Le Vent du Nord et De Temps Antan

Par Isabelle Laramee

Ils sont les références du milieu de la musique trad. Grâce au terroir québécois, les musiciens du Vent du Nord et De Temps Antan performeront en janvier au Glasgow Royal Concert Hall devant 2000 personnes. C’est à Saint-Jean, où plusieurs membres ont leurs racines, que Le Canada Français les a rencontrés avant leur spectacle commun SOLO.

«C’est trippant, poursuit le Johannais d’origine Nicolas Boulerice qui forme Le Vent du Nord en compagnie de Simon Beaudry, Olivier Demers et Réjean Brunet. On se laisse aller avec des affaires qu’on ne ferait pas avec le Vent du Nord. On est plus ludiques avec De Temps Antan. Ils nous apportent le côté plus fou.»

Même constat du côté de la formation formé d’Éric Beaudry, Pierre-Luc Dupuis et André Brunet. «C’est la rencontre de deux beaux univers qui ne sont pourtant pas très loin, raconte Alain Brunet, violoniste. Tant qu’à faire un regroupement entre les deux bands, on voulait que l’équation soit festive.»

Les musiciens ne cachent pas leur joie de travailler ensemble après trois ans à essayer de conjuguer leurs horaires, surtout que deux paires de frères sont rassemblées par la même occasion. Il s’agit des frères Beaudry et Brunet, originaires de Lacolle.

«C’est plaisant de se retrouver et de jouer ensemble, lance l’accordéoniste Réjean Brunet. André était dans La Bottine Souriante, moi dans La Volée d’Castors entre autres. On a beaucoup voyagé, on a fait beaucoup de trucs, mais ça faisait longtemps qu’on n’avait pas joué ensemble sur scène. C’est spécial, surtout qu’on est de la région.»

Avant-veille

La tournée SOLO culminera au Métropolis à Montréal le 30 décembre pour la 20e édition de La veillée de l’avant-veille. La tradition mise sur pied par Nicolas Boulerice et Olivier Demers ne semble pas avoir pris une ride.

«On avait 19 et 20 ans, lance Olivier Demers. On a lancé ça comme une espèce de folie de cégépiens, car La Bottine Souriante faisait de grandes tournées du temps des Fêtes, comme on fait aujourd’hui, et finissant par six spectacles au Spectrum. On s’était dit que le 31 on n’avait pas de chance, car les gens étaient soit en famille ou avec La Bottine. Alors on a mis ça la journée d’avant.»

Leur pari a plutôt été payant, car cette année l’événement devenu un incontournable du cahier culturel du temps des Fêtes accueillera notamment La Bottine Souriante pour fêter ses 40 ans de carrière. Une belle signification pour le passage générationnel selon les musiciens.

International

Leur carrière ferait rêver bien des artistes populaires à la recherche de l’exotisme des tournées européennes, américaines et canadiennes. Le Vent du Nord et De Temps Antan retourneront d’ailleurs à Glasgow, Toronto et en Géorgie avec SOLO.

«C’est beaucoup de travail. On a mis 20 ans de métier dans le développement du marché international. Ce n’est pas si facile que ça et on ne parle pas d’une simple tournée. Ça a pris 15 ans au Vent du Nord pour s’établir en Angleterre. Maintenant quand on y va, les salles sont pleines.»

Comme n’importe quelle musique du monde, il existe un réseau de gens ouverts et curieux de découvrir la musique traditionnelle québécoise. Curieusement, ce n’est pas au Québec que la demande est la plus forte.

«On dit que 4% de la population aime le folk et la musique du monde, poursuit André Brunet. C’est le cas dans tous les peuples. Le 4% des 8 millions de Québécois, ce n’est pas beaucoup. Mais 4% de 300 millions aux États-Unis, on commence à jaser. Et les 75 millions de personnes en Angleterre disposées sur une île grosse comme la Vallée du Saint-Laurent… ça fait de la gig au pied carré!»

Les peuples scandinaves sont également de grands consommateurs de musique trad, poursuit le musicien. «Peut-être à cause de la petitesse de leur pays, ils se tiennent et ont une grande appartenance envers la musique identitaire.»

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