Des médias américains réclament un débat des candidats à la présidence

David Bauder, The Associated Press
Des médias américains réclament un débat des candidats à la présidence

NEW YORK — Douze organisations médiatiques ont exhorté dimanche les candidats présumés à la présidence, Joe Biden et Donald Trump, à accepter les débats, affirmant qu’il s’agit d’une «riche tradition» qui fait partie de chaque campagne électorale générale depuis 1976.

Même si Trump, qui n’a pas participé aux débats pour l’investiture républicaine, a indiqué sa volonté d’affronter son rival de 2020, le président démocrate ne s’est pas engagé à débattre à nouveau avec lui.

Bien que les invitations n’aient pas été officiellement lancées, les entreprises médiatiques ont affirmé qu’il n’était pas trop tôt pour que chaque organisation annonce publiquement qu’elle participerait aux trois forums présidentiels et à un forum vice-présidentiel organisés par la Commission non partisane sur les débats présidentiels.

«S’il y a une chose sur laquelle les Américains peuvent s’entendre en cette période de polarisation, c’est que les enjeux de cette élection sont exceptionnellement élevés, ont déclaré les organisations dans un communiqué commun. Dans ce contexte, rien ne peut remplacer le fait que les candidats débattent entre eux et devant le peuple américain de leur vision de l’avenir de notre nation.»

ABC, CBS, CNN, Fox, PBS, NBC, NPR et l’Associated Press ont tous signé la lettre.

M. Biden et Trump ont débattu deux fois en 2020. Un troisième débat a été annulé après que Trump, alors président, a été infecté par la COVID-19 et n’a pas voulu débattre à distance.

Lorsqu’on lui a demandé le 8 mars s’il s’engagerait dans un débat avec Trump, M. Biden a répondu : «cela dépend de son comportement». L’actuel président a été visiblement vexé par son adversaire lors du premier débat libre de 2020, disant à un certain moment : «allez-vous vous taire ?».

Les directeurs de campagne de Trump, Susie Wiles et Chris LaCivita, ont dit dans une lettre la semaine dernière que «nous avons déjà indiqué que le président Trump est prêt à débattre à tout moment, n’importe où – et le moment est venu de commencer ces débats».

Ils ont cité les sept débats du Sénat de l’Illinois en 1858 entre Abraham Lincoln et Stephen Douglas, affirmant que «l’Amérique d’aujourd’hui mérite certainement autant».

Le Comité national républicain a voté en 2022 pour ne plus participer aux forums parrainés par la Commission des débats présidentiels. L’organisation de Trump n’a pas indiqué qu’elle s’y conformerait, mais elle a posé certaines conditions. Les directeurs de campagne ont déclaré que la commission avait sélectionné un «modérateur manifestement anti-Trump» en la personne de Chris Wallace, alors animateur de Fox News, en 2020, et voulaient avoir l’assurance que les débats de la commission étaient justes et impartiaux.

L’organisation de Trump souhaite également avancer le calendrier, affirmant que de nombreux Américains auront déjà voté d’ici le 16 septembre, le 1er octobre et le 9 octobre, dates des trois débats fixés par la commission.

L’organisation de M. Biden a refusé de commenter la lettre des entreprises médiatiques, soulignant la déclaration antérieure du président. Il n’y a eu aucune réponse immédiate de la part de l’organisation de Trump.

Toutefois, samedi, Trump a participé à un rassemblement dans le nord-est de la Pennsylvanie avec deux pupitres installés sur la scène : l’un pour lui permettre de prononcer un discours, l’autre pour symboliser ce qu’il a dit être le refus de M. Biden de débattre contre lui. Le deuxième pupitre avait une pancarte qui indiquait : «À tout moment. N’importe où».

Au milieu de son discours, Trump s’est tourné vers sa droite et a montré le deuxième pupitre, invitant Joe Biden à débattre alors que le pays va «dans la mauvaise direction». 

C-SPAN, NewsNation et Univision se sont également joints à la lettre appelant à des débats. Un seul journal, USA Today, a ajouté sa voix. Le Washington Post a décliné une demande d’adhésion.

Les radiodiffuseurs pourraient certainement profiter de l’intérêt que peuvent apporter les débats. Les cotes d’écoute des journaux télévisés sont en net recul par rapport à la campagne de 2020, même si d’autres facteurs entrent en ligne de compte, tels que la pandémie, qui a accru l’intérêt pour les informations il y a quatre ans.

Il n’y a pas eu de débat démocrate au cours de ce cycle présidentiel, et le refus de Trump de participer aux forums républicains a réduit l’intérêt qu’ils suscitaient.

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