Paul Turcotte est déjà en campagne

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Par Gilles Berube
Paul Turcotte est déjà en campagne
Paul Turcotte se donne les prochains mois pour s'informer sur l'administration municipale.

Seul candidat indépendant autorisé en date du 7 mars par le Directeur général des élections du Québec, Paul Turcotte est déjà en campagne pour succéder à Gilles Dolbec à la mairie de Saint-Jean-sur-Richelieu.

Ce retraité de 64 ans est inconnu dans le milieu politique municipal de Saint-Jean. Jusqu’à maintenant, sa seule implication en politique a été au sein de l’Action démocratique du comté de Saint-Jean. Il mène sa campagne sur le thème «S’unir et s’entraider».

Natif de Montmagny, M. Turcotte détient la double nationalité canadienne et américaine. Il a passé son enfance au Québec avant de rejoindre ses parents en Floride, à l’adolescence. Après son service militaire au Vietnam, il dit avoir fait des études en droit à l’Université Stetson, à Saint.Petersburg, en Floride.

Il est ensuite revenu au Québec, où il a exploité des services ambulanciers à Chambly, Montréal et Sherbrooke. Durant cette période, il a été conseiller municipal à Chambly. Après avoir délaissé le milieu ambulancier, en 1983, il fonde la revue Image et des entreprises liées au domaine de la photo.

En 1988, il retourne aux États-Unis. Il pratique le droit sous la supervision d’un mentor, d’abord pour l’American Civil Liberties Union, puis au bureau du procureur de l’État du Connecticut et finalement au sein de firmes privées. En 1996, il revient au Québec où il occupe différents emplois, notamment dans le milieu de la santé, avant de prendre sa retraite. Parallèlement, il s’est impliqué dans des organismes comme l’Armée du salut et la Société Saint-Vincent-de-Paul.

Changement

M. Turcotte se décrit comme un activiste qui a à cœur de prendre la défense des démunis. Pourquoi se lancer en politique municipale à l’âge où d’autres s’en retirent? Il perçoit actuellement un large mouvement au Québec en faveur de changements importants en politique. Il croit pouvoir être un artisan de ce changement.

S’il admet qu’il n’a pas une grande connaissance de la politique et de l’administration municipale, il se donne les prochains mois pour s’informer et apprendre. Il se donne aussi du temps pour élaborer son programme, mais il lance des idées qui l’alimenteront. Dans certains cas, il faut bien le dire, il est plutôt expéditif.

La question des finances et de la fiscalité lui apparaît comme une priorité. Il dénonce le gaspillage. Il donne l’exemple du déneigement. Il dit avoir aperçu récemment une douzaine de camions qui attendaient en file sur la rue Foch pour être chargés. «Douze camions pour deux pelletées de neige! C’est du gaspillage», lance-t-il sans ménagement.

Il donne un autre exemple, celui du rapiéçage des nids-de-poule. «Ils étaient six cols bleus autour d’un nid de poule!», dénonce-t-il. Lui embaucherait plutôt des personnes sur l’aide sociale au salaire minimum. Quand on lui fait valoir que les cols bleus sont syndiqués, il réplique qu’il va s’occuper des syndicats.

Dépenses

Il soulève aussi le cas de l’autobus à deux étages, un équipement de luxe, à son avis. Par contre, il est favorable au train de banlieue. Les demandes de la ville à propos du futur pont Gouin lui semblent exagérées. La ville peut bien se contenter des standards du ministère des Transports. À son avis, un seul trottoir, une piste cyclable et des voies élargies répondent aux besoins des usagers.

Sur un dépliant, il énonce quelques projets qu’il a en tête. Il parle d’activités communautaires pour les jeunes, d’un système unique d’évaluation immobilière (le système d’évaluation foncière est encadré par une loi et un règlement provincial), de services pour les jeunes et les aînés.

Il estime aussi qu’il faut un service permanent de bienvenue pour les nouveaux arrivants. Il propose une aide aux commerces, un service ambulancier pour les régions éloignées et de résidences abordables pour les aînés et les personnes à faible revenu.

M. Turcotte préfère se présenter indépendant plutôt qu’avec une équipe. S’il est élu, il assure qu’il pourra s’entendre avec les autres membres du conseil.

Au cours des prochains mois, il entend mener sa campagne en faisant du porte-à-porte, en fréquentant les lieux publics, en visitant des entreprises et utilisant le web. Il entend aussi solliciter les électeurs anglophones, qui comptent pour 5% des électeurs. «Mon défi, c’est de me faire connaître», conclut-il.

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