Une étude de marché sur le développement du tourisme d’affaires sera réalisée dans les prochains mois par la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Elle analysera les retombées économiques potentielles d’un centre de congrès avec une offre de chambres hôtelières rehaussée afin de relancer un tel projet sur son territoire.
La firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT) a réalisé l’étude Diagnostic en tourisme d’affaires – Pôle Rivière Richelieu pour le compte de Tourisme Montérégie. Le document datant d’avril 2020 détaille notamment les constats, les enjeux et les pistes d’action. L’amélioration et l’agrandissement des infrastructures de réunions et de congrès dans le Haut-Richelieu figurent parmi les enjeux de développement identifiés.
Élément-clé
Ce rapport a été récemment présenté au nouveau conseil municipal. Ce dernier a ensuite mandaté l’administration pour réaliser une étude de marché. Pour la mairesse Andrée Bouchard, le tourisme d’affaires représente un élément-clé pour la prospérité économique de la Ville.
«J’ai fait campagne sur le développement économique. Je pense qu’on peut prendre une place pour l’organisation de colloques et de congrès», dit-elle, en faisant notamment référence à la situation géographique et à la présence de la rivière Richelieu.
Mme Bouchard précise que les conclusions de l’étude de marché vont orienter la Ville pour un futur centre de congrès. «On n’ira pas à l’aveugle. Mon objectif premier est la prospérité économique de Saint-Jean-sur-Richelieu. Quand on pose des actions, il faut que ce soient des réussites. Il n’y a pas de place à l’erreur», note Mme Bouchard.
Tourisme annuel
Dans le passé, un projet de centre de congrès avait émergé du privé, mais sans jamais se concrétiser. La Ville repart d’une feuille blanche. La firme externe qui sera retenue aura le mandat d’analyser les retombées économiques liées au développement du tourisme d’affaires et à la construction d’un centre de congrès.
Tous les modèles financiers seront envisagés. En plus d’amorcer le projet, la Ville veut être une facilitatrice. Elle souhaite que les futurs investisseurs aient des données pour lancer un tel projet.
«On veut que les gens viennent à Saint-Jean-sur-Richelieu pour visiter la région, tenir des congrès et assister à des conférences. C’est ça le but ultime», ajoute Daniel Dubois, le directeur général de la Ville. L’idée n’est pas d’être en compétition avec Montréal ou Gatineau, mais plutôt d’avoir sa propre niche.
«On veut voir s’il y a un créneau qui peut être exploité à Saint-Jean-sur-Richelieu et qui pourrait créer de l’activité touristique sur une grande partie de l’année. Ça permettrait d’amener de l’argent neuf dans l’économie locale puisque ces gens fréquenteraient nos commerces et nos restaurants», poursuit M. Dubois.
L’initiative est accueillie favorablement par la Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR). «Le Haut-Richelieu peut devenir un pôle tournant très intéressant. Ce serait avantageux pour le Haut-Richelieu d’avoir un centre de congrès. Ça entraînerait des répercussions intéressantes pour les commerçants», indique le directeur général de la CCIHR, Michel Milot.
Étude
RCGT souligne que «le tourisme d’affaires est le segment qui génère le plus de dépenses touristiques par visiteurs et le plus de retombées économiques. Un touriste d’affaires rapporte deux fois plus, en moyenne, qu’un touriste d’agrément», lit-on dans le rapport dont Le Canada Français a obtenu copie. En moyenne au Québec, chaque congrès attire 482 personnes et les réunions corporatives accueillent 94 participants.
RCGT s’attarde aussi plus spécifiquement au pôle Rivière Richelieu. La firme observe que ce dernier compte plus d’établissements et moins de chambres que les pôles comparables.
RCGT note également que la région ne possède pas un grand centre de congrès. Le plus important est le Quality Hôtel de Saint-Jean-sur-Richelieu. Sa capacité maximale en banquet est de 420 convives. Il a 113 chambres. De son côté, la Corporation du Fort St-Jean, qui n’offre pas d’hébergement, compte 12 salles, totalisant 27 797 pieds carrés de superficie totale. Sa plus grande salle a une aire de 12 231 pieds carrés.
Alternatives
«Si pour une raison ou pour une autre, il n’est pas jugé pertinent que Saint-Jean ait un centre de congrès, il faudra à tout le moins essayer de travailler en partenariat avec les hôteliers de la région pour améliorer le ratio de chambres», dit Mme Bouchard.
Le rapport de RCGT propose d’ailleurs des pistes de développement préliminaires. La mise en place d’une navette pour lier les hôtels et la Corporation du Fort St-Jean est l’une d’elles.