C’est le temps des vraies mouettes!

Par Denis Henri
C’est le temps des vraies mouettes!
Le plumage de la Mouette de Bonaparte en été. Il se modifie à l'automne.

Bon, bon, bon, je vois déjà d’ici des gens mal renseignés dire «Ah non, pas encore un autre «oiseaulogue» qui va nous parler des maudites mouettes de chez McDo?»

D’abord, pour votre information, vous ne trouverez pas, dans la province de Québec, des «mouettes» dans les aires de pique-nique des parcs, et encore moins quémandant des frites et autres aliments généralement servis dans les restaurants à service rapide.

Sachez bien nommer ce magnifique oiseau blanc… un goéland! Ensuite, ce n’est pas parce que cet oiseau est très abondant et très prolifique (à cause, bien sûr, de l’être humain, faut-il vous le rappeler) qu’il faut automatiquement le dénigrer.

Gens du Haut-Richelieu, veuillez plonger dans ce texte avec moi et laissez-moi vous faire découvrir un oiseau qu’il faut admirer pour ce qu’il fait et non pas pour certains méfaits dont on est directement responsable !

Mouettes ou goélands?

La langue anglaise n’a pas à se soucier de ce détail, car dans la langue de Shakespeare, mouettes et goélands se font appeler «gull». Avec les sternes et les labbes, mouettes et goélands font partie de la même famille, soit la famille des laridés.

Le français, faut-il le rappeler, est une langue nettement plus précise quant aux mots à utiliser pour bien nommer les choses. Les mouettes sont donc des oiseaux plus petits, possédant un bec moins fort et se nourrissant principalement de petites bêtes vivantes, comme des poissons et des insectes.

À l’automne, les mouettes possèdent généralement des petites taches noires sur le côté de la tête. Au printemps et en été, les mouettes ont la tête entièrement noire, ce qui n’est visiblement pas le cas des goélands. Ces derniers, beaucoup plus gros, possèdent un bec plus épais et ont un régime alimentaire très varié.

Vidangeurs

Ils peuvent se nourrir de petits animaux vivants, de matières végétales, de restants de nourriture et aiment particulièrement les cadavres de poissons ou autres animaux morts trouvés au bord de l’eau. Ils sont ni plus ni moins que d’efficaces vidangeurs, débarrassant l’environnement d’innombrables animaux en décomposition.

Qui plus est, avez-vous déjà observé des nuées de goélands faire le ménage autour des tables à pique-nique à la fin d’une journée fort achalandée à la plage ou dans un parc national? Aucun employé syndiqué, aussi vaillant que cela puisse être possible, ne peut rivaliser avec ces volatiles affamés qui laissent le sol «nickel»… convention collective en sus!

L’Amérique du Nord compte une dizaine d’espèces de mouettes et 14 espèces de goélands. Au Québec, on peut observer 8 espèces de mouettes et 6 espèces de goélands. Dans le Haut-Richelieu, vous pourriez observer de vraies mouettes, surtout des Mouettes de Bonaparte, sur la rivière Richelieu à la hauteur du pont de l’autoroute 10.

Vous constaterez les zones blanches du bout des ailes chez les mouettes, plumes des ailes qui sont noires chez les goélands. Sachez que la plupart des mouettes et goélands n’acquièrent le plumage adulte qu’après deux, trois ou quatre ans. Si vous apercevez un goéland tacheté de brun, il s’agit très probablement d’un jeune de moins de trois ans. Le Goéland brun est une espèce inusitée pour la région. Les espèces de goéland les plus communes dans le Haut-Richelieu sont le Goéland à bec cerclé, le Goéland marin ainsi que le Goéland argenté. Pour ce qui est des mouettes, il n’y a que la Mouette de Bonaparte qui peut être observée régulièrement au printemps et à l’automne au cours de son périple printanier.

Randponnées

Depuis maintenant 10 ans, le parc national du Mont-Saint-Bruno présente une très intéressante collection de nids d’oiseaux à l’automne. Elle vous permettra d’avoir sous les yeux plus de 52 nids d’oiseaux différents. Pour approfondir vos connaissances et vous initier à l’identification des nids d’oiseaux, des randonnées de découvertes sont aussi offertes les dimanches 3 et 10 novembre prochain, de 10 heures à 11h30.

On fera une randonnée dans les sentiers du parc et, à l’aide d’un outil que je vous ferai parvenir par courriel (une clé d’identification), c’est vous qui aurez le plaisir d’identifier les propriétaires et architectes des nids observés. Pour information et inscription, contactez le centre de découverte et de services du parc national du Mont-Saint-Bruno au 450 653-7544. Faites vite, car les places sont limitées!

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