PÉKIN, Chine — Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré qu’il avait demandé mardi à Pékin au dirigeant chinois Xi Jinping de faire pression sur la Russie pour qu’elle mette fin à sa «campagne insensée» en Ukraine.
La partie chinoise n’a donné aucun signe de changement dans sa position, qui consiste jusqu’ici à accuser l’Europe et les États-Unis de prolonger les combats en fournissant des armes à l’Ukraine, et à réclamer des négociations de paix qui tiennent compte des préoccupations russes et ukrainiennes.
M. Scholz, qui termine une visite de trois jours en Chine, a déclaré aux journalistes qu’il pensait qu’«un élément de base avait été mis en place» qui contribuerait aux discussions sur les efforts diplomatiques visant à mettre fin à cette guerre.
Le chancelier allemand avait écrit plus tôt sur la plateforme X qu’il avait demandé à M. Xi d’user de son influence auprès de la Russie, puisque «la parole de la Chine a du poids» à Moscou, pour que le président Vladimir Poutine «retire ses troupes et mette fin à cette terrible guerre».
La Chine a rompu avec l’Occident en refusant de critiquer l’invasion russe en Ukraine. Même si Pékin affirme ne pas envoyer d’aide militaire à Moscou, le gouvernement chinois a fourni une bouée de sauvetage économique en augmentant les échanges commerciaux avec la Russie, l’aidant ainsi à faire face aux sanctions économiques occidentales.
Un rapport du renseignement américain publié la semaine dernière a révélé que Pékin avait augmenté ses ventes d’équipements à Moscou pour renforcer indirectement son effort de guerre contre l’Ukraine.
Le chancelier Scholz a déclaré mardi que les discussions avaient porté sur les exportations chinoises de biens dits «à double usage», qui peuvent avoir des objectifs à la fois civils et militaires.
M. Scholz a également déclaré que la menace de l’arme nucléaire ne devrait même pas être brandie, selon une transcription du gouvernement allemand de ses remarques au début de la réunion avec M. Xi.
Le président Poutine a averti le mois dernier que son gouvernement était prêt à recourir à l’arme nucléaire si sa souveraineté ou son indépendance était menacée — sa plus récente menace depuis l’invasion de l’Ukraine.
Un communiqué chinois indique que les deux dirigeants ont noté que la Chine et l’Allemagne étaient attachées à la Charte des Nations unies et s’opposaient à l’utilisation des armes nucléaires.
«La Chine encourage et soutient tous les efforts propices à une résolution pacifique de la crise, et appuie la tenue en temps utile d’une conférence internationale de paix reconnue par la Russie et l’Ukraine et garantissant la participation égale de toutes les parties et des discussions équitables sur tous les plans de paix», indique le communiqué chinois.
Concernant le commerce, le président Xi a déclaré à M. Scholz que leurs deux pays devraient rester vigilants face à la montée du protectionnisme et adopter une vision objective de la question de la capacité manufacturière, selon le communiqué.
L’Union européenne réfléchit à des droits de douane pour protéger ses producteurs contre les importations chinoises de véhicules électriques moins chers, dont certains craignent qu’elles n’inondent le marché européen.