Charlot est soigné pour un cas d’acné féline

Charlot est soigné pour un cas d’acné féline
Charlot avait des lésions aiguës et sévères

Charlot m’a été présenté pour des gales au niveau du menton au court de sa 24e vie. Pas 24e année de vie parce qu’on ne connait pas son âge, mais parce que sa nouvelle propriétaire estime qu’il a déjà épuisé bien au-delà des neuf vies habituelles auxquelles les chats ont droit.

D’ailleurs, il a récemment été trouvé dans l’écumoire de la piscine au fond de laquelle il aurait bien pu se noyer. C’est un matou qui en a vu d’autres et s’il pouvait parler, il aurait beaucoup de choses à dire.

Depuis trois jours, pourtant, il a comme des croûtes sous la mâchoire. On a beau traiter avec un onguent antibiotique, ça ne s’améliore pas.

À l’examen de Charlot, la peau touchée est enflée et épaissie. Il a bien aussi des problèmes de dents et une conjonctivite chronique, mais ça c’est une autre affaire. Les lésions semblent se limiter au menton. Il y a comme des sécrétions noirâtres. Et des comédons. Et des pustules. Pourrait-il s’agir d’un cas d’acné féline?

Commun

L’acné féline est pourtant assez commun lorsque non compliqué. Il se limite généralement au menton, à la lèvre inférieure et plus rarement à la lèvre supérieure. Comme il s’agit d’un trouble de kératinisation et d’hyperplasie glandulaire, les premiers symptômes seront les mêmes qu’observés en médecine humaine, c’est-à-dire la présence de comédons ou plus communément appelés «points noirs».

Contrairement à l’humain, il faut généralement y regarder de plus près pour observer ces petites lésions qui sont la plupart du temps sans conséquence. Pourtant, parfois, des lésions plus sévères peuvent se développer. On verra alors apparaître des papules, soit des boutons rouges et des pustules ou boutons blancs. Dans les pires cas, des furoncles, comme des boutons de chair, pourront aussi se former et parfois même infecter les tissus environnants.

Lésions

Lorsqu’il n’y a que la présence de comédons, le diagnostic à faire est assez facile, mais plus il y a de lésions et plus la liste de maladies à inclure est longue. Il peut alors s’agir de mites de peau, de champignons, de levures et surtout d’un problème eosinophilique.

Ce dernier est en fait un syndrome assez commun aussi chez nos amis les chats qui répondra à un traitement bien différent de celui de l’acné féline puisqu’il s’agit d’un problème à composante immunitaire.

La cause de l’acné féline n’est pas encore connue. Ce ne sont pas les chats adolescents qui en souffrent! Le stress, les bactéries des bols de nourriture et d’eau, les bols comme tels en créant une réaction de contact, les hormones, les problèmes du système immunitaire, le manque de toilettage. Voilà une liste des nombreuses théories qui existent sur les agents possibles amenant ce problème.

Traitement

Le traitement passera de très simple à plus compliqué selon évidemment la sévérité des lésions. Comme mentionné précédemment, le stade le plus simple se limite à la présence de comédons qui peuvent n’être parfois décelés que par l’observation d’un matériel brunâtre légèrement granulaire dans le pelage au niveau du menton.

À ce stade, on peut ne rien faire puisqu’il ne s’agit que d’un problème esthétique, mais on doit rester attentif à tout signe de détérioration de l’état de la peau de notre animal. Autrement, si cela dérange ou si de rares lésions de type papules ou pustules sont observées, un nettoyant à base de chlorhexidine peut être utilisé régulièrement.

Dans les cas où la peau s’infecte plus souvent ou comme dans le cas de Charlot où les lésions sont aiguës et sévères, une visite chez le vétérinaire s’impose.

Prescription

Notre patient a reçu une prescription d’anti-inflammatoires pour quelques jours en plus d’antibiotiques oraux pour une période minimale de deux semaines. Les poils sur le menton ont été rasés afin que le traitement local, de la chlorhexidine pour son action antibiotique et parce qu’elle ne chauffe pas, agisse bien.

Par la suite, un produit plus puissant (à base de peroxyde de benzoyl ou de mupirocin si le premier est irritant) pourra être essayé.

Le pronostic pour la grande majorité des cas est bon à excellent, mais pour ceux chez qui des lésions plus sévères sont observées, des traitements à vie sont parfois nécessaires pour prévenir de douloureuses récidives.

Je prendrai congé de chronique pour les trois prochaines semaines, vacances obligent. À bientôt!

Vous pouvez rejoindre mon équipe de la Clinique vétérinaire Mont-Saint-Grégoire et moi-même par téléphone au 450 347-7070. Visitez-nous sur Facebook!

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