Une trentaine de toiles aux couleurs pastel se chevauchent dans l’atelier de Léa-Marie Jean. La nouvelle collection de l’artiste de Saint-Jean, qui sera présente le 5 novembre, est inspirée de la relation de l’homme avec l’environnement.
Des pigeons et des arbres sont les fils conducteurs de ses nouvelles toiles qui garniront les murs de la Galerie du Vieux Saint-Jean lors du vernissage. Représentées en vue aérienne, comme si on se trouvait à vol d’oiseau, les habitations et l’occupation humaine forment le feuillage de l’arbre.
«Certains feuillages d’arbres sont dessinés comme une île, d’autres comme une agglomération de banlieue, un développement industriel ou même un chalet, décrit-elle. Ce sont nos espaces qu’on choisit et nos différentes alternatives de vie. Je suis particulièrement fière de cette démarche, car je trouve le message puissant.»
Chaque œuvre est rattachée à une région, un habitat différent. Plusieurs sont inspirées du paysage nord-américain, tandis que d’autres sont à caractère plus exotique.
«J’ai eu cette idée de concept lors d’un road trip en Californie, confie celle qui voyage régulièrement pour s’inspirer. C’est donc un choix conscient et inconscient. J’ai peint plusieurs toiles en revenant de là-bas.»
Pigeons
Plus de la moitié des toiles de la nouvelle collection arborent des pigeons. Léa-Marie Jean voulait représenter la relation de l’homme avec la nature à travers ses oiseaux qui vivent en milieu urbain.
«Le pigeon est un animal qui s’est adapté à nous, explique l’artiste. On les a dénaturalisés. Ils sont devenus rois dans les villes. Ils sont dodus, mangent tout ce qu’ils trouvent, n’ont pas peur de nous. C’est nos voisins et ils partagent la société avec nous. À un point tel qu’on ne les remarque plus.»
L’artiste souhaitait par la même occasion leur redonner un peu l’espace et l’attention qu’ils méritent. «En les observant, raconte la Johannaise, je me suis rendu compte qu’ils sont vraiment beaux!»
Point de vue
Ce qui est particulier dans la composition des toiles, c’est qu’elles referment deux perspectives. Le tronc qui monte de la base est vu de devant tandis que l’habitat qui forme le feuillage est vu du dessus.
«La majorité des toiles rassemblent ce mélange de plans qui est vraiment intéressant, dit-elle. C’est ludique aussi en même temps. Au niveau du tronc, je joue avec des éléments courants comme un pneu accroché en guise de balançoire ou une chaise. Je joue aussi avec les graffitis sur le tronc qui sont un symbole d’appropriation de l’homme.»
Les troncs d’arbres sont parfois composés d’éléments en lien avec l’habitat, comme un quai, une route, dans les toiles jouant uniquement avec la perspective vue de haut.
Couleurs
Léa-Marie Jean ne fait pas dans les couleurs vives. Elle utilise à nouveau pour cette collection des tonalités pastel, des tons plus feutrés qui créent une douceur.
«Je ne suis pas couleur vive, ajoute-t-elle. J’aime les couleurs qui ne s’assument pas avec du gris à l’intérieur. Je prends les couleurs vives, mais j’ajoute beaucoup de blanc ou un peu de noir pour les rendre moins vives.
Une des signatures artistiques de la peintre est un fond uniforme qui occupe une grande partie de la toile. L’usage des couleurs plus feutrées rend la toile visuellement plus délicate.
«Souvent, on m’en demande, mais je vais chercher des teintes juste à côté de celles primaires. J’ai l’impression que ces couleurs sont trop proches de nos émotions et les suggèrent. Je suis quelqu’un d’emphatique et j’ai besoin que mon environnement soit serein.»
Pas besoin d’avoir une décoration pastel pour accrocher au mur une œuvre dans ces teintes, lance l’artiste qui a étudié en design de l’environnement. «Je dis toujours qu’il faut oser lorsqu’on achète une œuvre d’art. Les couleurs n’ont pas besoin de fitter. Le but n’est pas d’agencer la toile avec ton coussin rouge!»
Vernissage
Le vernissage de Léa-Marie Jean aura lieu le 5 novembre, dès 17 heures, à la Galerie du Vieux Saint-Jean (208, rue Richelieu). L’événement permettra d’ailleurs de déguster un cocktail spécialement conçu pour la nouvelle collection par Romeos Gin.
