Des agents ont cherché Crooks avant qu’il n’ouvre le feu en direction de Trump

Alanna Durkin Richer, Claudia Lauer et Michael Kunzelman, The Associated Press
Des agents ont cherché Crooks avant qu’il n’ouvre le feu en direction de Trump

Deux agents des forces de l’ordre locales, stationnés dans le complexe de bâtiments où un homme armé a ouvert le feu sur l’ancien président Donald Trump, sont partis à la recherche du tireur avant la fusillade, a déclaré mardi le chef de la police de l’État de Pennsylvanie.

Le colonel Christopher Paris de la police de l’État de Pennsylvanie a déclaré à un comité du Congrès que deux agents de l’unité des services d’urgence du comté de Butler étaient postés à une fenêtre du deuxième étage du complexe de bâtiments qui forment AGR International.

Ils ont repéré Thomas Matthew Crooks agissant de manière suspecte au sol et ont quitté leur poste pour aller le chercher avec d’autres agents des forces de l’ordre, a-t-il affirmé.

M. Paris a assuré qu’il ne savait pas si les agents auraient pu voir Crooks grimper sur le toit d’un immeuble adjacent s’ils étaient restés à la fenêtre. Une vidéo prise par un législateur qui a visité le lieu de la fusillade, lundi, montre qu’une fenêtre du deuxième étage du bâtiment avait une vue dégagée sur le toit où Crooks a ouvert le feu; on ne sait pas si la vidéo montrait la fenêtre où les policiers étaient postés.

Le témoignage du commissaire de la police de l’État de Pennsylvanie devant le Comité de la sécurité intérieure du Congrès montre un nouvel aperçu des préparatifs de sécurité pour le rassemblement de M. Trump à Butler, en Pennsylvanie, le 13 juillet, mais soulève d’autres questions sur les décisions des forces de l’ordre avant que Crooks n’ouvre le feu.

Le procureur du comté de Butler, Richard Goldinger, qui supervise l’unité des services d’urgence, n’a pas immédiatement répondu mardi à un message texte d’Associated Press (AP). Un porte-parole des services secrets n’a pas répondu aux questions de l’AP, notamment sur la décision d’ordonner à ces officiers de quitter leur poste.

Cette révélation survient au milieu de questions croissantes sur une multitude de failles de sécurité qui ont permis à Crooks de monter sur le toit et de tirer huit coups de feu avec un fusil de type AR sur la foule peu pendant le discours de M. Trump.

Un spectateur a été tué et deux autres ont été blessés. L’ancien président a subi une blessure à l’oreille, mais n’a pas été gravement blessé.

Démission qui résonne encore

La directrice des services secrets, Kimberly Cheatle, a démissionné plus tôt mardi, un jour après avoir été réprimandée pendant des heures par les démocrates et les républicains pour l’incapacité de l’agence à protéger le candidat républicain à la présidentielle. Mme Cheatle a affirmé lundi aux législateurs du Comité de surveillance et de responsabilité de la Chambre des représentants que la tentative d’assassinat était «l’échec opérationnel le plus important» des services secrets depuis des décennies.

Le Comité de sécurité intérieure avait également demandé à Mme Cheatle de témoigner, mais les législateurs ont dit qu’elle avait refusé. Le nom de Mme Cheatle figurait sur une carte posée sur une table devant une chaise vide lors de l’audience, qui a commencé peu de temps avant que sa décision de démissionner ne soit rendue publique.

Plusieurs enquêtes sur la fusillade menées par l’administration Biden et les représentants sont en cours. Le président républicain de la Chambre, Mike Johnson, et le leader démocrate Hakeem Jeffries ont déclaré mardi qu’ils soutenaient la création d’un groupe de travail bipartisan chargé d’enquêter sur l’attentat contre Donald Trump.

La Chambre pourrait voter dès mercredi la création du groupe de travail, qui sera composé de sept républicains et de six démocrates.

Les forces de l’ordre locales ont commencé à rechercher Crooks après avoir remarqué qu’il se comportait étrangement et l’avoir vu avec un télémètre, un petit appareil ressemblant à des jumelles que les chasseurs utilisent pour mesurer la distance d’une cible.

Les forces de l’ordre sont allées à sa recherche, mais ne l’ont pas trouvé aux alentours du bâtiment et un agent local est monté sur le toit pour enquêter. Le tireur s’est retourné et a pointé son fusil sur lui. L’officier n’a pas tiré – ou n’a pas pu – tirer un seul coup de feu. Crooks a ouvert le feu sur l’ancien président quelques secondes plus tard, ont indiqué des responsables.

Mme Cheatle a reconnu que les services secrets avaient été informés de l’existence d’une personne suspecte deux à cinq fois avant la fusillade, mais rien n’indiquait à ce moment-là qu’il possédait une arme. Elle a également révélé que le toit à partir duquel Crooks avait ouvert le feu avait été identifié comme une vulnérabilité potentielle quelques jours avant le rassemblement.

Elle a déclaré que Donald Trump n’aurait jamais été amené sur scène si les services secrets avaient eu connaissance de l’existence d’une «menace réelle», mais Crooks n’a été considéré comme une «menace» que quelques secondes avant le début de la fusillade.

Les autorités ont recherché des indices sur les motivations de Crooks, mais n’ont trouvé aucune tendance idéologique qui pourrait aider à expliquer ses actions. Les enquêteurs qui ont fouillé son téléphone ont trouvé des photos de M. Trump, de Joe Biden et d’autres hauts responsables du gouvernement et ont découvert qu’il avait recherché les dates du Congrès national démocrate ainsi que les apparitions de Trump. Il a également recherché des informations sur le trouble dépressif majeur.

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