La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu a inauguré le parc des Éclusiers. Au cœur de l’espace adjacent au canal de Chambly, on retrouve un banc rétroéclairé de 200 pieds. L’œuvre créé par Pascale Hébert, alias Métal en jupe, est ornée de l’histoire de la navigation sur la rivière Richelieu de Samuel de Champlain à aujourd’hui.
C’est toute une pièce qui vient embellir le parc devant l’écluse no 9 du canal de Chambly. Imaginée et fabriquée par l’artiste de Mont-Saint-Grégoire, l’œuvre intitulée La ligne du temps a pris près d’un mois pour être installé.
Trois grandes sections ont été intégrées à l’environnement afin de ne pas obstruer les déplacements des passants. Conçu dans une forme rectangulaire, le banc n’a pas de dossier afin de laisser les gens s’asseoir de chaque côté.
La structure est faite de fer et l’assise en frêne torréfié. Il s’agit d’un matériel particulièrement à-propos en raison de la coupe massive de cet arbre dans la région due à la présence de l’agrile. C’est l’entreprise johannaise Bois Expansion qui a d’ailleurs été chargée de l’assemblage des planches de bois avec une protection en époxy équivalente à 57 couches de vernis.
Sections
Vingt-cinq sections de huit pieds racontent une partie de l’histoire navale de la rivière Richelieu et du canal de Chambly. Elles sont disposées de chaque côté du banc de sorte qu’on peut suivre le récit à partir de la bande du canal ou de la rue Champlain. Les saynètes sont réalisées avec la technique particulière de l’artiste qui consiste à découper le métal de façon à détourer les éléments.
Acquise au coût de 259 122$, l’œuvre a demandé de nombreuses heures de travail. Pascale Hébert précise que le coût est en fonction des matériaux coûteux, des nombreuses heures de préparation, de fabrication (incluant les essais et les erreurs) et de la logistique, ne serait-ce que pour l’entreposage.
Histoire
Pascale Hébert a travaillé de concert avec l’historien Réal Fortin. Elle a aussi eu recours à de nombreux ouvrages dans les bibliothèques militaires et publiques, ainsi que les archives nationales. Présentées en tableau, les saynètes sont vivantes et habitées par différents personnages.
«Je pars de Champlain, pour aller ensuite à Clément de Sabrevois de Bleury et les portages. Je survole les forts, les commerces, les guerres, raconte l’artiste détenant une formation universitaire en design d’architecture et d’environnement. Je parle aussi des bateaux à vapeur et de la construction du canal. Les traversiers, les ponts et la voie ferrée qui traverse la rivière sont aussi présents.
Les scènes mettent aussi en évidence l’importance des moulins, en passant par le yacht-club, les barges de foin et de pommes et la coupe de glace pour la réfrigération l’été. On termine avec le pont Gouin et les bateaux de plaisance qui sont aujourd’hui la principale vocation du cours d’eau.
Préparation
Pascale Hébert travaille sur le projet depuis 2014. Pour elle, le plus difficile était d’établir le contenu historique, sa répartition dans les saynètes. Pour ce faire, elle a répertorié les événements charnières, les dates importantes et les personnages.
«C’est quand même difficile de visualiser 200 pieds, lance celle qui travaille le métal depuis des années. C’est dur de se dire combien de pouces je dois allouer aux événements. Certains bateaux sont immenses, avec 36 canons. C’est impressionnant de penser que ça a passé ici.»
Certains moments et éléments clés du paysage maritime ont été élagués en raison de la monotonie de leur visuel. Pour l’artiste, la fresque en métal doit être vivante et raconter des histoires.
«Les villes fortifiées, par exemple, sont toutes pareilles visuellement. Je ne vais donc pas toutes les faire. On est mieux de voir des bateaux différents que des forts qui se ressemblent.»
Legs
L’œuvre La ligne du temps est un legs important pour la pérennité de cette facette de l’histoire. «Champlain est arrivé ici encanot, lance Pascale Hébert. Il était game! Ce n’est pas juste un souvenir flou dans les livres d’école. J’espère aussi que je vais intéresser les jeunes à rendre ça plus concret.»
Un travail utile dans le patrimoine bâti de la ville qui aura sur sa liste un banc, précise Pascale Hébert. «Je suis designer, car j’ai toujours aimé l’art utile, dit-elle. Ça me prend une raison (je ne sais pas pourquoi d’ailleurs!). J’y ai redécouvert l’histoire du Richelieu. J’espère que les gens le feront aussi.»
Merveilleux! Marier l’art et l’histoire, félicitations Pascale Hebert!
Tellement beau et à 2 pas de chez moi!
tres beau ,mais un plaisir fou pour les acrobatie de velo ou planche ,il n’ a pas assez de surveillance il vont tout brisé