Quand Gino Lévesque a eu l’idée de lancer sa propre soirée d’humour, il savait qu’il devait faire les choses différemment pour se démarquer. C’est ainsi que la compagnie en événementiel de SaintJean-sur-Richelieu, la Société des Trois, société à laquelle il est associé, a développé un concept qui permet aux humoristes d’avoir l’heure juste sur leurs blagues grâce à une technologie où le public joue un rôle de premier plan.
Le fonctionnement du Laboratoire de l’humour est simple: les spectateurs sont munis d’une télécommande sur laquelle ils appuient lorsqu’ils rient ou qu’ils aiment un gag. Le programme compile les données qu’il jumelle ensuite à une captation vocale et vidéo. À la fin de la prestation, l’artiste reçoit le bilan de son spectacle. Il peut ainsi savoir combien de personnes se sont esclaffées, à quelle blague elles ont ri et si celle-ci a davantage été appréciée par les hommes ou les femmes.
«C’est le public présent à ces rencontres qui va dire à l’humoriste si sa blague est bonne ou pas», illustre Gino Lévesque, concepteur et animateur des soirées.
Celui qui est également animateur radio et de foule a d’ailleurs cogné à plusieurs portes avant de trouver une compagnie qui acceptait de développer un programme comme celui qu’il convoitait. Fusionner la vidéo, le vote et la reconnaissance vocale s’avérait compliqué, explique-t-il, alors que la technologie, il y a une dizaine d’années, ne permettait pas encore cette possibilité.
Il aura fallu trois ans pour mettre au point un système de base que la Société des Trois a fait breveter. Ils ont depuis peaufiné le concept. Alors que l’humoriste devait au départ attendre quelques jours avant d’avoir le résultat de sa prestation au Laboratoire de l’humour, la transmission des données se fait désormais presque instantanément.
Un outil de plus
Le principal avantage de son invention est de fournir un outil de plus aux humoristes qui passent beaucoup de temps à préparer leurs numéros, puis à les roder pour tester la réception, croit M. Lévesque. Il rappelle d’ailleurs que bon nombre d’entre eux utilisaient souvent des magnétophones pour se réécouter par la suite. «Ça permet à un humoriste d’avoir un regard sur tout son numéro, de retravailler les points plus faibles et de revenir avec un numéro retravaillé.»
Chez les spectateurs, il soutient que l’aspect interactif de la démarche est particulièrement apprécié. De nombreuses personnes lui ont d’ailleurs souligné qu’ils avaient l’impression de pouvoir aider un artiste qu’ils aiment.
À Saint-Jean
Présent depuis quelques années à l’hôtel Les Trois Tilleuls de Michel Barrette, à Saint-Marc-sur-Richelieu, le Laboratoire de l’humour est depuis peu installé à la Baie de Beauport et démarrera sous peu à La Boîte de Saint-Jean-sur-Richelieu. L’entreprise compte pour le moment se concentrer sur ces trois destinations avant de s’étendre ailleurs dans la province. M. Lévesque dit être déjà en pourparlers avec des Européens pour y exporter son concept.
Une fois par mois, cinq humoristes viendront donc livrer un numéro dans les locaux du Vieux-Saint-Jean. Pour son lancement, le 8 février, à 20 heures, Sylvain Larocque, Christopher Williams, Pascal Cameron, Daphné Létourneau et Jonathan Côté seront sur place. Des billets sont en vente au coût de 15$ sur evenbrite.ca
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