De violents combats éclatent près d’un autre hôpital de la bande de Gaza

Najib Jobain et Samy Magdy, The Associated Press
De violents combats éclatent près d’un autre hôpital de la bande de Gaza

KHĀN YŪNIS, Palestine — De violents affrontements ont éclaté lundi autour d’un hôpital dans le nord de la bande de Gaza, où des milliers de patients et de personnes qui ont dû fuir leur domicile se sont réfugiés depuis des semaines.

Un obus a frappé le deuxième étage de l’hôpital Indonésien, tuant au moins 12 personnes, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui est dirigé par le Hamas. Un travailleur médical à l’intérieur de l’établissement a aussi confirmé cette information à l’Associated Press.

L’armée israélienne, qui concentre toujours ses opérations autour des hôpitaux afin de neutraliser les militants du Hamas qui s’y cachent, n’a fourni aucune réaction dans l’immédiat à la situation de l’hôpital Indonésien.

L’avancée des troupes vers l’hôpital Indonésien est survenue au lendemain de l’évacuation de 31 bébés prématurés de l’hôpital Shifa, dans la ville de Gaza, qui est le plus grand du territoire.

Le sort des hôpitaux de Gaza est au centre d’une bataille de récits sur le bilan brutal de la guerre pour les civils palestiniens, dont des milliers ont été tués ou enterrés sous les décombres depuis le début des hostilités déclenchées par le déchaînement du Hamas, le 7 octobre dans le sud d’Israël.

Israël affirme que le Hamas utilise des civils comme boucliers humains, tandis que ses opposants soutiennent que le siège imposé par son armée et ses bombardements aériens incessants constituent une attaque collective contre les 2,3 millions de Palestiniens du territoire.

Marwan Abdallah, qui est membre du personnel médical de l’hôpital Indonésien, a témoigné à l’Associated Press que des véhicules blindés de l’armée israélienne se trouvaient à moins de 200 mètres de l’hôpital.

Lors d’un entretien téléphonique, le bruit des coups de feu se faisait entendre en arrière-plan.

M. Abdallah a mentionné que l’hôpital avait reçu des dizaines de morts et de blessés à la suite de frappes aériennes et de bombardements survenus pendant la nuit. Il a avoué que le personnel médical et les personnes déplacées craignent qu’Israël n’assiège l’hôpital et ne force son évacuation.

Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Ashraf al-Qidra, qui se trouve désormais dans le sud du territoire, a indiqué que quelque 600 patients, 200 agents de santé et 2000 personnes déplacées y avaient trouvé refuge.

Trois personnes déplacées sur quatre

Israël a ordonné à plusieurs reprises aux Palestiniens de quitter le nord de Gaza et de chercher refuge dans le sud, qui est également la cible de bombardements aériens depuis le début de la guerre.

Environ 1,7 million de personnes, soit près des trois quarts de la population de Gaza, ont été déplacées, dont 900 000 personnes qui se sont enfermées dans des abris surpeuplés gérés par les Nations unies.

Médecins sans frontières, une organisation humanitaire internationale, a annoncé que 70 personnes avaient été tuées et qu’au moins 52 autres avaient été blessées, dont des enfants, lors de frappes menées samedi dans la ville de Khan Younis.

Plus de 11 500 Palestiniens ont été tués à Gaza, selon les autorités sanitaires palestiniennes, alors que 2700 autres personnes ont été portées disparues, vraisemblablement ensevelies sous les décombres.

Le décompte ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants, et Israël affirme avoir tué des milliers de militants.

Environ 1200 personnes ont été tuées du côté israélien, principalement des civils, lors de l’attaque du 7 octobre, au cours de laquelle le Hamas a ramené quelque 240 otages à Gaza. L’armée affirme que 65 soldats israéliens ont été tués lors d’opérations terrestres à Gaza.

Le Hamas a libéré quatre otages, Israël en a sauvé un et les corps de deux autres ont été retrouvés près de Shifa.

Israël, les États-Unis et le Qatar, qui joue le rôle de médiateur avec le Hamas, négocient depuis des semaines une libération d’otages beaucoup plus importante. Le cabinet de guerre israélien, composé de trois membres, doit rencontrer les représentants des familles des otages lundi soir.

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