Vendredi fou et achats des Fêtes : des consommateurs présents, mais prudents

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Par Stéphanie MacFarlane
Vendredi fou et achats des Fêtes : des consommateurs présents, mais prudents
Le 25 novembre (jour du Vendredi fou), en après-midi, plusieurs consommateurs étaient présents au Carrefour Richelieu. (Photo : Le Canada Français - Laurianne Gervais-Courchesne)

Après la pandémie, voilà que l’inflation vient jouer les trouble-fêtes dans le commerce de détail. Pour la première fois depuis 2020, le Vendredi fou, communément appelé le Black Friday, pouvait être «normal». Mais voilà que les consommateurs ont changé leur façon de magasiner et certains ont réduit leur budget, observent les commerçants.

Au Sports Experts du Carrefour Richelieu, le Vendredi fou a été une bonne journée, mais les résultats ont été en deçà des attentes. «On se fie aux chiffres et on essaie de battre les années précédentes. Ça a été une bonne journée, mais sans plus. On dirait maintenant que le Black Friday commence plus tôt. On a eu beaucoup d’achalandage avant la journée même. Le vendredi prend peut-être moins d’importance qu’avant», souligne Zacharie Héroux, du Sports Experts.

La majorité des soldes s’étalait sur quatre jours, soit du vendredi au lundi. Et plusieurs fournisseurs ont offert leurs rabais une semaine à l’avance, ajoute M. Héroux.

Dominik Cadieux, la propriétaire de la boutique Le Petit Cocon, souligne avoir connu une belle fin de semaine du Vendredi fou grâce à ses ventes en ligne. Les travaux dans le centre-ville et la COVID ont eu des effets sur son commerce.

«Le Black Friday pour nous n’était pas comme les autres années, mais ça a quand même été bon. Les gens se déplacent moins dans le Vieux-Saint-Jean. Ça n’a rien à voir avec les années précédentes. Les gens achètent beaucoup en ligne. Ils ont changé leur façon de magasiner et ne dépensent pas de la même façon», dit-elle.

Clients
Au Sports Experts, le Black Friday était devenu plus populaire que les soldes d’après-Noël (Boxing Day). «Ça ne se comparait même pas! On va voir cette année. Vu que le Vendredi fou a été en deçà des attentes, peut-être que ce sera mieux après Noël », ajoute Zacharie Héroux.

Vendredi après-midi, plusieurs consommateurs étaient présents au Carrefour Richelieu. Caroline Marion profitait du Black Friday pour faire ses achats de Noël. «Il y a de bons rabais et ça met dans l’ambiance des Fêtes», lance-t-elle. Cette dernière profite plus du Vendredi fou que des soldes d’après-Noël. Pour sa part, Xavier Boissonneault préfère le Boxing Day. «Les rabais y sont plus intéressants», dit-il.

Emplettes de Noël
Les emplettes de Noël ont débuté depuis plusieurs semaines déjà. «Les trois quarts de ce qu’on vend ces temps-ci, ce sont des cadeaux de Noël», note Zacharie Héroux.

Avec les chiffres actuels, il est d’avis que l’année sera moins bonne que les années passées. «Mais ça fluctue énormément. On a de très bonnes semaines et de moins bonnes. L’an passé, ça aura probablement été notre meilleure année à vie. La COVID nous a aidés puisque les gens restaient et voulaient faire des sports extérieurs. Pour l’instant, on risque d’être égal ou plus bas», poursuit Zacharie Héroux.

Et pour certains, le magasinage du temps des Fêtes a commencé très tôt cet automne. «À partir d’octobre et parfois même en septembre, des clients nous demandent d’écrire sur la facture que c’est pour un cadeau de Noël», indique Martin Gagnon, le gérant de la Librairie Moderne.

Si l’endroit est reconnu pour être une destination cadeau, l’arrivée de la neige a un effet sur l’affluence. «C’est le signal inconscient pour tout le monde. Les gens se dirigent vers les magasins. Ça fait une différence», enchaîne M. Gagnon.

«J’ai senti un changement de cap au début novembre. Les gens magasinaient déjà pour Noël. Ils ont peut-être peur de manquer de choses parce que l’an passé, il y avait plusieurs items qu’on n’avait pas. On dirait que ça fait trois semaines qu’on est quasiment Noël parce que les gens sont vraiment très tôt», indique Dominik Cadieux.

Pouvoir d’achat
L’inflation semble toutefois avoir des effets directs sur les emplettes réalisées. «Les paniers d’achats sont moins gros. L’an passé, beaucoup de personnes magasinaient même à prix régulier. Cette année, les gens cherchent beaucoup les spéciaux», analyse Zacharie Héroux.

Du côté de la Librairie Moderne, Martin Gagnon n’observe pas de baisse. À la boutique Le Petit Cocon, la propriétaire Dominik Cadieux constate que l’inflation touche la clientèle de la classe moyenne.

Statistiques
Selon des statistiques publiées plus tôt cet automne par le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), 41% des Québécois comptaient profiter du Vendredi fou. Les consommateurs prévoyaient dépenser majoritairement pour l’achat de vêtements (75%), d’électronique ou d’ordinateur (65%), puis de chaussures (63%) et d’articles de maison ou décoration (62%).

L’organisation anticipe une bonne période de magasinage en prévision des Fêtes pour les commerçants. «Malgré l’inflation actuellement, seulement 5% des consommateurs pensent dépenser moins que l’an dernier», écrit le CQCD dans un communiqué de presse.

Les ménages québécois prévoient dépenser en moyenne 1090$ pour la période des Fêtes. Il s’agit d’un montant supérieur à celui de l’an passé (969$). En date du 9 novembre dernier, 31% des Québécois avaient déjà commencé leurs achats pour les Fêtes, un léger recul par rapport à l’année dernière.

 

 

 

 

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