Des milliers d’Espagnols demandent la démission du président de la région de Valence

Paolo Santalucia et Joseph Wilson, The Associated Press
Des milliers d’Espagnols demandent la démission du président de la région de Valence

Des milliers d’Espagnols ont manifesté samedi dans la ville de Valence, à l’est du pays, pour exiger la démission du président de la région, responsable de la réponse d’urgence aux inondations catastrophiques de la semaine dernière, qui ont fait plus de 200 morts et d’autres disparus.

Des affrontements ont eu lieu entre des manifestants et la police antiémeute devant la mairie de Valence, d’où les manifestants ont commencé leur marche vers le siège du gouvernement régional. La police a utilisé des matraques pour les repousser.

Le président de la région, Carlos Mazón, subit une pression énorme après que son administration n’a pas lancé d’alertes d’inondation sur les téléphones portables des citoyens avant plusieurs heures après le début des inondations dans la nuit du 29 octobre.

De nombreux manifestants ont brandi des pancartes faites maison ou ont scandé «Mazón démission!» D’autres portaient des pancartes avec des messages tels que «Vous nous avez tués!»

Plus tôt samedi, M. Mazón a déclaré à une radio régionale qu’«il sera temps de demander des comptes aux autorités», mais que maintenant «il est temps de continuer à nettoyer [les] rues, à aider les gens et à reconstruire».

Il a déclaré qu’il «respectait» la marche.

Carlos Mazón, du Parti populaire conservateur, est également critiqué pour ce que les gens perçoivent comme une réponse lente et chaotique à la catastrophe naturelle. Des milliers de volontaires ont été les premiers à se rendre sur le terrain dans de nombreuses zones les plus durement touchées de la périphérie sud de Valence. Il a fallu des jours aux autorités pour mobiliser les milliers de renforts de police et de soldats que le gouvernement régional a demandé aux autorités centrales d’envoyer.

En Espagne, les gouvernements régionaux sont chargés de gérer la protection civile et peuvent demander au gouvernement national de Madrid, dirigé par les socialistes, des ressources supplémentaires.

M. Mazón a défendu sa gestion de la crise en affirmant que son ampleur était imprévisible et que son administration n’avait pas reçu suffisamment d’avertissements de la part des autorités centrales.

Mais l’agence météorologique espagnole a émis une alerte rouge, le niveau d’alerte le plus élevé, pour mauvais temps dès 7h30 mardi matin, alors que la catastrophe se profilait.

Certaines communautés ont été inondées dès 18 heures. Il a fallu attendre après 20 heures pour que l’administration de Carlos Mazón envoie des alertes sur les téléphones portables des habitants.

Le bilan s’élevait à 220 morts samedi, dont 212 dans la région de Valence, à l’est, alors que les recherches de corps se poursuivent.

Des milliers d’autres ont perdu leur maison et les rues sont toujours couvertes de boue et de débris 11 jours après l’arrivée d’une vague semblable à un tsunami après un déluge record.

Carlos Mazón était aux côtés de la famille royale espagnole et du premier ministre socialiste lorsqu’ils ont été bombardés de boue par des habitants en colère lors de leur première visite dans une zone dévastée le week-end dernier.

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