L’artiste et fleuriste Jean Guillet est l’idéateur des Belles de décembre, une exposition mode éphémère qui rallie des designers de renom ainsi que des commerces d’ici et d’ailleurs. Le public pourra découvrir ce projet festif jusqu’au 24 décembre au Carrefour Richelieu.
Cette exposition d’envergure, qui occupe l’ancien local de la Librairie du Carrefour, met en scène 16 tableaux extravagants ayant chacun son propre univers. Ils comportent tous un mannequin de plastique affichant une position différente qui évolue au sein d’un décor féérique unique composé avec des matériaux inusités. Les visiteurs pourront explorer ces divers décors à l’intérieur d’un parcours en forme de U. C’est la première fois qu’un musée est monté au Carrefour Richelieu.
« J’avais envie de créer une exposition chic et élégante qui célèbre l’hiver et le temps des Fêtes, mais en m’éloignant des lutins et du père Noël. » C’est un projet multidisciplinaire qui implique plus de 150 personnes, car je voulais que la communauté embarque, affirme Jean Guillet avec un enthousiasme contagieux et une certaine fébrilité à moins de quelques jours du début de l’événement. Il s’agit du projet le plus ambitieux qu’il a mis en place avec la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu jusqu’à maintenant.
Les Belles
L’exposition comprend 10 Belles conçues par Jean Guillet et six autres résultant de collaborations avec des amis du milieu. Il a contacté les créateurs de mode Denis Gagnon, Christian Chenail (MUSE), Jean-Claude Poitras, avec qui il a déjà travaillé, et Marilyne Baril (MARIGOLD), de Saint-Jean-sur-Richelieu. Les tenues de ces professionnels seront visibles au fond du local.
Parmi les autres collaborations, notons celle avec la coopérative art[o] qui a créé une oeuvre ayant pour titre Belle d’exception. Cette création implique 14 artistes de l’organisme qui ont individuellement travaillé sur un morceau d’une même robe afin que celle-ci soit assemblée de nouveau.
Parmi les créations, on retrouve la Belle Rêveuse. Couchée sur un lit blanc, cette Belle porte une somptueuse robe de mariée. Pour ajouter une pointe de romantisme au tableau, une cascade de 100 roses tombera du plafond. De son côté, la Belle et ses oiseaux est issue d’une collaboration avec la lampiste johannaise Marie Dubuc. La robe sera faite de lampes ayant comme motifs des cardinaux. La lampiste de l’entreprise Les lampes de Marie a imprimé sur des lampes de tailles différentes le patron conçu par sa mère de 90 ans.
La Belle des Bois conçue par Jean Guillet fait 6 pieds de large par 12 pieds de longueur. Sa robe est composée de verdure, d’écorces d’arbres et de cocottes de pin. Elle sera entourée d’un décor qui comprendra de la neige artificielle et des bouleaux.
Le public pourra aussi découvrir une Belle réfléchissante grâce à une abondance de miroirs, la Belle Blanche composée principalement de perles blanches, la Belle Altesse et la Belle Musicale de l’Institut Teccart.
Implication de la communauté
Afin de donner au local l’allure d’un véritable musée, tous les murs ont été recouverts de panneaux noirs et les éclairages ont été modifiés afin d’avoir un effet plus feutré.
Des explications sur les oeuvres, des poèmes, des histoires de Noël ainsi qu’une table festive recouverte de fausses pâtisseries confectionnées par l’École professionnelle des métiers ponctuent également le parcours. Quatre toiles de grand format, dont deux peintes par les artistes johannais Julie Lévesque et Michel T. Desroches, seront affichées sur les murs.
L’artiste Marjolaine Quintal a procédé à de la médiation culturelle avec des élèves de première année de deux écoles primaires de la région (école des Savanes et école Sacré-Coeur (secteur Iberville)). Elle a montré aux petites frimousses les croquis des Belles et a procédé avec eux à une tempête d’idées. Cela a donné lieu à des poèmes pour chaque Belle confectionnée par Jean Guillet. Ce dernier se montre d’ailleurs très touché par le talent de Marjolaine Quintal et des élèves.
Jean Guillet a également profité de la grande créativité d’adolescents de la région. Il a visité deux écoles secondaires (Bouthillier et Marguerite-Bourgeoys) pour créer respectivement un mobile géant sur le thème de la couture et des ornements de sapin faits à partir d’objets trouvés dans des friperies.
Démarche citoyenne
La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu collabore à l’événement par le biais de l’Entente de développement culturel qui la lie au ministère de la Culture et des Communications.
Sandrine Rhéaume, régisseuse à la culture pour la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, se réjouit qu’un tel projet se déroule dans un endroit de prime abord inusité comme le Carrefour Richelieu. « Cela permettra d’aller à la rencontre de citoyens qui n’ont peut-être pas l’habitude de fréquenter des musées », explique-t-elle.
La régisseuse se réjouit également que les visiteurs puissent laisser une trace de leur passage à l’exposition grâce à l’initiative de Béatrice Letendre de la boutique Letendre Tissus & Cie. Elle a confectionné une robe rouge sur laquelle les gens pourront insérer plus de 2000 épingles et ainsi influencer, au fur et à mesure que l’exposition avance, l’apparence et le style de la robe.
Bravo à un être et un artiste d’exception qu’est Jean Guillet!!