Un important incendie de forêt faisait rage lundi dans la banlieue nord de la capitale grecque, déclenchant de nombreux ordres d’évacuation dans les banlieues et les zones périphériques d’Athènes, alors que des vents violents et tourbillonnants gênaient les efforts de centaines de pompiers et de dizaines d’avions-largueurs d’eau.
Avec des flammes atteignant parfois plus de 25 mètres de hauteur, l’incendie qui a commencé dimanche après-midi a brûlé des maisons et a projeté une couverture de fumée et de cendres sur le centre d’Athènes, où l’odeur de brûlé persistait dans l’air. Des coupures de courant ont été signalées dans plusieurs parties de la capitale et ont également affecté les feux de circulation.
L’incendie se propageait à travers des forêts de pins asséchées par les vagues de chaleur répétées de cet été. Juin et juillet de cette année ont été les mois les plus chauds jamais enregistrés en Grèce, qui a également connu l’hiver le plus chaud de son histoire.
Les autorités sont confrontées à «un incendie exceptionnellement dangereux, que nous combattons depuis plus de 20 heures dans des circonstances spectaculaires», a déclaré lundi en milieu de matinée le ministre de la Crise climatique et de la Protection civile, Vassilis Kikilias.
L’incendie brûlait principalement sur deux fronts distincts, avec certaines parties dans des zones particulièrement difficiles d’accès sur une montagne au nord-est d’Athènes, a indiqué M. Kikilias.
Un hôpital pour enfants et un hôpital militaire, deux monastères et un foyer pour enfants ont été évacués, tandis qu’un autre hôpital devait être évacué lundi après-midi.
Plus d’une vingtaine d’alertes d’urgence ont été envoyées sur les téléphones portables de la région pour avertir les gens de fuir, tandis que des maisons dans plusieurs zones ont été brûlées.
«Le vent partait dans un sens puis dans l’autre. La fumée était suffocante. On ne pouvait pas voir. Nos yeux se remplissaient de larmes. Nous ne pouvions pas respirer. Nous ne pouvions pas voir la maison», a témoigné Spyros Gorilas, un habitant du quartier de Dioni qui a arrosé sa maison pour la sauver des flammes.
«Même l’hélicoptère qui a largué de l’eau, on ne l’a pas vu. On ne pouvait que l’entendre. Rien d’autre.»
Des ordres d’évacuation ont été diffusés tout au long de la journée pour d’autres banlieues d’Athènes alors que les vents violents continuaient de souffler sans faiblir. Le porte-parole des pompiers, le colonel Vassileios Vathrakogiannis, a déclaré que les autorités avaient été confrontées à plus de 40 flambées depuis les premières heures de lundi dans des zones où les flammes s’étaient quelque peu atténuées.
Le service des pompiers a déclaré que 685 pompiers, soutenus par 27 équipes spécialement formées pour lutter contre les incendies de forêt et comprenant plus de 80 membres des forces armées, luttaient contre les flammes. Plus de 190 véhicules ont été déployés, avec le soutien aérien de 17 avions-largueurs d’eau et de 16 hélicoptères.
Trois hôpitaux d’Athènes sont en état d’alerte renforcée, tandis que les ambulanciers et les ambulances soignent deux pompiers – l’un pour des brûlures légères et l’autre pour des problèmes respiratoires – et 13 civils pour des problèmes respiratoires, a affirmé M. Vathrakogiannis.
L’Association médicale d’Athènes a exhorté les habitants des zones touchées à faire preuve de prudence, en particulier les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes âgées, les femmes enceintes, les jeunes enfants et les personnes souffrant de problèmes respiratoires et cardiaques.
Les garde-côtes grecs ont détourné tous les traversiers en provenance et à destination du port voisin de Rafina, qui dessert principalement les îles des Cyclades et la Crète, vers le port de Lavrion en raison de l’incendie.
