Shao Jun Liu, 47 ans, a reconnu sa culpabilité à une accusation d’homicide involontaire à la suite du décès de Chao Peng, 25 ans, survenu le 16 novembre 2013, au dépanneur de la rue Mercier, à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Il était accusé initialement de meurtre non prémédité. Son plaidoyer à une accusation réduite tient compte de l’état de dépression majeure dans lequel il se trouvait quand il a tué le jeune homme.
En sanglots, la mère de la victime a fait la lecture d’une lettre au tribunal, jeudi après-midi, pour exprimer la peine immense qu’elle vit depuis la mort de son enfant unique. Soutenu par son conjoint et père de la victime, elle a livré un témoignage déchirant.
Une autre lettre signée par des dizaines de membres de la communauté chinoise a aussi été lue.
Peine
L’accusé Liu avait été arrêté quelques heures après les événements et il a été détenu depuis. Les avocats recommandent l’imposition d’une peine de 8 ans de détention, à laquelle ils soustraient le temps passé derrière les barreaux multiplié par 1.5. Il resterait à l’accusé à purger une sentence de 2 ans et 9 mois.
La juge Johanne St-Gelais de la Cour supérieure prendra connaissance des documents déposés, dont une lettre d’excuses de l’accusé à la famille de la victime, avant de prononcer la peine le 9 mai.
Faits
L’accusé avait acheté de Yong Hui Peng, le père de la victime, le dépanneur situé au 392, rue Mercier, à Saint-Jean, un mois avant la tragédie. Dans les semaines suivantes, la famille Peng apportait de l’aide à Liu pour qu’il se familiarise avec le commerce. Le fils Peng y était allé à au moins deux occasions l’aider.
Le 15 novembre 2013, la veille des événements, l’accusé avait appelé le père de la victime pour qu’il l’aide à revendre le dépanneur. M. Peng a répondu qu’il ne pouvait pas faire ça. L’accusé était fâché.
Le lendemain, à 9 heures, la jeune victime est arrivée au dépanneur pour aider l’accusé Liu et il l’a rejoint 15 minutes plus tard dans le garage attenant qui servait d’entrepôt. À 9h33, l’accusé quittait les lieux. À 9h55, la victime était trouvée inconsciente, baignant dans son sang, étendu sur une palette de bois. Son décès a été prononcé à 10h40 à l’Hôpital du Haut-Richelieu.
Le pathologiste a conclu que le jeune homme était décédé à la suite d’un traumatisme à la tête. Le médecin a relevé plusieurs impacts à la tête et au cou, ainsiqu’au haut du dos. Le jeune homme aurait été frappé avec une planche de bois.
Accusé
À 10h53, l’accusé Liu était impliqué dans un accident, sur la route 104, à Farnham. Il avait fait une manœuvre pour entrer en collision avec un camion arrivant en direction opposée. Il s’en est sorti sans blessure. Il avait du sang de la victime sur un soulier. La Couronne a retiré l’accusation de conduite dangereuse portée contre lui.
Deux jours avant les événements, un médecin avait prescrit des médicaments à l’accusé pour des problèmes de dépression, Il n’a pas pris les médicaments.
Le psychiatre Louis Morrissette a évalué l’accusé après son arrestation et a conclu qu’il souffrait d’une dépression majeure au moment des événements et qu’il n’avait pas eu l’intention spécifique de tuer la victime.
