NEW DELHI — Des milliers de personnes ont assisté dimanche à un rassemblement d’une alliance de partis d’opposition indiens qui ont critiqué le gouvernement du premier ministre Narendra Modi pour avoir étouffé les opposants et sapé les institutions démocratiques à l’approche des élections nationales du mois prochain.
Le rassemblement «Sauvons la démocratie» était la première grande manifestation publique du bloc d’opposition INDIA contre l’arrestation du plus haut représentant élu et chef de l’opposition de New Delhi, Arvind Kejriwal, le 21 mars.
M. Kejriwal a été arrêté par l’Enforcement Directorate, une agence fédérale chargée d’enquêter sur les crimes financiers et contrôlée par le gouvernement de M. Modi, sous l’accusation selon laquelle son parti et ses ministres d’État auraient accepté 1 milliard de roupies indiennes (plus de 16 millions $) de pots-de-vin de la part d’entrepreneurs en alcool, il y a près de deux ans. Le parti Aam Aadmi, ou «parti de l’homme commun», a nié ces accusations et a déclaré que Kejriwal resterait ministre en chef de New Delhi jusqu’à ce que le tribunal décide de la prochaine étape.
«Cette bataille vise à sauvegarder la nation, la démocratie, la constitution, l’avenir de la nation, la jeunesse, les agriculteurs et les femmes. Cette bataille est pour la justice et la vérité», a déclaré aux journalistes Deepender Singh Hooda, député du parti d’opposition du Congrès, lors du rassemblement.
L’arrestation d’Arvind Kejriwal est considérée comme un revers pour le bloc d’opposition qui est le principal concurrent du parti Bharatiya Janata, ou BJP, de Narendra Modi, lors des élections qui se tiendront sur six semaines à partir du 19 avril.
Les dirigeants de l’opposition ont qualifié l’arrestation de M. Kejriwal comme étant antidémocratique et ont accusé le BJP d’utiliser l’agence fédérale pour les affaiblir, soulignant une série d’arrestations et d’enquêtes pour corruption contre des personnalités clés de l’opposition.
Le BJP nie avoir ciblé l’opposition et affirme que les forces de l’ordre agissent de manière indépendante.
«Narendra Modi veut étouffer la démocratie et retirer au peuple la possibilité de choisir le gouvernement de son choix», a écrit sur le réseau social X le chef de l’opposition Rahul Gandhi, du parti du Congrès, qui a participé au rassemblement de dimanche.
