Une ferme verticale innovante et écoresponsable

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Par Marc-André Couillard
Une ferme verticale innovante et écoresponsable
La ferme est équipée de plus de 3100 de ces plateaux de culture, qui contiennent chacun 32 ou 60 plants, en fonction de ce qui est cultivé. (Photo : fournie)

G.S.P.M., une ferme hydroponique entièrement robotisée et écoresponsable, est unique au monde. Établie à Napierville, l’entreprise a récemment démarré ses activités. Elle cultive divers types de laitues et de fines herbes 12 mois par année. Ces produits frais et locaux sont destinés autant aux particuliers qu’aux entreprises oeuvrant dans le domaine alimentaire.

Déjà, dans les années 1980, Sylvain et Solange Coallier étaient à l’avant-garde, puisqu’ils cultivaient des tomates en serre, à Sherrington, une pratique très peu répandue à l’époque.

«On cherchait à obtenir une subvention pour transformer notre culture en serre en culture hydroponique. On avait même fait nos plans, mais on était trop vite. On était en avance sur bien du monde», souligne Sylvain Coallier.

G.S.P.M. est le projet de Sylvain et Solange Coallier (au centre), ainsi que de leurs quatre enfants, Guillaume, Sébastien, Patrick et Mélissa.

En 2001, le couple lance G.S.P.M. Distribution, une entreprise de distribution de légumes racines destinés au marché américain.

En 2015, la compagnie emménage à son emplacement actuel, dans un bâtiment de 36 000 pieds carrés, situé au 120, boulevard Industriel. Au fil des ans, leurs quatre enfants, Guillaume, Sébastien, Patrick et Mélissa, se sont joints à l’entreprise.

Depuis quelques années, les Coallier songeaient à réorienter leurs activités commerciales. «Nous cherchions quoi faire dans une bâtisse comme celle-ci, explique M. Coallier. On fouillait pour trouver quelque chose pour l’avenir, pour assurer notre autonomie alimentaire à l’année. L’hiver, on importe presque 100% de ce qu’on mange.»C’est là qu’a germé l’idée de se lancer dans la culture hydroponique en 2021.

Une technologie unique

Leurs recherches les ont menés vers une technologie de ferme hydroponique verticale chinoise, entièrement automatisée.

On parle d’une ferme verticale parce que les cultures y poussent dans des plateaux qui sont superposés. Leur ferme compte 10 étages de plateaux, séparés par une distance de deux pieds entre chaque étage, sur une superficie de 11 000 pieds carrés de plancher.

Ils ont fait venir tout le matériel par conteneur. Leur système compte 56 000 boulons et 8320 lampes à DEL. Ils ont mis près d’une année entière pour tout assembler, avant de produire leurs premiers légumes à la fin 2022.

Fonctionnement

G.S.P.M.produit ses légumes à partir des graines qui sont déposées dans de la laine de roche qui forme un petit nid en fibre. Elles sont placées dans une pouponnière où elles prendront 14 jours à germer.

Par la suite, un robot les transplante dans des plateaux de culture, qui sont ensuite transportés par un autre robot vers l’emplacement où elles poursuivent leur croissance, jusqu’à maturité.

La ferme est équipée de plus de 3100 de ces plateaux de culture qui contiennent chacun 32 ou 60 plants, en fonction de ce qui est cultivé. «Nous récoltons environ 100 000 plants par mois, ce qui prendrait 60 jours en champ», précise M. Coallier. Ce système existe ailleurs dans le monde, mais à plus petite échelle, ce qui fait de G.S.P.M.un site unique.

Cette technologie leur permettrait de produire quelque 160 variétés de fruits et de légumes, comme des fèves, des fraises ou des tomates, mais ils se concentrent sur les laitues, les fines herbes et le bok choy.

Écoresponsable

La ferme G.S.P.M.se démarque aussi par son mode de production écoresponsable. L’énergie électrique est nécessaire pour éclairer les plantes, à raison de 12 à 14 heures par jour, mais le tout se fait sans pollution lumineuse, puisque le bâtiment est couvert.

L’entreprise collecte aussi l’eau de pluie, qui est acheminée vers un réservoir souterrain d’une capacité de 45 000 gallons. Les gouttières du bâtiment sont munies d’un fil chauffant. L’hiver, il fait fondre la neige, permettant de récupérer l’eau.

«Toute cette eau est ensuite filtrée et elle passe à travers des lampes UV pour éliminer les polluants et les bactéries, indique M. Coallier. Cette technologie nous permet d’utiliser près de 95% moins d’eau et 50% moins d’engrais que dans les champs. Une solution nutritive est automatiquement ajoutée à l’eau qui circule continuellement à travers les plateaux de culture.»

Leurs cultures ne sont pas biologiques:pour satisfaire aux exigences bios, les légumes doivent pousser en terre et au soleil. G.S.P.M.est en pourparlers avec les grandes chaînes d’alimentation afin d’y distribuer leurs produits. Leurs légumes et fines herbes sont vendus à l’unité et en gros sur leur boutique en ligne.

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