La douanière Stéfanie McClelland, 39 ans, de Lacolle, qui subit son procès pour contrebande, importation de 182 kg de cocaïne et abus de confiance, avait une relation personnelle avec un individu arrêté dans une affaire de drogue à Montréal.
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Le jury visionne aujourd’hui l’enregistrement de son interrogatoire par la police à la suite de son arrestation, le 2 décembre 2014, sur son lieu de travail, au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle.
Durant de nombreuses heures, le gendarme René Défossés, de la GRC, l’a interrogée. Questionnée à savoir si elle connaissait Soninder (Sony) Bhingra, elle a indiqué avoir fait sa connaissance par un site Internet de rencontres.
Quand le policier l’informe que ce dernier a été arrêté par la police pour divers délits, elle répond que Bhingra lui avait dit avoir été à la mauvaise place au mauvais moment. Elle n’a pas posé de question.
Par ailleurs, Bhingra lui avait donné un téléphone cellulaire qu’elle utilisait exclusivement pour des échanges de textos entre eux. Elle l’avait sur elle le jour de son arrestation.
Avis de guet
Le jour des événements qui ont donné lieu aux accusations portées contre la douanière, celle-ci avait pris son service à 14 heures à la guérite réservée aux détenteurs d’une carte Nexus.
Près de sept minutes plus tard, une BMW X3 noire se présente à sa guérite. À son bord s’y trouvent Gregory Singh et Ariane Desgroseillers-Lafrance qui ne sont pourtant pas membres de Nexus.
Ces deux personnes tout comme le véhicule faisaient l’objet d’un avis de guet qui commande d’envoyer de tels voyageurs à l’inspection.
Malgré le fait que les deux personnes n’avaient pas de carte Nexus et étaient sous surveillance, la douanière les a laissés passer. Quelques minutes plus tard, ils seront interceptés sur l’autoroute 15 par la police qui trouvera 182 kg de cocaïne dans la voiture.
Durant son interrogatoire par la police, la douanière répète à maintes reprises qu’elle a commis une erreur en laissant passer ces personnes sous avis de guet. Elle ajoute s’en être aperçue alors que le véhicule était rendu près du bâtiment des toilettes publiques et allait vers l’autoroute. Elle aurait dû déclencher l’alarme et appeler par radio, mais elle a figé et ne savait plus quoi faire, a-t-elle dit au policier. Son idée était d’avertir son supérieur après la fin de son travail à la guérite, a-t-elle poursuivi.
Quand le policier lui a demandé si elle avait des raisons de se fermer les yeux`, elle a répondu non et qu’elle était 100% contre la drogue.
Le jury continue à écouter vendredi après-midi l’enregistrement de l’interrogatoire.