La Commission municipale du Québec (CMQ) a commencé à entendre, le lundi 18 mars, les plaintes contre le maire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Alain Laplante. Pour qui suivait les affaires municipales à Saint-Jean l’an dernier, la première séance n’a pas révélé de surprise.
M. Laplante fait l’objet d’une plainte des neuf conseillers municipaux de la majorité devant la Commission municipale du Québec (CMQ). Il lui reproche d’avoir contrevenu à son code d’éthique et de déontologie en prenant abusivement parti en faveur de l’ex-chef de cabinet de la mairie, Guy Grenier, contre les intérêts de la Ville.
La plainte est entendue par la juge Sandra Bilodeau. Me Naomi Gunst agit comme procureure indépendante de la CMQ alors que le maire Laplante est représenté par Me Chantale Bouchard. Pour sa part, la Ville a mandaté Me Joël Mercier pour défendre ses intérêts et ceux de ses employés au besoin. Dans la salle, outre les représentants des médias, le conseiller Yvan Berthelot assiste à l’audience.
Le premier témoignage a été celui de la conseillère Mélanie Dufresne. Il a principalement porté sur son court mandat au comité exécutif. Le maire l’a démis du comité après qu’elle ait proposé la résolution qui a conduit au premier congédiement du chef de cabinet du maire, Guy Grenier.
Elle a perçu cette rétrogradation comme des représailles, mais aussi comme un moyen stratégique du maire de s’assurer d’avoir la majorité au comité exécutif dans le dossier des frais juridiques du conseiller Justin Bessette. En contre-interrogatoire, Me Bouchard a attaqué sa crédibilité, notamment en opposant sa proposition et les commentaires qu’elle a formulés au moment du congédiement de M. Grenier. La réponse se trouverait dans l’un des courriels confidentiels qui ont motivé le renvoi de Guy Grenier est revenue dans le débat. Ils étaient toujours sous scellé. La juge doit décider s’ils seront admis en preuve.
Directeur général
Dans un deuxième temps, le directeur général, François Vaillancourt, a témoigné. Il a repris en détail la séquence des événements du printemps 2018: le congédiement de Guy Grenier, les résolutions de l’exécutif et du conseil municipal, les vétos du maire, les réunions du comité plénier, les procédures judiciaires, les avis juridiques, les relations tendues, le climat des assemblées, tout y a passé. À la suspension de l’audition, passé 18 heures, son témoignage n’était pas terminé. Il doit reprendre mardi matin avant son contre-interrogatoire.
La conseillère Maryline Charbonneau doit témoigner en après-midi. Au cours de la semaine, le greffier, Me François Lapointe, et la directrice générale adjointe, Michèle Hébert, doivent aussi être entendus. Me Bouchard a aussi manifesté la volonté d’assigner à témoigner le juge Bernard Synnott, de la Cour supérieure. Jusqu’à sa nomination, en août dernier, Me Synnott agissait comme procureur de la Ville dans le dossier de Guy Grenier.