suis devenu proche aidant, raconte-t-il. Ça a été une année difficile pour nous.»
Longue histoire d’amour
Entre la danse et lui, ça a été le coup de foudre. «J’ai un vieux souvenir chez mes grands-parents. À l’occasion du temps des Fêtes, ça dansait. La première fois que j’ai vu mon père et ma mère danser, ça m’a fait tout un choc», se rappelle-t-il. Il s’est lui-même mis à faire quelques pas à la fin des années 1950 avec un groupe de Saint-Jean. Le folklore était alors à son apogée dans la région parce que c’était les seules danses que les salles permettraient à cette époque-là, se rappelle-t-il. Encore aujourd’hui, difficile pour lui de dire ce qui le passionne tant de cet art traditionnel. Il évoque la simplicité des mouvements, mais aussi le côté profondément humain qui s’en dégage. «Ça regroupe les gens. La danse nous réunit, nous rapproche», lance-t-il comme explication.
Folkloriste
Dans la région, Germain Hébert a été à la tête des Folkloristes de Saint-Jean pendant 17 ans, l’une des plus anciennes troupes de danse du Québec. L’enseignant se souvient que certains de ses élèves faisaient la route depuis Montréal pour faire partie de ses spectacles. Il se rappelle aussi des magnifiques costumes et des longues heures de préparation pour en arriver au résultat final.
En France
Sa carrière folklorique a pris un tournant en 1963 quand il a rencontré Pierre Panis, instructeur national en France, lors d’une exposition montréalaise sur la France. À sa demande, il organise d’abord une soirée au Séminaire de Saint-Jean pour les artistes français venus au Québec. Ce premier contact avec des danseurs du Berry l’a d’ailleurs marqué. «J’ai été fasciné. D’abord, ils avaient des vielles à roue et je n’avais jamais vu ça. Ces danseurs-là, je sentais vraiment que ce n’était pas répété. C’était naturel.»
Pierre Panis l’invitera à visiter la France pour enseigner la danse, mais aussi pour l’apprendre. «Je suis allé et c’est ça qui a changé ma vie, estime-t-il avec du recul. C’est ça qui a été le tournant de ma carrière au point de vue folklorique parce que je suis arrivé ici avec toutes sortes de danses que j’avais apprises là-bas.»
C’est d’ailleurs pour cette connaissance particulière des chorégraphies françaises qu’il était reconnu à travers le continent, soutient Mme Brosseau. «Il y a plusieurs personnes qui ont œuvré du côté de la danse bulgare ou roumaine, mais du côté de la danse française, c’était plus limité, surtout ici en Amérique. Je crois que c’était une de ses grandes fiertés d’avoir introduit les folkloristes du Canada ou des États-Unis au répertoire français», précise-t-elle.
En Californie
Ses nouvelles connaissances lui ouvriront d’ailleurs les portes du Festival de danse folklorique de Stockton en Californie, l’un des plus importants du genre en Amérique du Nord. Il y avait déjà participé à deux reprises à titre de boursier. Cette fois-ci, il y est invité pour enseigner ce qu’il a appris de l’autre côté de l’Atlantique. «J’avais dit à un ami qu’un jour j’apprendrais quelque chose et que je viendrais leur montrer. Il m’avait répondu que quand je saurais quelque chose de spécial de lui dire. J’ai envoyé un petit mot et en 1965, j’étais invité à enseigner aux États-Unis», raconte-t-il.
Il y retournera à 11 reprises. Il visitera aussi San Diego, le Texas, le Maine, la Louisiane, le Vermont et Boston.
Retraite
Pour le moment, il ne pense pas trop à sa retraite, mais il sait déjà qu’il s’ennuiera. Il pourra même continuer d’apprendre ou de se remémorer certaines danses grâce à YouTube qu’il utilise depuis de nombreuses années.
Tres cher Germain
J »ai suivis des cours de vous et j’adorais ca
Vous étiez unique et c’était formidable, je vous souhaite une belle retraite. profitez bien de la vie!
Suis certaine que vous ne vous ennuierez pas
bonjour GERMAIN
Merci beaucoup Monsieur Hébert
Vous avez été mon directeur à Beaulieu et celui qui m’a donné ma chance avec les Folkloristes de,Saint Jean. 1968-1970
Je garde que d’excellent souvenirs
Bonne retraite Germain,
Des souvenirs dont plusieurs vont rester dans ma mémoire à jamais grâce à ta grande générosité. Et que dire de ta patience ce fût de très belles années en ta compagnie.
Un ancien danseur
Bonjour Germain
Quels beaux souvenirs de belles soirées de danses internationales à Laval…. Tu avais beaucoup de patience et toujours de bonne humeur.
Merci d’avoir accepté de venir animer ces soirées. Garde la santé.