La vitesse autour de l’école des Prés-Verts a baissé d’un cran avec la présence inusitée d’un radar vivant sur les rues Jean-Baptiste et Alexis-Lebert, le 27 novembre dernier. L’initiative du Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu a eu un effet immédiat sur le comportement des automobilistes, a constaté Le Canada Français.
Le concept est simple. Sous la supervision des policiers, un enfant porte un sac à dos sur lequel s’affiche la vitesse des voitures. Un autre élève pointe avec un radar les autos qui roulent dans sa direction.
L’école des Prés-Verts est l’une des trois écoles qui ont répondu à l’invitation du Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu. Au cours des prochaines semaines, ce sera au tour des écoles Saint-Lucien, dans le quartier du même nom, puis Hamel, dans le secteur Iberville, d’en faire l’essai.
Chacune d’entre elles a ses propres enjeux de circulation. « C’est un sujet chaud à l’école des Prés-Verts à cause du débarcadère et de l’intersection des rues Jean-Baptiste et Joseph-Vandal juste à côté », explique la directrice de l’école, Annie Benoit.
Trafic
L’école est située sur la rue Alexis-Lebert, dans le secteur Saint-Luc. Cette artère bourdonne d’activité le matin. Dans un laps de temps d’à peine 20 minutes, une centaine de voitures affluent à l’école pour y déposer les élèves qui habitent dans le quartier.
« Le trafic est différent le matin de l’après-midi, explique Mme Benoit. À 7h55, on voit les retardataires peser sur l’accélérateur. L’après-midi, la sortie des classes se déroule en deux temps avec les maternelles en premier, en plus des autobus et des berlines qui arrivent tous en même temps. »
Faire appliquer la sécurité routière autour des écoles est un éternel recommencement. Les parents pressés qui déposent leur enfant après que la cloche du matin a sonné contreviennent souvent au Code de la sécurité routière, confirme le sergent Jérémie Levesque, du Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu. La signalisation pour le stationnement sur rue est souvent ignorée. Même les feux clignotants des autobus scolaires ne sont pas toujours respectés, dit-il.
Rôle sérieux
La fin de la journée du 27 novembre a été assez tranquille en ce qui concerne la circulation. Ça n’a pas empêché Maya Tétreault et Léonie Hébert, toutes deux âgées de dix ans, de prendre leur rôle au sérieux. Une douzaine d’élèves de l’école des Prés-Verts avaient manifesté leur intérêt pour être un radar vivant. Six ont été choisis pour en faire l’expérience les 24 et 27 novembre, ainsi que le 6 décembre prochain.
« J’ai une petite soeur et nous avons déjà eu peur de nous faire frapper par un autobus sur la piste cyclable », raconte Maya pour justifier son intérêt de participer à l’exercice. « Moi, j’avais le goût de m’investir pour mon école parce que je trouve que c’est une bonne cause », indique Léonie.
Malaise
L’agente Mousseline Pigeon-Lussier accompagnait les deux jeunes filles en bordure de la rue. Chaque fois qu’un automobiliste s’apercevait qu’il roulait trop vite, il affichait inévitablement un air coupable. « Les gens sont mal à l’aise. On le voit tout de suite dans leur visage », dit-elle.
L’appareil a été prêté par le Service de police de Laval. Les policiers de Saint-Jean-sur-Richelieu ont manifesté leur intérêt d’en faire l’essai afin de voir ses effets sur la circulation.
Le radar vivant est utilisé en mode prévention seulement. Il ne sert pas à donner des constats d’infraction. Par contre, un patrouilleur n’est jamais bien loin des radars vivants pour surveiller la circulation à bord de sa voiture banalisée. Lui, en revanche, peut intercepter les contrevenants.