La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a suspendu les opérations en lien avec certaines manoeuvres chez Acier Sélect, à la suite de l’accident de travail qui a coûté la vie à Aurélien Brisson, un contremaître de 64 ans, mardi après-midi, au 675, rue Trotter, dans le parc industriel de Saint-Jean-sur-Richelieu.
«La victime travaillait à l’assemblage d’une structure de métal, explique le porte-parole du Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu, Martin Anctil. Au cours de la manœuvre, la structure aurait basculé. L’homme a tenté de la retenir, mais il a été frappé.»
Les services d’urgence ont reçu l’appel à 13h55. À leur arrivée, les employés donnaient les premiers soins à leur collègue qui est originaire de Chambly. «Il a été touché gravement aux hanches et à la tête. Il respirait à l’arrivée des ambulanciers, puis il a fait un arrêt cardio-respiratoire. Son décès a été constaté à l’hôpital.»
La victime, qui comptait plusieurs années d’expérience, travaillait avec un confrère. Ce dernier n’a pas été blessé, mais il a assisté impuissant à la scène.
Acier Sélect est une entreprise qui se spécialise dans la fabrication et l’installation de charpentes en acier, à Saint-Jean-sur-Richelieu depuis 1997. En 2015, la compagnie comptait 101 employées. Elle est dirigée par Sylvain Benjamin et Mario Lavoie.
Arrêt des opérations
Les policiers de Saint-Jean-sur-Richelieu ont mené une enquête conjointe avec la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Le coroner s’est également rendu sur place.
«Nos inspecteurs se sont déplacés pour sécuriser les lieux et recueillir des informations. Ils ont interrogé les témoins et analysé les méthodes de travail», explique la porte-parole du CNESST à Saint-Jean-sur-Richelieu, Nathalie Dufour.
En soirée, l’organisme a suspendu les opérations en lien avec les «manipulations et le levage de charges». Les inspecteurs ont interdit aux employés d’utiliser tous mécanismes servant à soulever des matériaux, tels les poulies, les leviers et les ponts roulants. La compagnie doit faire des ajustements.
«L’employeur doit développer une nouvelle méthode de travail et former tout le personnel. Lorsqu’il aura prouvé que cela a été fait, il pourra reprendre ses opérations», précise la relationniste.
«Il s’agit d’une enquête d’envergure pour la CNESST, ajoute-t-elle. Un délai de six mois est à prévoir avant d’avoir des conclusions et des recommandations.»
La CNESST a inspecté les installations d’Acier Sélect pour la dernière fois en juin 2015. Il s’agissait d’une visite de routine. La compagnie n’est pas connue pour des infractions aux normes en matière de santé et de sécurité au travail.