L’effervescence de la venue du dixième anniversaire de l’Association des collectionneurs de céramique du Québec sera ponctuée de superbes découvertes comme cette immense assiette murale de Jean Cartier, ce célèbre céramiste de Saint-Jean.
Comme le hasard a toujours été bon avec moi, je croyais bien, il y a plus d’un an déjà, avoir trouvé une des plus belles assiettes murales de ce céramiste. Rappelez-vous celle dont les teintes de bleu représentent la mer avec en son centre un banc de cinq poissons.
L’assiette de Cartier que je vous présente cette semaine la surpasse largement. Ses dimensions très impressionnantes de plus de 60 centimètres de diamètre et d’une profondeur de près de 12 centimètres en font une des plus importantes pièces de céramique produites par cet artiste.
Une rareté
Les céramistes d’expérience, capables de tourner de telles assiettes, sont encore très rares aujourd’hui. Imaginez entre 1955 et 1970. Jean Cartier n’était pas qu’un tourneur. L’artiste en lui, dont la pièce qu’on aperçoit sur la photo de la chronique de cette semaine est une preuve plus qu’éloquente, se révèle quelques fois de façon plus que convaincante.
La propriétaire de ce très bel objet décoratif y voit une envolée d’outardes bravant le vent qu’on sait souvent bien vigoureux sur les berges de notre rivière. Personnellement, j’ai tout fait pour tenter de voir, comme elle, cet amas d’oiseaux migrateurs.
Une seule image me reste en tête: celle de centaines de pédoncules de feuilles d’automne qui se trouvent rassemblées au centre d’un tourbillon automnal annonçant ce temps hivernal, si froid et venteux qui revient inlassablement année après année.
Mouvement
On ne peut faire autrement que d’en arriver à cette étonnante conclusion qu’on y voit tous les deux du mouvement, beaucoup de mouvement. Quand un artiste réussit à nous faire ressentir du mouvement dans un immense bol de céramique, froid et immobile, c’est qu’il est doué, ce dont je n’ai jamais douté concernant Jean Cartier.
Quand j’ai téléphoné à la propriétaire pour me remettre en mémoire le mur sur lequel on avait accroché cette assiette il y a de nombreuses années, Louise m’a rappelé qu’elle pendait juste au-dessus du foyer… que je n’avais pas vu dans ce salon.
Je n’avais vu qu’une pièce maîtresse d’un artiste dont les membres de notre association de collectionneurs attendent avec grande impatience un catalogue raisonné.
Valeur
Puisque Jean Cartier nous a quittés en 1996, serait-il insensé de croire que l’arrivée imminente de son vingtième anniversaire de décès pourrait être l’occasion de faire paraître un ouvrage qui soulignerait l’influence de cet artiste auprès de tant de céramistes contemporains de chez nous?
Quant à la valeur marchande de cette importante assiette murale, vous serez d’accord avec moi qu’une somme de près de 2000$ s’avère un montant digne d’un investissement avisé.
Je me répète (c’est peut-être mon vieux cerveau qui me joue des tours), mais la reconnaissance de l’importance primordiale de l’œuvre de Jean Cartier ne fera que stimuler la demande pour les pièces de cet artiste, garantissant ainsi la constante envolée des prix sur le marché. Imaginez lorsqu’on parle d’une pièce majeure comme cette extraordinaire assiette murale.
Personnellement j’y vois tout autour des méduses puis en allant vers le centre, l’océan avec les tons de bleu- verts et en plain centre, celui qui gère tout ça de haut…le soleil bien sure…Effectivement c’est une belle pièce. Je me souviens du temps ou j’ai fait de la céramique, on obtenait les bleus à partir du cobalt qui on le sait aujourd’hui, est très toxique…J’ignore si ce métal est encore utilisé comme émail. Nous avions plusieurs pots contenant chacun une poudre de métaux qu’on devait mélanger à de l’eau. on pouvait à partir de ça, créer nos couleurs. J’adorais le cobalt car lorsqu’on l’appliquait sur une céramique, c’était gris mais une fois cuit à 1700 degrés F, ressortait au bout de 12 heures avec un beau bleu gris picoté noir…superbe émail…Ça fait tellement longtemps de ça ! Je connais un peu grâce à mes 3 ans de cours avec Paul Pannier, qui était un gentil homme et d’une belle sensibilité…J’ai une pièce co-signé avec Paul mais bon, le sujet n’est pas Paul mais cet Empire qu’a été la famille Cartier.