La Coopérative régionale d’électricité de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville veut développer un projet d’une quinzaine d’éoliennes en zone agricole à Sainte-Brigide-d’Iberville et à Sainte-Angèle-de-Monnoir. Cette initiative nécessitant un investissement de 200 M$ permettrait d’alimenter environ 12 000 résidences.
La Coopérative régionale d’électricité de Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville est un vestige de l’ère Duplessis. Elle a été fondée par des agriculteurs lors de l’entrée en vigueur de la Loi sur l’électrification rurale au milieu des années 1940. Des 43 coopératives créées à l’époque, il ne reste plus qu’elle.
«On dessert 17 municipalités qui sont réparties dans six MRC. On a environ 5800 membres et 7000 abonnements. La majorité de nos membres vivent en milieu rural», expose Damien Tholomier, directeur général de la Coopérative. Dans le Haut-Richelieu, des citoyens de Mont-Saint-Grégoire, de Sainte-Brigide-d’Iberville et de Saint-Alexandre sont desservis en électricité par cette organisation.
La Coopérative a récemment lancé deux projets pour mettre en avant les ressources de son territoire: un projet de biométhanisation à Saint-Damase et un projet éolien baptisé Éolien Monnoir.
Éoliennes
En mai 2021, une étude de préfaisabilité a été lancée. Au départ, trois secteurs géographiques avec un potentiel éolien ont été identifiés. Après analyse, la zone située au sud de Sainte-Angèle-de-Monnoir et au nord de Sainte-Brigide-d’Iberville a été sélectionnée pour deux raisons. «C’est là que l’opportunité de vent est la plus élevée. On est aussi à côté d’une ligne de transport d’Hydro-Québec», explique M. Tholomier.
Le projet vise à installer une quinzaine d’éoliennes en milieu agricole dans le secteur compris entre le rang du Vide, le rang Saint-François, la route 104 et le rang de la Rivière. Le tiers des éoliennes serait installé à Sainte-Angèle-de-Monnoir et les autres à Sainte-Brigide-d’Iberville. Pour cette dernière, la MRC du Haut-Richelieu a entamé les démarches pour modifier son Règlement de contrôle intérimaire relatif à l’implantation d’éoliennes sur son territoire afin d’encadrer ce projet.
Le positionnement des éoliennes n’est pas encore déterminé, mais elles seront à une distance minimale de 2 km du périmètre urbain et à 750 mètres de tout bâtiment résidentiel, assure M. Tholomier.
Approvisionnement
La clé de voûte de ce projet consiste à remporter un appel d’offres d’Hydro-Québec. Celui-ci devrait être lancé à la fin de l’année et viserait une entente d’approvisionnement de 25 à 30 ans. Une fois le contrat obtenu, plusieurs étapes devront être franchies, dont le financement du projet.
Si tout se passe bien, les premiers kilowattheures pourraient être produits à la fin de 2026 ou de 2027. L’énergie éolienne produite sera injectée dans le réseau de transport d’Hydro-Québec et sera ensuite distribuée aux clients de la société d’État et de la Coopérative.
Depuis le début du projet, la Coopérative a réalisé diverses études, dont sur le potentiel éolien, la migration aviaire et l’impact sur les chauves-souris et les rapaces.
Redevances
M. Tholomier souligne que le projet est accueilli positivement. «On est une coopérative. Nos membres sont aussi nos clients. Et les agriculteurs chez qui les éoliennes pourraient être érigées sont nos clients et donc nos membres. On n’est pas vu comme un développeur éolien, mais plutôt comme la coopérative d’électricité qui veut développer un projet éolien à partir des ressources se trouvant sur le territoire et avec ses membres», mentionne le directeur général.
«On parle très ouvertement du projet avec les parties prenantes et on est à l’écoute des différents acteurs dans la communauté. On veut que ce soit un projet qui soit bien accepté socialement par la majorité des citoyens », ajoute-t-il.
Outre les retombées économiques, la Coopérative devra verser des redevances annuelles aux deux municipalités pendant une trentaine d’années. Des redevances seront aussi versées aux propriétaires terriens qui accueilleront les éoliennes. Les membres de la Coopérative se partageront les surplus additionnels générés par ce projet. Les surplus actuels, hors projet éolien, représentent l’équivalent d’un mois d’électricité gratuite par année.
Emplois
Le projet permettrait de créer de six à huit emplois. Actuellement, 17 personnes travaillent à la Coopérative. Son réseau compte 460 kilomètres de lignes électriques, 12 500 poteaux et 3500 transformateurs.
Une séance d’informations a été tenue le 25 octobre dernier. D’autres sont à prévoir. La Coopérative veut aussi lancer une infolettre. Les personnes qui souhaitent en apprendre plus sur le projet Éolien Monnoir peuvent aussi consulter le site web qui lui est entièrement dédié, soit le eolienmonnoir.com.