Quatre jours après la tentative d’assassinat de l’ancien président Donald Trump lors d’un rassemblement en Pennsylvanie, le public ignore toujours l’étendue de ses blessures, le traitement que le candidat républicain à la présidence a reçu à l’hôpital et s’il peut y avoir des effets à long terme sur sa santé.
L’équipe de campagne de M. Trump a refusé de discuter de son état, de publier un rapport ou un dossier médical, ou de rendre disponibles les médecins qui l’ont soigné.
Les premières informations sur l’état de M. Trump sont arrivées environ une demi-heure après que des coups de feu ont retenti et que l’ancien président est tombé au sol, atteint à une oreille. Aidé de gardes du corps, il s’est relevé puis a levé son poing avec défi vers la foule, du sang coulant sur son visage. La campagne a publié un communiqué affirmant qu’il allait «bien» et qu’il «était examiné dans un établissement médical local».
«Plus de détails suivront», a indiqué son porte-parole.
Ce n’est qu’à 20h42, samedi, que M. Trump a déclaré au public qu’il avait été touché par une balle et non par des éclats d’obus ou des débris. Dans un message publié sur son réseau social Truth, M. Trump a écrit qu’il avait été «touché par une balle qui a transpercé la partie supérieure» de son oreille droite.
«J’ai immédiatement su que quelque chose n’allait pas dans la mesure où j’ai entendu un sifflement, des coups de feu et j’ai immédiatement senti la balle déchirer la peau», a-t-il écrit.
Secret médical
Les présidents et les candidats des principaux partis doivent depuis longtemps équilibrer leur droit au secret médical avec les attentes du public qui veut qu’ils démontrent qu’ils sont en assez bonne santé pour servir, en particulier lorsque des questions se posent quant à leur état de préparation.
M. Trump, par exemple, presse depuis longtemps le président Joe Biden de passer un test cognitif alors que le démocrate fait face à des doutes après sa performance chancelante lors du débat du mois dernier.
Après que le président Ronald Reagan ait été grièvement blessé par balle en 1981, l’hôpital de Washington, D.C., où il a été soigné, a donné des mises à jour publiques régulières et détaillées sur son état et son traitement.
M. Trump est apparu à la Convention nationale républicaine ces trois derniers jours avec un bandage sur l’oreille droite. Mais il n’y a eu aucune autre information depuis samedi de la part de la campagne de M. Trump ou d’autres responsables sur son état ou son traitement.
Au lieu de cela, ce sont les alliés et les membres de la famille qui partagent les nouvelles.
Le représentant Ronny Jackson, républicain du Texas, qui a été médecin de M. Trump à la Maison-Blanche et s’est rendu auprès de lui après la fusillade, a confié lundi dans une entrevue qu’il manquait à M. Trump une partie de son oreille — «un peu en haut» — mais que la blessure guérirait.
«Il a eu de la chance, a affirmé M. Jackson. C’était suffisamment loin de sa tête pour qu’il n’y ait pas eu d’effets de commotion provoqués par la balle. Et elle a juste pris le haut de son oreille, un peu du haut de cette oreille a été arraché lors de son passage.»
Il a ajouté que la zone devrait être traitée avec soin pour éviter d’autres saignements. «Ce n’est pas comme une lacération nette comme celle que vous auriez avec un couteau ou une lame, c’est une trace de balle qui passe», a-t-il précisé.
Le fils de l’ancien président, Eric Trump, a indiqué mercredi dans une entrevue accordée à CBS que son père n’avait eu «aucun point de suture, mais certainement une belle blessure à la chair».
Une tendance
Le manque d’informations continue d’être une tendance pour M. Trump, qui a divulgué très peu d’informations médicales tout au long de sa carrière politique.
Lorsqu’il s’est présenté pour la première fois en 2016, M. Trump a refusé de divulguer des dossiers médicaux complets et a plutôt publié une note de son médecin déclarant qu’il serait «l’individu le plus en santé jamais élu à la présidence».
Le Dr Harold Bornstein a révélé plus tard que l’évaluation élogieuse de quatre paragraphes avait été rédigée en 5 minutes alors qu’une voiture envoyée par M. Trump pour la récupérer attendait dehors.
Le Dr Jackson, après avoir effectué un examen médical de Donald Trump en 2018, a fait la une des journaux en vantant les «gènes incroyablement bons» du président de l’époque et en suggérant que «s’il avait une alimentation plus saine au cours des 20 dernières années, il pourrait vivre jusqu’à 200 ans».
Lorsque M. Trump a été infecté par le coronavirus au milieu de sa campagne de réélection en 2020, ses médecins et ses collaborateurs ont tenté de minimiser la gravité de son état et ont caché des informations sur son état de santé et les détails clés de son traitement.
L’ancien chef de cabinet de la Maison-Blanche, Mark Meadows, a écrit dans son livre que l’oxygène dans le sang de M. Trump était tombé à un «niveau dangereusement bas» et que l’on craignait qu’il ne soit pas capable de marcher tout seul s’il avait attendu plus longtemps pour suivre un traitement.
